Dernier message du Nouvel An du président ATT : Les sujets brûlants de la nation oubliés

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Avant le discours à l’armée malienne, le 19 janvier prochain, et avant celui de la date fatidique de fin de mandat du 8 juin 2012, le président de la république a eu à s’adresser solennellement à nous, ses compatriotes : c’était la nuit du 31 Décembre 2011, et pour une dernière présentation de vœux et avant dernier grand discours avant le discours de fin de mandat. Le seuil du nouvel an, c’est toujours le moment de présentation de vœux à la nation ; des présentations de vœux qui, très souvent dans les nations développées, sont un moment privilégié pour faire un bilan rétrospectif des activités d’un Etat sur une période  annuelle (restitution), et de faire la projection pour l’année qui vient (prévisions). Notre pays n’est pas resté en marge de ce moment solennel, avec la parole adressée des dirigeants aux administrés, et le président de la république est apparu à la télé, flanqué d’un grand boubou des grands jours, et sur son nez une paire de bésicles bien corrigées pour n’omettre aucuns détails, dont les Maliens sont friands.

 

Avant-goût d’élections gagnées

Le discours du président a porté sur, entre autres sujets, non de moindre importance. Aussi, nous avons noté des faits qui n’ont pas été brossé par la 1er Magistrat, dans son discours. Omission involontaire ou voulue ? Parmi les sujets abordés, une part importante a été réservée aux élections de 2012 (référendum, présidentielles et législatives).

 

A propos de ces élections, le général président a établi une comparaison entre l’année que nous nous apprêtons à entamer et deux années dans  l’histoire du Mali démocratique : 1992  et 2002, qui, pour lui, sont «deux dates repère dans la vie du Mali démocratique avec des alternances politiques pacifiques qui valent à notre pays le respect de la communauté des nations». Pour M. ATT, nous avons obligation de les réussir : «à la fois pour affirmer la maturité de notre démocratie et pour maintenir notre pays dans la trajectoire ascendante qui prédit un futur meilleur …»

D’autres sujets, comme la sécurité alimentaire, la qualité de l’éducation, la santé, les infrastructures, les institutions, les arts et la culture, les mines, le tourisme, l’artisanat, et la communication ont occupé une place de choix dans cette allocution à la Nation, avant date de retrait du pouvoir exécutif.

A propos des infrastructures, on a vu un ATT bien fier d’énumérer dans l’ordre chronologique les grands chantiers achevés en 2011, ou en phase terminale pour 2012. Parmi lesquels : le Pont de l’amitié Chine-Mali, les axes routiers de Bamako Kangaba -Kita- Ballé- Bafing- Dabia- Falémé – Kéniéba et Kédougou au Sénégal (corridor Bamako-Dakar) ;  Bougouni-Sikasso sont entièrement réalisés et seront inaugurés dans les prochains jours.

 

«Les cailloux d’une rivière n’ont jamais empêché l’eau de circuler» (Bob Marley)

A propos des travaux en cours, le chef d’Etat a noté parmi ses ouvrages, le woyowayanko à la sortie de Sébénikoro, la route de Bamako-Ségou, la route emblématique goma coura – Nampala – Léré – Niafunké – Tonka – Diré – Goundam –Tombouctou. Il faut aussi retenir avec le chef de l’Etat, la construction d’une aérogare de fret et la rénovation de l’ancien terminal passager, ainsi que l’aéroport  international «DAG-DAG» de Kayes qui s’est hissé au rang d’aéroport international, en souscrivant aux normes aéroportuaires en vigueur au sein l’OACI.

Dans le domaine des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), on retiendra dans le discours d’ATT, l’enrichissement du paysage audiovisuel, ce même 31 décembre 2011, par la création de la deuxième chaîne de télévision du Mali (TM2) et autres matériels remis à l’ORTM, à l’AMAP et au quotidien national «L’Essor». Dans ce domaine, des travaux sont aussi en cours, comme le complexe  numérique de Bamako, le projet d’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de la Côte D’Ivoire.

Le président de la république a parlé d’accès à l’eau potable, besoin communautaire pour lequel des efforts sont faits dans ce sens, ainsi que dans le domaine de l’électrification des zones habitées non éclairées. Nous avons relevé avec intérêt les propos présidentiels sur la sécurité alimentaire ; sachant que l’année 2011 a été marquée par un déficit pluviométrique important dans le sahel, facteur qui compromet fortement nos prévisions pour la campagne agricole 2011-2012.

 

Dans ce sens, il dira qu’il a engagé le gouvernement «à mettre en œuvre un plan d’urgence, afin  de faire face  à la crise alimentaire qui s’annonce. Ce plan d’urgence se traduit par la distribution gratuite de céréales et d’aliments bétails dans les communes les plus vulnérables ; la reconstitution et le renforcement du stock national de sécurité alimentaire en mil et en sorgho, à concurrence de 10.000 tonnes».

 

 

 

Pour l’école aux élèves et la classe aux maîtres

Dans le domaine de l’éducation, le général président ne s’est pas révélé si bavard à ce point sur ce dossier brûlant de l’heure. Ainsi que sur d’autres sujets d’actualité qu’il a sillamment passé sous silence. De la sorte, nous constatons que sur 28 pages de discours, seulement trois lignes ont été consacrées au monde en ébullition de l’éducation.

Lisons ce que SEM Amadou Toumani Touré aurait retenu du dossier scolaire, pour une analyse de contenu  claire : «dans le domaine de l’éducation, l’enseignement supérieur en particulier, l’année 2012 marque la mise en place progressive des réformes indispensables à l’amélioration de la qualité du système. J’exhorte les enseignants, les étudiants et les partenaires de l’école à jouer leur rôle dans la quête de performance commune à toutes les nations maliennes». Le médecin après la mort clinique constatée ?

Sur ce plan de la «Question Scolaire», il faut reconnaître que l’école malienne a été un choix politique délibéré, ou plutôt  une orientation culturelle bien peu pensée par le général, qui normalement ne devait pas manqué de stratégies pour faire face aux revendications de ceux dont il avait tant besoin («ses amis, les enfants») pour accéder au pouvoir. Voilà qu’aujourd’hui les enfants d’alors ont grandi et sont  inscrits ou en voie de l’être à l’Université éclaté de Bamako. Et ce, malgré qu’il leur demande une dernière fois  de jouer leur rôle, alors qu’ils avaient besoin du général dans son ultime avant dernier discours, pour poursuivre ensemble ce qu’ils avaient entamé avec lui : la quête de performance et d’excellence, dans la culture de résultat. Et sous ce slogan d’alors, resté célèbre : «ATT an bé sa i nofé» ? Aujourd’hui il convient de dire, après eux, ceci «ATT i yé an faga i nofé».

 

 

Un amour du Mali impossible à décliner au futur de l’indicatif

Il faut aussi retenir ses propos sur la sécurité intérieure et à vous de juger (no comment) : «La paix et la sécurité sont le socle des progrès social et économique…. .Les derniers événements survenus à Hombori et Tombouctou nous confortent encore plus dans cette conviction. Le Mali réaffirme sa condamnation sans réserve de ces pratiques terroriste et criminelle… La bande sahélo -saharienne, déjà fragile, doit gérer la nouvelle donne du retour des soldats de nationalité Libyenne, mais originaires de nos pays ; et plus grave, celle de la dissémination d’armes de tous genre. Je tiens, au nom de notre Nation, à saluer tous nos frères qui, de retour de Libye, ont proclamé solennellement leur intention pacifique et décidé de se mettre au service  du Mali…»

 

 

Les trous de mémoire impardonnables du Général- président

 

Les œuvres humaines n’étant pas toujours parfaites, dans le discours de fin d’année du président, avant dernier discours avant l’adieu à Koulouba, le président a omis certains faits marquant de l’année 2011 : entre autres, le «CODE DE LA PERSONNE ET DE LA FAMILLE» et la fameuse «ASSURANCE MALADIE OBLIGATOIRE» ou AMO, ne sont t- ils pas des sujets importants?

Issa Kaba

 

 

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