Eclairage : Le Haut conseil islamique sur le terrain politique

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A l’initiative du Haut conseil islamique, il sera organisé, le samedi prochain, un meeting au stade du 26 mars. Ce rassemblement est prévu pour accueillir tous les chefs religieux de Bamako et de l’intérieur du pays. Ulémas, Imams, prêcheurs, chefs d’associations et de Mouvements islamiques y sont conviés. On peut déjà se faire une idée de la forte mobilisation de fidèles et de simples citoyens à cette rencontre. La première grande mobilisation au même endroit, courant 2011, avait permis au conseil islamique de faire le plein du stade. Cette première était intervenue au lendemain de l’adoption du code de la famille. Occasion saisie par le monde musulman pour fustiger le code et s’opposer à certains articles de son contenu.

Aujourd’hui, le Haut conseil entend battre le rappel de ses troupes pour deux raisons fondamentales : afficher sa position par rapport au nouveau code qu’il a approuvé après les amendements portés aux articles litigieux et se prononcer par rapport aux élections générales de 2012.

Sur ce second point, le Haut conseil islamique n’entend plus assister en spectateur au débat politique qui tourne autour de la présidentielle d’avril. Et à ce sujet, l’imam Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique est catégorique : le Haut conseil islamique aura un regard (attentif) sur le choix du futur président dela République.

Aussi, l’organisation islamique indique clairement qu’elle décortiquera les projets de société de tous les candidats et accordera un intérêt certain à leur contenu. La promotion des valeurs sociétales, la lutte contre l’insécurité et la corruption, sont autant de sujets qui pointent dans les préoccupations (revendications ?) de Dicko et son organisation. De là à envisager le soutien du Haut conseil à un candidat à la présidentielle qui promet de s’investir dans ces domaines, il n’y a qu’un pas. Il risque d’être franchi dans les semaines à venir.

Mais le risque pour l’organisation islamique, est grand. Car, de plus en plus nombreux sont les fidèles et les autres citoyens, à désapprouver une politisation de cette organisation censée s’occuper plutôt d’affaires religieuses que de politique.

Aussi, en cette période électorale, le sommet du Haut conseil islamique, les Ulémas, et autres chefs religieux, sont l’objet  de sollicitations de tous les candidats. Et chaque imam et/ou chef d’association ont des choix (souvent personnels) parmi les candidats. Dans une telle situation, quel sera le poids réel du Haut conseil dans les élections ? Et que valent les projets de société des candidats ?

Ailleurs, la trop forte implication du Haut conseil islamique dans le débat politique, ne peut que nuire à la crédibilité de certains de ses responsables soupçonnés (déjà) de rouler pour certains candidats. C’est dire, que la rencontre, de samedi sera importante pour l’organisation. Chaque propos de ses responsables au sujet des élections à venir ne manquera pas de commentaire.

 

Klézié

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