Concertations nationales : Le Président Dioncounda Traoré en phase de responsabilité

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Il est toujours question des concertations nationales qui se font attendre. Tout prochain report sur sa tenue conduirait à une sorte de « notabilisation » au titre de la responsabilisation de nos activités politiques. Que pourront-ils espérer nos amis de l’extérieur de ce climat politique ?

Il faut donc mutualiser nos humeurs pour présenter un front aux défis qui nous environnent. Nous croyons que c’est ce à quoi s’attaquera désormais le Président de la  République par intérim. Les premiers auxiliaires de l’Exécutif devraient être les bons principes, comme on dit. Mais attention, si le pays a actuellement besoin de pompiers aux commandes, l’avenir, lui, a besoin d’architectes car jusqu’ici, nous n’avons pas encore de feuille de route. Elle vogue la galère (notre bateau Mali) au gré des flots des humeurs matinaux de nos décideurs et politiciens nationaux. Les concertations nationales commencent à ressembler à la tapisserie de Pénélope, si vous voyez  ce qu’on veut dire. De son côté, Dioncounda Traoré entamerait une seconde vie politique. On ne sort pas indemne d’une rencontre protocolaire avec le Président de la République. Le week-end dernier, Dioncounda Traoré est allé rendre visite à son édile de la commune IV. Pour autant, on ne va pas s’arrêter pour savoir quelle était la longueur de la pendule battant les secondes dans la grande salle de la Mairie de la commune. Il y a bien une cause qui se cachait derrière l’anecdote. Dioncounda Traoré montre qu’il a le jeune maire à la bonne. Ne nous payons pas trop de paroles ici et disons simplement que le Président Dioncounda Traoré est venu là comme pour signifier à l’opinion que le jeune maire de la commune IV était digne de l’attention des temps à venir. Et si cette opinion reste à partager et si elle se révélait fausse, nos compatriotes ne risquaient rien à la croire vraie. Par contre, si elle s’inscrivait dans la réalité de nos temps actuels, alors on risquerait tout à la prendre pour fausse. Seulement voilà : parce que notre jeune maire se retrouve sous les feux de la rampe, il peut souvent offusquer l’envie, certains allant jusqu’à parler de suffisance. Peut-il l’afficher ? S’il ne recherche, disons, que la gloire par la seule vertu, comme Vauvenargues, redisons qu’il ne demandera ainsi que ce qu’il mérite. D’après ce qu’on attend,  Dioncounda Traoré devrait reconvoquer sous son autorité la tenue des concertations nationales. Les premiers travaux de la commission de pilotage seront-ils amendés ? La question est de savoir s’il s’agit d’un comité de rénovation ou de déontologie. Veux-t-on mettre en place, oui ou non, un système pour la prévention et non la sanction ? C’est le statut de la transition qu’on revisite ainsi, si tant est qu’il existait car si une chose arrivait par deux fois dans la vie d’une Nation, on a l’habitude de dire qu’il n’y a jamais deux sans trois. Le Président Dioncounda Traoré a la balle dans les mains et il doit jouer balle à terre.

S. Koné

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  1. CONCERTATIONS NATIONALES AU MALI : SUR QUOI DOIVENT-ELLES PORTER, QUI DOIT LES PILOTER ET QUELLE EST LA CONDITION DE LEUR UTILITÉ ET DE SORTIE DE LA CRISE ?

    LE HAUT CONSEIL D’ÉTAT ET SES COMPOSANTES (COMMISSION AUX NÉGOCIATIONS ET COMITÉ NATIONAL DE TRANSITION), ATTENDUS PAR LES MALIENS, DOIVENT JOUER UN RÔLE MOTEUR DURANT LES CONCERTATIONS NATIONALES ET ASSURER L’INTERFACE AVEC LE MÉDIATEUR.

    LEURS DÉPLOIEMENTS DEVIENNENT URGENTS.

    Bonjour,
    Les Maliens doivent promouvoir tout ce qui rassemble et intègre les énergies pour répondre à leurs préoccupations communes telles que la vision partagée sur le futur souhaité, la restauration de l’intégrité territoriale, de l’ordre constitutionnel, de la paix et de la sécurité, la démocratie et les élections et la décentralisation mais aussi le développement durable et équitable, la réconciliation et l’intégration équitable des communautés dans un cadre unifié, démocratique, décentralisé et sécurisé.

    Les aspects vision partagée, restauration de l’intégrité territoriale, de l’ordre constitutionnel, de la paix et de la sécurité, démocratie, élections et décentralisation sont des PRÉALABLES INDISPENSABLES pour les autres aspects à savoir le développement durable et équitable et la réconciliation et l’intégration équitable des communautés dans un cadre unifié, démocratique, décentralisé et sécurisé.

    Mais ces derniers aspects doivent faire partie du FUTUR SOUHAITÉ par les Maliens afin de satisfaire leurs besoins et assurer leur bien-être collectif.

    La vision partagée intégrera les objectifs à atteindre, les politiques et les stratégies à mettre en œuvre pour répondre à cette vision et atteindre les objectifs retenus. Cette vision partagée constitue la feuille de route. Elle est indispensable. Elle est le préalable des préalables.

    On comprend pourquoi la CEDEAO, lors de la session extraordinaire de la conférence des chefs d’États et de gouvernements qui a eu lieu à Abuja, le 11 novembre 2012, a demandé au président par intérim de la République du Mali, de fournir la feuille de route urgemment.

    Devant concerner et intégrer tous les Maliens, les concertations nationales ne doivent pas se polariser uniquement sur les préalables, certes indispensables, mais aussi et surtout sur le futur souhaité par les Maliens. Elles doivent avoir des ramifications au niveau régional pour fédérer tous les besoins et les préoccupations des communautés et de tous les Maliens.

    Contrairement aux termes de références de ces conférences nationales, qui font référence de façon limitée au futur souhaité et qui se focalisent surtout sur les préalables, ces dernières seront plus utiles si elles donnent une place importante au futur souhaité par les Maliens et à la prise en compte de leurs besoins.

    Le haut conseil d’État et ses composantes, commission aux négociations et comité national de transition, sont attendus pour jouer un rôle moteur durant ces concertations nationales et pour assurer l’interface avec le médiateur.

    Lors des concertations nationales, les Maliens, y compris au niveau des régions, doivent travailler ensemble pour définir le futur souhaité à travers un projet de société pour sauver durablement le Mali et garantir l’unité, la paix, la sécurité et la réconciliation nationale.

    C’est à cette condition que les concertations nationales seront plus utiles et la crise Malienne sera résorbée durablement.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail: [email protected]

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