Etats-Unis/Afrique : Obama fait un pari sur la jeunesse

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Sommet Etats-Unis - Afrique: de jeunes entrepreneurs africains rencontrent Obama
Rencontre en Afrique du Sud en 2013 entre le président Obama et des membres du réseau Yali.
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Le président américain a donné un coup de pouce à un demi millier de jeunes africains pour en faire des leaders de demain dans leurs domaines

Washington accueille les 5 et 6 août prochains le sommet Etats-Unis/Afrique qui réunira une cinquantaine de chefs d’Etat africains dont le président Ibrahim Boubacar Keita, autour du président américain, Barack Obama, sur le thème « investir dans la prochaine génération ». Dans la droite ligne du thème de ce sommet appelé à un coup de fouet aux relations entre l’Amérique et le continent africain, Barack Obama a reçu lundi 500 jeunes africains choisis dans le cadre du programme « Young african leaders initiative » (Yali) pour un séjour de 6 semaines au Etats-Unis.

Ces jeunes méritants et chanceux ont été retenus parmi 80.000 candidats, pour aller se perfectionner dans les meilleures universités américaines. Bien décidée à les aider à devenir les leaders africains de demain dans le domaine de l’entreprenariat, la politique et la société civile, l’administration américaine promet un suivi sur le long terme des jeunes du programme Yali parmi lesquels figure 4 Maliens.

Ces jeunes leaders étaient répartis dans une vingtaine d’universités américaines depuis la mi-juin pour suivre des cours leur permettant de se perfectionner dans le domaine de leur choix. Les trois thème proposés sont : l’entreprenariat, la société civile et le service public.

Au cours des échanges, lundi, avec les jeunes du Yali, le président américain a annoncé que d’ici 2016, un millier de jeunes entrepreneurs africains pourront venir chaque année se perfectionner dans les universités américaines. Cette annonce fait sans doute suite à la bonne impression que les jeunes africains ont laissé à leur illustre hôte qui a loué leur esprit d’initiative. « Une des choses que je trouve très intéressantes, c’est de voir à quel point les jeunes africains ne réclament pas d’aide, pas d’argent, a remarqué Barack Obama. Ils veulent savoir comment créer des opportunités grâce à l’entreprenariat et au commerce. Car si vous voulez un développement sur la longueur, la clé est de maîtriser vous-même ce qui est produit pour ensuite pouvoir échanger avec les autres pays du monde d’égal à égal. »

ENRICHISSEMENT PERSONNEL. En donnant un coup de pouce à des jeunes africains, l’Amérique veut tisser des liens avec cette nouvelle génération, sur un continent où 60% de la population a moins de 35 ans. Washington affiche ainsi son ambition d’établir un nouveau type de relations avec notre continent sur des principes de croissance économique, de démocratie et de transparence de la vie publique. Ces principes seront au cœur des échanges entre les chefs d’Etat invités et le président américain lors du sommet à venir.

A cheval sur le respect des principes, le président américain n’a pas manqué de critiquer des pratiques en cours sur notre continent. Selon lui, les investissements en Afrique vont ainsi trop souvent à ceux qui sont déjà au sommet, pour leurs entreprises ou pour leur enrichissement personnel.

Appelant les jeunes à agir pour se donner une chance de réussite, Barack Obama les a exhortés à demander beaucoup à leurs dirigeants. « Votre niveau d’attente doit être élevé. Et ne vous laissez pas duper par la notion selon laquelle il y aurait une voie africaine. Non. Faire les choses « à l’africaine », ce n’est pas arriver au pouvoir et, d’un coup, avoir deux milliards de dollars sur un compte en banque en Suisse », a-t-il dénoncé.

Barack Obama a reconnu a reconnu le poids de la dette et de l’héritage de certaines pratiques coloniales néfastes sur le continent noir. Mais ils ne sont pas le principal frein au développement et à l’entreprenariat sur le continent, estimera-t-il, invitant les jeunes à ne pas chercher d’excuses.

Le président américain a abordé aussi les thèmes de la corruption, des changements de Constitutions, de l’égalité des sexes. Au sujet de la démocratie, Obama a soutenu que sans règles claires respectées par tous, aucun pays ne peut réussir. Pour lui, l’argument « en Afrique, c’est différent » ne peut permettre à un chef d’Etat de s’enrichir aux dépens de ces concitoyens. Il a appelé la jeunesse à faire entendre sa voix pour empêcher les dirigeants à rester éternellement au pouvoir et pour rejeter les mutilations sexuelles, une pratique « barbare et inacceptable ».

B. TOURE

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