Le Gouvernement face aux défis actuels du Mali : Le Réseau APEM émet des réserves sur sa capacité à les relever

0
Ibrahima Sangho, président APEM
Ibrahima Sangho, président APEM

Dans une déclaration présentée à la presse et lue par son Président, Ibrahima Sangho, le Réseau d’Appui au processus électoral au Mali (APEM) a émis de sérieux doutes sur la capacité de la gouvernance actuelle à faire face aux défis qui s’imposent à notre pays. C’était à son siège, le mardi 28 octobre dernier.

Le Réseau APEM a observé le déroulement des opérations d’achèvement et de pérennisation du RAVEC, sur la période allant du 1er au 31 octobre 2014. Il a ainsi déployé, sur ses fonds propres, 70 Observateurs nationaux non partisans dans les communes urbaines et rurales des 49 cercles du Mali et dans les 6 communes du District de Bamako.

Une déclaration a été rédigée ensuite, dans laquelle le Réseau APEM relève que les opérations d’achèvement et de pérennisation du RAVEC ont été lancées le 1er octobre 2014 à Sikasso, par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité. Cependant, a noté son Président, les équipes d’enrôlement n’ont véritablement commencé à travailler qu’aux alentours des 10 et 15 octobre, pour une opération devant s’étendre sur juste un mois (du 1er au 31 octobre 2014).

De plus, a-t-il relevé, les populations du cercle de Ménaka (région de Gao) et de la région de Kidal n’ont pas été prises en compte par les présentes opérations, pour des raisons de sécurité. D’où ses interrogations: «comment alors les nouveaux majeurs et les omis de ces importantes localités du Mali, pourront-ils être reversés dans le fichier électoral biométrique? Comment réussir une réelle politique de régionalisation, si ceux pour lesquels elle est effectuée ne sont pas pris en compte par les présentes opérations de mise à jour du fichier électoral, qui se doit d’être fiable ; condition sine qua non d’élections démocratiques, crédibles et pacifiques dans notre pays?».

C’est pourquoi, il s’est interrogé sur la capacité de la gouvernance actuelle: «que dire aussi de la gouvernance actuelle, qui ne permet point de relever les grands défis auxquels le Mali est confronté? Il faut reconnaître que notre pays est aujourd’hui affaibli par la plus grave crise multidimensionnelle de son histoire». Parmi les défis, on peut citer: la réconciliation nationale et la paix, la bonne gouvernance, la sécurité et la justice, l’équité sociale et le développement, nécessaires à l’émergence d’un Etat fort et crédible.

Le Président du Réseau APEM a aussi dénoncé la faible implication des partis dans cette opération d’achèvement et de pérennisation du RAVEC, car aujourd’hui, sur le terrain, on ne sent pas véritablement de mobilisation autour des opérations d’enrôlement du RAVEC, tant à Bamako qu’à l’intérieur du pays. Il a regretté que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’ait pas supervisé ces activités.

En termes de recommandations, le Réseau plaide pour la mise en place d’un cadre de concertations entre le Gouvernement et les organisations de la société civile, pour leur pleine participation au processus, l’implication des partis politiques dans les opérations d’achèvement et de pérennisation du RAVEC, qui est plus qu’indispensable pour la fiabilité et la crédibilité de l’Etat civil et pour l’établissement du fichier électoral biométrique, la mise en œuvre de véritables programmes d’IEC électorale et civique par l’Etat et le PNUD/PAPEM, en étroite collaboration avec les OSC nationales spécialisées sur les questions de gouvernance, de démocratie et d’élections au Mali, et la tenue des élections locales et régionales avant le 30 avril 2015, pour éviter la prolongation illégale des mandats, qui ne favorise point la mise en œuvre du processus de régionalisation, gage de stabilité, de cohésion sociale et de réconciliation, pour un Mali crédible et prospère.

Youssouf Diallo

 

Commentaires via Facebook :