Fragilité de la coalition politique autour de la Gouvernance d’IBK : L’ADEMA aujourd’hui plus proche de l’opposition que de la majorité?

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Adema-pasjIl faut d’entrée signaler que la décision de l’ADEMA-PASJ de se ranger dans la majorité présidentielle a mis du temps avant d’être prise. Certains responsables ne l’approuvent pas jusqu’à présent mais par respect “aux aînés” et par résignation, ils ont décidé de faire profil bas. D’autres hauts responsables du parti ont eu le courage d’exprimer clairement leur position en affirmant que les abeilles avaient toute leur place dans l’opposition au pouvoir d’Ibrahim Boubacar Kéita. C’est le cas du vice-président et président intérimaire d’alors, Ibrahima N’Diaye dit Iba, qui a fini par démissionner du comité exécutif du parti. C’est aussi le cas de la vice-présidente et maire de la commune I, Mme Konté Fatoumata Doumbia.

Celle-ci avait clairement déclaré, dans une interview qu’elle nous avait accordée, que malgré le fait que le nouveau président est un ancien responsable de l’ADEMA, ce parti devrait animer une “opposition républicaine et constructive” pour être un garde-fou contre toutes les dérives. Sa position avait provoqué l’ire de certains ténors de la ruche, qui ne respiraient que pour des postes ministériels aux côtés du président IBK. Parmi ceux-ci, on peut citer Tiémoko Sangaré, Moustaph Dicko, Abdel Kader Konaté dit Empé, l’actuel ministre du Commerce. Tout cela avait créé un climat de résignation chez les millions de militants et cadres du parti, plus ou moins sceptiques par rapport à la gestion du pouvoir aux côté d’un parti présidentiel, jugé à tort ou à raison, comme étant boulimique, voire revanchard. Certains responsables du parti d’IBK estimant ouvertement qu’ayant traversé le désert quand l’ADEMA était aux affaires aux côtés d’ATT, ils ne se priveront pas de prendre leur revanche sur l’histoire.

Incident entre le député ADEMA Yaya Sangaré et le président de l’Hémicycle Issaka  Sidibé

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale, hier, le député Yaya Sangaré de l’ADEMA s’est insurgé contre la manière dont l’institution est gérée.

Au président Issaka Sidibé, l’élu de Yanfolila, qui n’a pas sa langue dans la poche, a lancé : “Monsieur le président, dans les parlements modernes, tout le monde sait que le président ne s’impose pas dans les débats comme vous le faites ici. Je demande qu’il y ait un huis clos pour nous permettre, entre nous, de discuter d’un certain nombre de problèmes comme les conditions de travail des députés et d’autres sujets que je ne voudrais pas étaler ici sur la place publique “, a-t-il martelé avec un ton assez viril.

Ce qui fait bondir les honorables Mamadou Diarrassouba du RPM, Belco Bah, Me Zoumana N’Tji Doumbia de l’APM pour apporter des répliques et des explications. Les houleuses discussions entre ces députés de la majorité ont fait transparaître une certaine frustration chez l’élu de l’ADEMA, que l’on dit très proche de Dramane Dembélé, le candidat malheureux du parti de l’abeille à la présidentielle 2013.

 Faut-il rappeler que ce dernier a été battu avec de forts soupçons de fraudes aux législatives dans son fief de Ségou par une coalition dirigée par le RPM ? A cela s’ajoute le fait que Dramane Dembélé aurait été récemment soupçonné de malversations (quand il dirigeait la Direction nationale de la géologie et des mines).

Cette diatribe à l’Hémicycle n’est-il pas un signe d’une certaine frustration de l’ADEMA au sein d’une majorité étouffante ? Joint par nos soins, Yaya Sangaré a dit : “Nous sommes de la majorité mais nous devons respecter les textes. Je crois cet incident est une incompréhension entre le président et moi.  Finalement, nous nous sommes compris “.

 

Frustrations liées à la sortie de Moustaph Dicko et d’autres cadres du parti

Par ailleurs, lors d’une récente réunion de plusieurs responsables de l’ADEMA-PASJ, les langues ont commencé à se délier. Des voix se sont élevées pour ” douter la pertinence du choix opéré par l’organe dirigeant du parti d’appartenir à la majorité présidentielle “. Certains cadres du parti de l’abeille ont clairement reproché aux premiers responsables de ne pas avoir bien réfléchi avant de prendre une telle décision. “C’est vous qui nous avez entraînés dans cette voie”, ont accusé certains participants à la réunion commentant la situation du pays, certaines nominations à la place de militants et cadres de l’ADEMA.

Selon nos sources, plusieurs cadres du PASJ n’ont pas compris les raisons qui ont poussé le président IBK à sortir Moustaph Dicko du gouvernement (au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique) et à le remplacer par un autre allié politique, Me Mountaga Tall du CNID-FYT. C’est à partir de ce sujet que les reproches ont commencé à pleuvoir sur des membres du comité exécutif. Ils indexaient le fait que Moustaph Dicko ambitionne de diriger le parti de l’abeille à l’issue de son prochain congrès prévu en août.

Comment comprendre alors son limogeage du gouvernement si le président de la République estime que l’ADEMA est un allié de poids ? A partir de là, des jeunes ont souhaité que les premiers responsables “tirent toutes les conséquences” de cette décision.

En outre, au titre des nominations qui frustrent dans la ruche, on signale, entre autres, la nomination de l’ex-ministre Nango Dembélé du RPM à la tête (avec rang de ministre) du Commissariat à la sécurité alimentaire en remplacement de Cheick Sidya Diaby, responsable de section ADEMA de Mopti et un de ses bras financiers.

Le coeur dans l’opposition, la tête au pouvoir

 D’autres mesures incitent les responsables du PASJ à s’interroger sur le bien-fondé de leur participation à la gouvernance d’IBK. A cela s’ajoutent les témoignages selon lesquels nombreux sont les cadres du parti de l’abeille qui ont applaudi en catimini le récent mémorandum du PARENA, qui a critiqué les sept premiers mois d’IBK aux affaires.

S’y ajoute le positionnement anti putsch de l’ADEMA aux côtés des partis qui animent l’opposition aujourd’hui comme l’URD, le PARENA et les FARE. Alors que le pouvoir actuel est, à tort ou à raison, considéré comme la réminiscence du coup d’Etat du 22 mars 2012.

Tout cela pousse les analystes à conclure que les abeilles sont aujourd’hui plus proches de l’opposition avec le cœur que de la majorité à laquelle ils n’appartiennent qu’avec la… tête !

Bruno Djito SEGBEDJI

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8 COMMENTAIRES

  1. Tout ca c est du n importe quoi le pays a besoin de l opposition aussi surtout l assemble nationnal,le pouvoir doit gouverner et l opposition doit faire des critiques et s opposer si c est necessaire pour l internet superieur du pays c est cela la democrazie,en ce qui concerne l emploie des jeunes c est l offre qui ne corresponde pas la demande .cette situation est du a la manque de vision des dirigeants africains .on dit que dans nos pays 70 pourcent de la population vive de l agriculture l elevage et la peche mais en revanche moins de 30 pourcent du budget de l etat est accorde a ces Troia secteurs (agriculture,elevage,peche) cela sous entend que ceux former dans nos universites doivent aller travailler la terre ou faire de l elevage ou la peche les sortants de l ena, l ENI ,ensup,fass,flash,ecica ,cfp ect….il faut que nous develloppons d abord le secteur primaire avoir de l autossufissance eradiquer le chomage en retournant a la terre voir industrialiser pour penser a l emergence

  2. Bougobalini, un coup d’Etat c’est de l’utopie, aucun militaire ne va mettre le Mali en retard et ne peut faire face au monde entier, Sanogo est en train de vegeter dans sa prison a Selingue et ses amis aussi. Non aucun militaire malien ne doit penser a une betise de ce genre, les miliataires restent dans leur role regalien pour proteger l’integrite territoriale nationale. Pour le reste l’ADEMA est une coquille vide sans ame et sans principes alors qu’il s’approche de la majorite ou pas ca ne change rien en verite.

    • ” Bougobalini, un coup d’Etat c’est de l’utopie, aucun militaire ne va mettre le Mali en retard et ne peut faire face au monde entier, Sanogo est en train de vegeter dans sa prison a Selingue et ses amis aussi…“ Koro tu es sur de cela? Supposons que la communaute internationale ne sera pas d’accord, mais est-ce que le mal n’est pas deja fait? Et est-ce que tu as idee de combien de temps et d’effort il va falloir a nos dirigeants pour remettre en confiance les investisseurs?Le capital confiance acquis par le Mali pendant 20 ans de sa jeune democratie, democratie louee et encouragee par le monde entier, a foutu le camp juste par des faits qui n’ont dure que quelques jours. Si j’etais un investisseur serieux, le Mali ne va surement pas etre le pays ou je vais me presser d’investir quand on peut faire des coups d’etat a tout moment avec la benediction de CERTAINS HOMMES POLITIQUES.

  3. Oui ils ont demissionner Mais Iba N’diaye na pas rentre dansaucun comite a Banankabougou, Faladie, et a Kayes il na put rentre dans aucun structure de l’Adema ces domages etant du sommet tu n’arrive pas a rentre ds aucun comite de ton Partis et tu pretendais etre President quel Honte IBA tu es 😳

  4. C’EST TOUJOURS LE PROLONGEMENT DU COUP D’ETAT DE 2012. IL FAUT DIRE LA VERITE.

    CE QUI ONT SOUTENU LE COUP D’ETAT SONT AU POUVOIR LE RPM ET LE FDR A L’OPPOSITION.

    L’AMBIGUITE DE LA POSITION DE L’ADEMA PLUS PARTICULIEREMENT DE SON PRESIDENT DE L’EPOQUE DIONCOUNDA TRAORE QUI EST A LA BASEZ DE TOUS NOS PROBLEMES.

    LES DERNIERES DECLARATIONS ET AGISSEMENTS DE CERTAINES PERSONNES DIONCOUNDA MARIKO ET DICKO CONSTITUENT DES PREUVES POUR DONNER RAISON A ATT QU’IL Y A DERRIERE CETTE MUTINERIE DES POLITIQUES.

    EN CONCLUSION QUE DIEU SAUVE LE MALI DE CES PERSONNES

  5. Face à la panne de gouvernance: une proposition de solutions pour l’emploi au Mali

    Actuellement 4 jeunes sur 5 ne travaillent pas au Mali.

    Les écoles forment des diplômés que le marché de travail ne peut pas absorber.

    Normal car soit l’offre de l’emploi est au arrêt ou presque dans le pays, soit les produits des écoles ne correspondent pas aux offres emplois disponibles et les initiatives des dirigeants du pays sont en panne pour régler les dysfonctionnements et les imperfections du marché du travail au Mali.

    Le marché ne crée pas assez d’emplois car l’investissement productif (privé et public) n’est pas assez suffisant pour générer un nombre suffisant d’emplois.

    Avec une croissance forte d’une population majoritairement jeune, cela ne pardonne pas et se traduit par un stock de plus en plus élevé de chômage qui devient endémique et structurel.

    Les mesures conjoncturelles et les petits bricolages de stages façon Apej ou Anpe ne suffisent pas à résorber cet important stock de demandeurs d’emploi.

    L’emploi salarié bien rémunéré devient un luxe même pour les mieux formés nantis des meilleurs diplômes des universités occidentales.

    Il s’en suit donc un véritable marché noir autour de l’emploi au Mali fait de népotisme et d’affairisme qui broient les talents et tendent la main à la médiocrité ce qui fait plombe le rendement du travail et fait tomber la productivité du travail au Mali.

    Cette faiblesse de la productivité du travail, s’ajoute au déficit d’investissement pour saper la création de richesse dans le pays.

    Très peu d’investissement==>
    Peu d’emplois crées==>
    Marché noir du travail==>
    Médiocrité==>
    Travail très peu productif==>
    Peu de richesses créées==> Grande corruption autour du peu de richesses créées==>
    Peu d’investissement==> etc.

    C’est l’engrenage et le cercle vicieux du chômage endémique que les dirigeants du pays peinent à comprendre et à résoudre.

    Il y a une manière pourtant simple de redonner du travail aux maliens.

    Voilà la démarche à suivre:

    1. Constituer un fond national d’emploi logé dans une banque du pays et alimenter par tous les secteurs productifs du pays (administration, secteur privé, entreprises publiques, sociétés civiles, ménages, expatriés, etc) mais avec un contrôle financier strict de la Bceao et de l’État.

    Ce fond fonctionnera comme un emprunt national permanent non public (c’est à dire que l’état malien ne s’endette pas mais il facilitera la rencontre entre les apporteurs de fonds et les preneurs de risques donc des entrepreneurs agrées pour cela sur la base de compétences avérées).

    Mais ce fond doit être garanti.

    Les épargnants dans ce fond (qui peuvent être tout le monde: entreprises, particuliers, structures publiques comme privées) doivent avoir un revenu (intérêt) garanti et un capital investi garanti pour leurs inciter à placer leur argent dans ce fond d’emprunt national pour l’emploi.

    Ce fond servira à financer les FONDS PROPRES des projets (grâce à divers montages financiers) de créations de grandes, moyennes et petites d’entreprises mais bien structurées et bien contrôlées (dans l’industrie, les services, les exploitations agricoles, pastorales, etc).

    Les banques et les autres partenaires financeront la partie EMPRUNTS des projets dans les conditions normales du financement bancaire dans l’espace UEOMA.

    Ce fond sera ensuite coté en bourse à la BRVM d’Abidjan pour assurer sa liquidité et permettre aux épargnants de vendre à tout moment leurs titres de créance sur le fond.

    Les projets financés par le fond ne seront pas des projets AIDÉS mais des projets FACILITÉS qui auront toutes les chances de rentabilité économique et de solvabilité nécessaire à un financement bancaire classique.

    Un projet sera financé par le fond s’il est techniquement faisable et s’il est conduit par des hommes et des femmes capables de le réaliser avec l’appui financer du fond mais avec un strict contrôle public.

    C’est à dire si un projet est jugé faisable et rentable, son management jugé capable et compétent et s’il demande 10 milliards d’investissement par exemple:

    – Le fond financera le projet à hauteur de 2 milliards (c’est à dire 20% du coût total de l’investissement requis) et

    -Le fond œuvrera en sorte pour que le système bancaire classique, les marchés financiers, ou d’autres partenaires, financent les 80% restant.

    Les fonds propres du projet étant donc avancés par l’argent du fond, celui-ci se comportera comme le véritable propriétaire de l’entreprise créée jusqu’à ce qu’elle rembourse totalement l’argent du fond.

    Il y aura une sorte de nantissement du fond de commerce de la société créée par l’argent du fond voire plus, un gel de propriété des dirigeants réels de l’entreprise jusqu’à remboursement total de l’argent du fond.

    Donc il y aura une mutualisation des risques qui demande une forte implication de l’État pour encadrer fortement les projets financés en terme de qualité de la gestion et de garantie des capitaux investis.

    2. Transformer les structures actuelles en charge de l’emploi et de la formation professionnelle (apej, anpe, etc) en une Autorité de promotion des investissements.

    Cette autorité sera chargée de présenter annuellement des pools de projets fiables de créations d’entreprises dans tous les secteurs avec le nombre exact d’emplois à créer par secteur et par entreprise.

    Les entreprises créées seront soumises aux règles juridiques, sociales et fiscales strictes pour garantir leur pérennité et leur continuité d’exploitation.

    Par exemple elles doivent suivre une comptabilité régulière, elle doivent être régulièrement auditées, elles doivent avoir des conventions collectives (signées entre patronat et syndicats) et elles doivent déclarer à l’administration leurs résultats semestriels et annuels et le volume total des salaires et cotisations sociales annuels versés au personnel et aux organismes sociaux.

    Elles doivent suivre une planification financière et doivent présenter des budgets d’exploitation et d’investissements ainsi que des business plans dès leur première année d’exploitation.

    3. L’État doit s’engager à contrôler leur activité en terme de qualité des produits qu’elles mettent sur les marchés, en terme de conditions de recrutement, de travail et de formation du personnel, en terme de qualité de management, et de gouvernance d’entreprise.

    L’État doit s’engager aussi à accompagner ces entreprises en terme de protection de marchés contre la concurrence déloyale, la fraude et la contrefaçon.

    L’État doit œuvrer à garantir la promotion et la protection des propriétés intellectuelles (brevets, licences, marques).

    Il s’agit de développer un cadre favorable à l’investissement productif au Mali et au retour sur investissement (rentabilité financière) pour encourager les promoteurs privés à produire dans le cadre de l’économie formelle et légale dans tous les secteurs porteurs de croissance dans le pays.

    CONCLUSION:

    L’emploi ne tombe pas du ciel.

    On travaille parce qu’il y a un lieu de travail et non pas autrement.

    Il faudrait que quelqu’un crée ce lieu de travail et surtout qu’il soit capable de le tenir plusieurs années de suite.

    Cela suppose qu’il puisse faire des profits avec l’activité qu’il a crée.

    Le profit est réalisé si les gains tirés de l’activité sont supérieurs aux pertes occasionnées par elle.

    Seulement il faut que cela soit mesurable (comptabilité régulière) et piloté de manière sérieuse (gestion saine).

    Il faut que l’État accompagne les créateurs d’entreprises et leurs encadre pour que cela soit le cas.

    Et si cela est le cas, l’emploi coulera de source et le développement lui emboîtera le pas.

    Ce n’est pas sorcier et c’est ainsi que l’occident s’est enrichi depuis la première révolution industrielle et ça continue.

    Celui qui ne me croit pas n’a qu’à essayer.

    Wa salam!

    • Tres joli projet de developpement et bien structure en plus Kassin. Mais voila, je vois un tout petit probleme qui risque de maintenir ce projet au stade de volonte et rien de plus. Ce petit probleme (qui vaut son pesant en diamant) c’est le fait que un coup d’etat peut etre commis par le dernier des vauriens et qu’il y aura toujours des soi-disant patriotes pour les soutenir.
      Ce dont tu parles va necessiter ou aboutir a des investissements colossaux. Si sur un simple coup d’humeur on peut remettre tout ca a zero, alors je dis bonne chance a l’UTOPIE.
      Il est tant que l’on comprenne que si on elit meme un fou, on doit accepter qu’il nous dirige. Et si jamais on arrive pas le supporter, qu’on utilise les moyens LEGAUX pour faire partir cet indesirable. C’est a ce seul prix que ton initiative est applicable, mais surement pas autrement.

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