Sans Tabou: le combat pour la justice social

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En consacrant en 2015, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, seulement l’effectivité des régions de Ménaka et Taoudéni, le gouvernement semble se lancer dans une aventure sans lendemain. Et pour cause, depuis un certain temps, de voix s’élèvent contre la mesure gouvernementale et appelle à l’application intégrale de la loi N° 2012-017.

Après l’appel de Nioro du Sahel, la grogne de Bougouni, voilà Koutiala qui a marché, le week-end dernier, pour réclamer son érection en région, conformément à la loi N° 2012-017. En effet, comment comprendre le choix des seules localités de Ménaka et Taoudénit pour bénéficier des avantages de la loi N° 2012-017 portant création des régions sans Koutiala, San, Bougouni, Douentza, Bandiagara, Nioro du Sahel, Nara, Kita et Dioïla, adoptée par l’Assemblée nationale, le 31 janvier 2012 et promulguée par le président de la République Amadou Toumani TOURE, le 2 mars de la même année ? En tout cas, la population de Koutiala, qui s’impatiente déjà, a battu ce week-end le pavé pour appeler le gouvernement à aller au bout mesure. En tout cas, pour les marcheurs, pas question de s’arrêter en si bon chemin dans l’application de cette loi. D’aucuns ne manquent pas de dénoncer une mesure sélective de la part du gouvernement.

Koutiala, 3e ville malienne de par sa population et 2e ville industrielle du Mali mérite, selon ses habitants d’être érigée en région. Elle dispose, indique-t-on, des infrastructures, des ressources humaines et financières nécessaires. Mieux, elle est plus peuplée que beaucoup d’autres régions à plus forte raison Ménaka et Taoudéni qui ne sont que région administrativement.

Les nombreuses démarches auprès de certaines personnalités du pays et la marche du samedi à Koutiala disent loin quant à l’intention des ressortissants et responsables des localités concernées.

Selon les marcheurs, l’article 4 de ladite loi dispose que « la mise en place effective de ces régions s’étale sur cinq (5) ans ». Toute chose qui ne semble pas être respectée par l’État du Mali, du moins concernant les neuf localités restantes sur les onze ciblées par la loi.
Le Collectif des régions non opérationnelles (CRNOP) créé pour ce faire, dénonce l’application sélective de la loi N° 2012-017 du 2 mars 2012 ; le manque de volonté politique du gouvernement pour la mise en place effective desdites régions. Par ailleurs, le CRNOP exige l’application immédiate de la loi du 2 mars 2012.

Ce qu’il faut craindre, si ce n’est déjà arrivé, c’est l’assentiment général d’injustice de l’État qui octroie des droits sur un plateau d’or à certains de ces fils au détriment d’autres.
Ainsi, à l’issue de la grande marche et des assises de Koutiala tenue le 20 mai 2017, le CRNOP, au nom de l’ensemble des coordinateurs ou chefs de quartiers des régions de Koutiala, San, Bougouni, Douentza, Bandiagara, Nioro du Sahel, Nara, Kita et Dioïla, a invité l’ensemble des députés desdites régions à voter contre la Déclaration de la politique générale du Premier ministre si toutefois, elle ne prend pas en compte la mise en place desdites régions avant les élections locales et régionales à venir.

En outre, demande-t-il, aux populations desdites régions à un vote sanction contre tout député qui refusera de respecter la consigne.

Par Sékou CAMARA

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