Mot de la semaine : Ségou

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Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a effectué dans la quatrième région administrative du Mali, une visite de 72 heures. Officiellement, c’était pour inaugurer  certaines infrastructures comme, entre autres, l’échangeur multiple et  les voies urbaines dans la Cité des Balanzan, la voie Kirango-Diamberebougou à Markala. Mais, à en juger par la  mobilisation, tant de la population que des notabilités de Ségou, la visite d’IBK avait toute l’allure d’une campagne. Cette attitude illégale a été dénoncée par l’Opposition, qui estime que le camp de la Majorité est en train, non seulement  d’anticiper la campagne mais, aussi et surtout, de s’accaparer pour cette seule circonstance les médias d’Etat. Selon elle, les médias sont pris en otage par le Président de la République.

En faisant sans complaisance le bilan de la visite d’IBK dans la capitale de la 4ème Région et environs, peux-t-on dire que la débauche de tapage a produit les résultats escomptés par les organisateurs ? Sûrement pas ! L’argent public déversé pour mettre la ville en effervescence est une pratique illicite et honteuse dont seuls les princes en mal de popularité pourront se gargariser. Attendu pour y faire sa déclaration de candidature, IBK, n’y a finalement fait allusion qu’en ayant cette phrase sibylline à l’encontre de ses détracteurs : « j’ai été à la Mecque. J’ai fait les 7 tours de la Kaaba, pendant que ceux qui disent ‘Boua ka bla’ (Papy,  lâche !) dormaient. Ce n’est pas le moment pour que ‘’Boua ka bla’’, je continue… ». Une façon à lui de signifier qu’il ne renoncera pas à un second mandat. Toutefois, la visite de Boua dans la 4ème région s’est limitée à Ségou et à sa périphérie dans un rayon de 35 km. Aller au-delà, comme à Niono, capitale de l’Office du Niger, aurait été prendre un gros risque par ces temps d’insécurité.

Quelle que soit la fortune de cette visite, elle a dû se tenir sur fond de malaise au sein du parti présidentiel. Une des raisons, est le choix du maitre d’œuvre de ce voyage en la personne de Zoumana Mory Coulibaly. Transhumant politique hors-pair ayant cheminé de l’Adéma au RPM en passant par les FARE An Ka Wili, ce natif de Bla n’en demeure pas moins un converti de fraiche date du parti présidentiel. Or, le RPM a la réputation, justifiée d’ailleurs, de mépriser les militants de la 25ème heure. Le choix de Zoumana Mory illustre une des nombreuses péripéties de l’idylle que le parti entretien avec son fondateur IBK.

La visite de Ségou est l’illustration du forcing que le camp présidentiel est prêt à faire pour s’offrir un second mandat. Les électeurs maliens cèderont-ils ?

Youssouf Sissoko

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2 COMMENTAIRES

  1. Oui, la majorité des maliens céderont, je le jure, je ne suis pas un voyant, moins un prédicateur, mais jamais dans l’histoire du Mali aucun chef d’Etat en exercice n’a fait un mandat et IBK ne feras pas exception, je dis pour le moment, peut être dans l’avenir c’est possible; donc pourquoi pas un second mandat pour lui pour parachever les actions entamées

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