Crise au nord du Mali : L’UM-RDA sort de son mutisme

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À la faveur d’une conférence de presse animée au siège de l’Union Malienne-Rassemblement démocratique africain sis à Korofina-Nord, les responsables de ce parti ont tiré la sonnette d’alarme  sur les exactions que vivent nos populations au nord du pays. Ils ont saisi l’opportunité pour attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur les risques qui pèsent sur notre Nation.

Bocar Moussa Diarra

Animée par son président Bocar Moussa Diarra, cette conférence s’est déroulée en présence des membres du bureau exécutif de l’UM-RDA. L’on retiendra que par rapport à la situation actuelle que vit notre pays, l’année 2012 a été marquée par une propagation exponentielle de l’insécurité au Nord du Mali entretenue par des groupes rebelles et terroristes. Les conséquences qui ont mis à rude épreuve les fondements mêmes de l’Etat et la cohésion sociale entre les communautés locales, ne peuvent toujours à l’heure actuelle, être évaluées à leur juste valeur en raison du chaos dans tous les domaines : sécuritaire, administratif, scolaire, économique et social.

La rébellion touareg, explique le conférencier, depuis l’indépendance, n’a jamais bénéficié de soutiens aussi importants de groupes jihadistes et de narcotrafiquants pour saper les fondements de l’Etat et mettre en péril l’intégrité territoriale du pays. L’irrédentisme touareg a entraîné le coup d’Etat, la fragilisation des institutions et des crises de toutes sortes dans tous les domaines.

Si les autorités de la première République ont pu juguler de façon satisfaisante la rébellion de 1963, il n’en n’est pas de même de celle en cours ; dans la mesure où elle a emporté dans son sillage le pouvoir central. Consciente de tous les enjeux et défis que la situation actuelle pose à notre pays, l’UM-RDA Faso Jigi a défini certains axes de sortie de crise pour contribuer au débat national sur la question.

Ce débat, poursuit le président de l’UM-RDA, engage toutes les forces vives de la Nation pour apporter une contribution aux actions définies par les partenaires du Mali, notamment la CEDEAO (en particulier l’Accord-cadre), l’Union africaine et les Nations unies.

Au plan politique, pour l’UM-RDA, la définition des rôles et missions des organes de transition chargés de piloter la gouvernance pendant cette période est essentielle. «La Transition étant un moment spécifique, son succès résulterait de la qualité des accords politiques et de la solidité de l’encrage de ses organes. Il est indispensable, dans le cas de notre pays, de veiller au principe du retour à la constitutionnalité et non au retour à la vie constitutionnelle. Les pouvoirs confiés aux organes doivent être, le plus possible, conformes à la Constitution. La demande de changement suscitée par le coup d’Etat, doit être sauvegardée par une répartition sage des attributions et, au  besoin, leur limitation afin d’éviter des récupérations politiques et certaines formes de restauration qui pourront mettre en péril l’avenir démocratique», a-t-il expliqué.

Et d’ajouter que la feuille de route qui sera issue de ce débat déterminera de façon précise l’agenda des autorités de la transition et le mécanisme de concertation entre elles. Pour l’implantation des forces vives de la Nation, cet organe aura un rôle de conseil, d’évaluation et de suivi de la mise en œuvre de la feuille de route. Dans le cadre de ce débat national qui se prononcera sur la création d’un Comité de défense nationale, dont le rôle, la composition et les missions seront définis, une grande conférence-débats est prévue pour le 30 juin 2012, avec d’éminents conférenciers.

Adama L. COULIBALY

 

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