DPG: le carton plein de SBM

0

109 voix pour, 35 contre et 0 abstention, c’est le résultat du vote, hier lundi, des députés à l’Assemblée nationale, à propos de la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA. Ce, à l’issue d’un débat houleux. Comme à leur habitude face, à des questions d’intérêt national, à l’Assemblée nationale, les députés de l’Opposition ont voté contre cette DPG.

Au cours des débats, il a été question, entre autres, de: la sécurité nationale avec en toile de fond la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, les conflits intercommunautaires et la recrudescence des attaques terroristes au centre du pays ; l’organisation de l’élection présidentielle, à bonne date, et surtout les dispositions prises pour contrer une éventuelle crise post-électorale. Les préoccupations des députés ont également porté sur l’opérationnalisation des 9 autres régions après celle de Taoudénit et Ménaka, l’entretien routier, la crise alimentaire dans certaines zones du pays, le Programme d’urgences sociales. À l’ensemble des questions, le Premier ministre a tenu à rassurer ses interlocuteurs quant aux efforts déployés par les plus hautes autorités pour venir à bout de ces préoccupations soulevées. Si sur le plan sécuritaire, l’on peut déjà se consoler avec une centaine de djihadistes neutralisés et une centaine d’autres interpellés, le PM n’a pas cacher la détermination de son équipe à tenir le premier tour de la présidentielle le 29 juillet et sur toute l’étendue du territoire.

Opération antiterroriste des FAMA au Centre
Les retombées du Plan SBM

Après la présentation de la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga, le vendredi dernier, les débats autour de cette DPG ont eu lieu, hier lundi 23 avril, à l’Assemblée nationale du Mali.

Au cœur des préoccupations des honorables députés et des thèmes qui ont été abordés et débattus : l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, les questions relatives aux infrastructures, à la santé, à l’éducation, à la sécurité alimentaire, mais aussi et surtout la crise dans le centre du pays. Véritable source de préoccupation, cette zone se trouve au centre de toutes les attentions au regard de l’insécurité qui s’y règne et de psychose dont font peser les groupes terroristes sur les paisibles populations.
Voilà pourquoi ce sujet a occupé une place prépondérante dans les débats entre le Chef du gouvernement et les élus de Nation.

Abordant ce sujet, avec toute la maitrise qu’il soit, le Premier ministre a décrit la situation de la façon la plus optimiste possible avant de rassurer ses interlocuteurs sur une victoire très prochaine sur les forces du mal qui écument cette partie du territoire.

En faisant la narration de la situation complète sur le terrain, le PM, qui a réussi haut la main son examen de passage, a indiqué que depuis le mois de février, le gouvernement sous son autorité a décidé de changer de posture concernant cette partie du pays en proie à des attaques terroristes et des violences intercommunautaires.

Voilà pourquoi en ce qui concerne la lutte antiterroriste, le gouvernement a décidé d’être à l’initiative, notamment de combattre mais surtout d’aller chercher les éléments radicaux qui sont à la base de l’insécurité dans cette zone. Pour ce faire, le chef de l’exécutif a informé les députés de l’augmentation des effectifs militaires qui ont été accrus très considérablement.

«Nous avons déployés plusieurs milliers. Et si cela est nécessaire nous allons atteindre le seuil des 10 000 hommes », a soutenu le Premier ministre qui révèle par la même occasion que le gouvernement a déployé un poste avancé de l’état-major général qui assure le commandement, le contrôle et la coordination des opérations à partir de Ségou et dans toute la zone.

De la révélation du Premier ministre, cette posture offensive des forces armées et de sécurité a commencé à porter ses fruits, qu’il juge très satisfaisant. Ce d’autant plus que depuis le début de cette opération, le bilan à ce jour fait état, d’après SBM, d’une centaine d’éléments des groupes terroristes considérés comme les principaux responsables de l’insécurité qui ont été neutralisés par les forces de défenses maliennes. Outre ce nombre considérable qui a été mis hors d’état de nuire, une centaine autres combattants djihadistes, selon toujours les informations divulguées par le Premier ministre, ont été capturés, et mis à la disposition de la Justice. C’est un chef du Gouvernement fier de ces résultats obtenus par les FAMA, en si peu de temps, même s’il déplore la perte d’une dizaine d’hommes dans les rangs des soldats maliens dans cette lutte antiterroriste.
En tout cas, parmi les missions qui ont été assignées à nos hommes figurent en bonne place, a précisé Soumeylou Boubeye Maiga, la réinstallation de l’administration. C’est encore un chef de l’Administration satisfait de ce qui a été fait, qui a déclaré devant les honorables députés que sur ce plan, l’Etat est parvenu à réinstaller des préfets et sous-préfets dans une dizaine de localités où ils n’y étaient pas.

«Dans toutes ces localités où il n’y avait pas l’Administration, nous avons pu amener les préfets et sous-préfets et à partir de là, les autres services de l’Etat vont continuer à être déployer», a assuré le Premier ministre qui indique qu’il est prévu dans le cadre de l’opération « Dambé » et du Programme de sécurisation intégrée des régions du centre, la création de 15 postes de sécurité sur lesquels 10 postes sont présentement opérationnels. Et le Premier ministre de promettre d’atteindre les 15 postes d’ici la mi-mai de cette année en vue de stabiliser la situation.

Parlant des conflits intercommunautaires ou ethniques qui ont été évoqués par certains élus de la Nation, le Chef de gouvernement, qui ne minimise pas la question, a fait comprendre qu’il n’y avait en réalité de conflits de cohabitation entre les communautés mais que ces conflits sont exacerbés, créés et exploités par les groupes et les forces hostiles contre lesquels l’armée livre une guerre sans merci.

« Il est d’une notoriété publique que parmi les éléments de ces groupes dont les forces ont neutralisé figurent des non Maliens et ce que ces groupes dont nous combattons sont des groupes qui sont notoirement affiliés à un mouvement terroriste international que tout le monde connaît. Nous allons continuer de les rechercher, de les combattre et nous allons prendre, pour cela, toutes les dispositions qui nous permettre de restreindre leurs capacités de nuisance », a précisé avec force le PM.

Voilà pourquoi il a indiqué à qui veut l’entendre qu’il n’a d’autres alternatives que de maintenir l’interdiction des engins à deux roues qui sont utilisés fréquemment par les groupes djihadistes pour la perpétration de leurs attaques.

« Jusqu’à ce que nous ayons atteint un point satisfaisant par rapport aux résultats que nous recherchons, nous allons continuer d’interdire ces engins parce que nous avons bien vu que ces engins font partie des armements de ceux que nous combattons», a prévenu sans ambages celui qu’on appelle le « Tigre ».

Outre la situation du centre, l’Accord de paix a été également au centre des débats. Sur ce plan aussi le Premier ministre a fait état des gros progrès qui ont été accomplis dans sa mise en œuvre notamment dans le domaine du DDR. Sur ce plan, il a rappelé la tenue, le vendredi dernier, des ateliers dans toutes les régions avec l’ensemble des chefs militaires sans compter les enregistrements des armes et des combattants des mouvements signataires qui ont également débuté. Ces ateliers seront suivis d’un autre ici à Bamako, la semaine prochaine, dans les locaux de l’état-major général avec l’ensemble des chefs militaires pour voir les aspects techniques de DDR pour la suite de l’opérationnalisation des MOC, ce, en tirant les leçons de ce s’est passé dans l’expérimentation de la mise en place de celui de Gao.

Il y a eu un accord sur la question des armes lourdes. Et d’ici la mi-mai seront terminées les entités qui vont être mises en place pour assurer la sécurité des personnes et celle des opérations électorales.
En termes de ressources nécessaires à la mise en œuvre de l’Accord qui sont disponibles et budgétisées, le Premier ministre a informé les députés que l’Etat a dépensé, de 2015 à 2018, 281 milliards de FCFA pour la mise en œuvre de l’Accord. Pour la seule année 2018, ce sont 125 milliards de nos francs qui sont prévues contre 60 milliards en 2017.

Par Mohamed D. DIAWARA

Commentaires via Facebook :