Gestion de la crise du nord : Un collectif pour faire le pont entre IBK et les anciens chefs de l’Etat

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Moussa Traoré (à g.), ni Alpha Oumar Konaré (à dr.), ni ATT (au centre).
Moussa Traoré (à g.), ni Alpha Oumar Konaré (à dr.), ni ATT (au centre).

Briser la glace qui a toujours existé entre le nouveau et les anciens présidents de la République au Mali. Tel est le challenge que s’est donné le Collectif des Maliens pour la réconciliation, le pardon et la paix. Une organisation qui œuvre aujourd’hui pour la création d’un cadre de concertation entre l’actuel président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta et ses prédécesseurs : Amadou Toumani Touré, Dioncounda Traoré, Alpha Oumar Konaré, Moussa Traoré. Les responsables du collectif ont animé, samedi dernier une conférence de presse à la Maison de la presse.

Le président du collectif, Baba M Traoré, a fait l’historique de la naissance de ce mouvement crée au mois de juin, à la suite des évènements douloureux des 17 et 21 mai derniers survenu à Kidal à la faveur de la visite du Premier ministre Moussa Mara. Des évènements qui sont venus mettre de manière dramatique (sous les feux des projecteurs) notre pays et prouvé que le chemin menant à la réconciliation nationale reste toujours parsemé d’embûches.

Pour les initiateurs de ce collectif, il est difficile de parler de la réconciliation entre le nord et le sud du pays, sans faire la réconciliation entre les anciens chefs de l’Etat, qui ont eu chacun (en son temps,) à gérer la rébellion du nord.

«Depuis plusieurs années, le Mali est confronté à une rébellion récurrente traduite par des affrontements armés, des tentatives de partition ou de régionalisation du nord. Les régimes successifs ont apporté chacun des propositions de solutions sans jamais parvenir à une solution définitive du phénomène», a déclaré le conférencier, Djadjé Hama Sangho.

Plusieurs accords, traités et autres pactes ont été signés sans empêcher que la question du nord prenne une dimension internationale, impliquant l’ensemble des pays du CHAMPS. Au même moment, la société civile malienne, toute catégorie s’est mobilisée en vue d’apporter une solution à cette question d’intérêt national. Le collectif (inspiré par certains exemples de réussite en Afrique où certains pays ont réussi à valoriser leurs anciens chefs d’Etat) a décidé d’aller vers les anciens chefs de l’Etat du Mali, qui ont chacun une expérience à partager sur les cas de succès ou des échecs. «Sur la gestion de la crise en cours, les anciens chefs de l’Etat sont restés silencieux », a déclaré le conférencier.

Pour le collectif des Maliens pour la réconciliation, le pardon et la paix, la mobilisation des anciens chefs de l’Etat autour de celui qui est actuellement aux affaires, est un Jack Pot qu’il est bien possible d’obtenir. Pour cela, le collectif entend aller à la rencontre de tout acteur, toute personne ressource dont l’implication leur permettra de nouer le contact avec l’un des chefs de l’Etat. Il (le collectif) a déjà envoyé plus d’une centaine de correspondances à toutes les autorités, structures et organisations dont l’implication est nécessaire.

Valoriser le processus traditionnel de règlement des conflits

Après avoir jusque là employé les moyens militaires (armes), le collectif veut changer de stratégie, en faisant recours aux mécanisme traditionnels dont regorge notre pays en matière de règlement des conflits. Dès sa création, il s’est doté de deux instruments : un comité des experts et un comité des sages au sein duquel on retrouve les Niamakalas (griots) , des leaders d’opinions, des leaders religieux, des notabilités traditionnelles, communautaires, des chefs de quartiers et de tribus…

Le collectif a d’ores et déjà obtenu l’accord de principe du président de la République, IBK. Le chef de l’Etat s’est dit ouvert à une mutualisation des expériences avec ses devanciers, en vue de mieux trouver la voie la plus idoine pour trouver une solution définitive et pérenne à la crise du nord. Pour s’assurer que le président de la République partage leur initiative, les membres du collectif lui ont envoyé une correspondance. «Le chef de l’Etat nous a donné son accord de principe et nous assuré de sa disponibilité à accompagner l’initiative», a affirmé Baba Traoré, le président du collectif, Baba Traoré. Également, le président de la transition, Dioncounda Traoré (au temps de qui l’accord de Ouaga avait été signé) est également favorable à une telle initiative qui vise à amener les prédécesseurs d’IBK à partager avec lui leurs expériences de la gestion de la rébellion, notamment les manières, stratégies et astuces avec lesquels ils ont eu à éviter certains pièges. Il semble que des initiatives du genre sont orientés vers les autres anciens chefs de l’Etat : ATT, Alpha, Moussa Traoré.

N’ayant pas été investi président, le collectif a décidé que le putschiste de Kati, Amadou Haya Sanogo, ne fasse pas parti de sa liste…

Oumar Diamoye

 

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3 COMMENTAIRES

  1. C’est une idee que j’ai toujours defendue! Elle est bonne. Il faut l’encourager!!! J’ESPERE QUE LA RANCUNE CONTRE LE GENERAL SANOGO CESSE!!! SON NOM DOIT FIGURER SUR LA LISTE DES ANCIENS DIRIGEANTS DU MALI!!

  2. Très bonne initiative sans laquelle je ne vois pas un Mali debout . Arrêtons d’être rancuniers . Passons l’éponge sur le passé pour mieux préparer l’avenir de ce que nous avons en commun ( Le Mali) . Et tout cela dépendra de nos anciens et nouveaux dirigeants IBK, ATT , ALPHA ,MOUSSA TRAORE. Il fait que les quatre se retrouvent autour d’une même table sous les yeux des Maliens pour vider leur contentieux , pour qu’enfin ce pays retrouve sa dignité.
    Et je sais que c’est facile car chacun de son côté à quelque chose à apporter . Et d’ailleurs ils sont tous d’accord sur la question. Donc ça ne saurait tarder. Inchala

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