Gouvernement Modibo Kéita III du 15 Janvier 2016 : Pr Assétou Founé Samaké Migan, une spécialiste à la tête du nouveau ministère de la Recherche Scientifique

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Pour la première fois de son histoire, notre pays vient de se doter d’un ministère dédié à la Recherche Scientifique. Cette innovation n’est que justice, pour qui connaît la qualité et la réputation au niveau mondial de nombre de nos chercheurs et enseignants – chercheurs, dont les mérites sont souvent méconnus du grand public et rarement reconnus par leurs tutelles. A la tête du nouveau département, «la femme qu’il faut à la place qu’il faut», en la personne de Mme le Professeur Assétou Founé Samaké Migan.

Titulaire d’un Doctorat en Sciences Biologiques, spécialité Génétique des plantes et Amélioration variétale, obtenu à l’Université d’Etat de Kharkov, en ex URSS, Mme le Pr Samaké Migan, Enseignant – chercheur et Maitre de Conférences à la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université de Bamako, possède également un Certificat en Biotechnologie appliquée à l’agriculture du Laboratoire de Biotechnologie de l’UNESCO, installé au sein de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, au Sénégal.

Elle a une riche carrière professionnelle, menée tant au sein d’ONGs que d’institutions de recherche et départements ministériels. Ainsi, avant d’être nommée Conseillère Technique chargée de la Recherche Scientifique au ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, elle avait officié comme Conseillère Technique au ministère de la Réconciliation Nationale et du Développement des Régions du Nord (novembre 2013 – juin2014).

De mai 2011 à juillet 2013, Assétou Founé, comme l’appellent ses proches, fut la Représentante d’USC Canada pour le Mali, le Sénégal et le Burkina Faso, après avoir été Coordinatrice scientifique de l’Institut de Recherche et de Promotion des Alternatives en Développement (IRPAD), de 2006 à 2009, puis Responsable  des programmes de Institut Africain de l’Alimentation et du développement Durable (IAD), de 2009 à 2011.

Depuis 1993, Pr Assétou Founé Samaké Migan enseigne, d’abord à l’Ecole Normale Supérieure puis à l’Université de Bamako, Faculté des Sciences, Techniques et Technologies de Bamako depuis 1997, menant conjointement de nombreuses activités de recherche et de recherche – action. Elle a ainsi, en plus de nombreuses publications dans des revues scientifiques, développé des outils didactiques pour l’enseignement de la biologie dans l’éducation non formelle et effectué de nombreuses consultations.

Ce n’est pas tout. Au plan associatif, Mme Assétou Founé Samaké Migan a aussi de nombreuses cordes à son arc. Membre de Conseils d’Administration de structures publiques et privées, elle est également partie à la Coordination Régionale de la Coalition pour la Protection du patrimoine Génétique Africain (COPAGEN) depuis 2004, membre de l’Association Lecture au Féminin et du Forum pour un Autre Mali (FORAM), fondatrice de l’Institut Africain de l’Alimentation et du développement Durable (IAD) et Co fondatrice de l’Institut de Recherche et de Promotion des Alternatives en Développement (IRPAD), ainsi que du Centre d’études et de réflexion pour le Mali (CERM).

C’est dire que le Pr Assétou Founé Samaké épouse Migan est à sa place à la tête du ministère de la Recherche Scientifique, elle qui a livré, de manière magistrale, la leçon inaugurale, sur le thème «Recherche scientifique, moteur du développement», lors de la récente Rentrée Solennelle des universités.

Sœur jumelle de Mme Bintou Founé Samaké Bouaré de Wildaf, cette femme engagée pour la promotion de ses sœurs devient la 6ème dame ministre du Gouvernement Modibo Kéita III, dont la composition, nous le déplorons, n’a pas respecté les dispositions de la Loi portant promotion du Genre dans les fonctions nominatives et électives.

Cette sommité du monde scientifique malien a déjà, peut-être de façon prémonitoire, fixé certaines missions à son département. En effet, lors d’une récente conférence, elle déclarait «nous devons avoir des structures de recherche, un mécanisme de transfert de connaissances scientifiques. Nous sommes aussi obligés de nous ouvrir les uns aux autres, aux plans national et international. Cela demande un effort conjugué des ministères de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, de l’Éducation Nationale et de l’Emploi, de la Jeunesse, de la Formation Professionnelle et de la Construction Citoyenne», tout en déplorant l’insuffisance du financement de la recherche dans notre pays.

Gageons que Mme la ministre de la Recherche scientifique aura les moyens de ses ambitions, pour le plus grand bien de notre pays. Pourquoi pas par la création d’un grand Centre National de Recherche Scientifique, appelé de ses vœux depuis des décennies par la communauté des chercheurs et enseignants – chercheurs maliens, ces spécialistes qu’elle souhaite voir plus proches des citoyens lambda?

De note position, nous ne pouvons que la féliciter et l’encourager, afin qu’elle réussisse brillamment à ce poste, fasse vivre son département et l’amène à l’âge de raison, ce qui lui permettra d’être désormais pérenne. Bon vent et bonne chance!

Ramata Diaouré

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