IBK à la Conférence régionale du RPM à Tombouctou : «Nous devons organiser des Assises nationales du Nord d’ici fin 2012»

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Dimanche dernier, Tombouctou, la mystérieuse a abrité la conférence régionale du parti Rassemblement pour le Mali (RPM). Le Président du RPM, Ibrahim Boubacar Kéita, à la tête d’une importante délégation, a partagé la vision de son parti et ses ambitions pour le Mali avec les populations de la 6ème région, par un discours d’ouverture. Cependant, l’allocution du candidat à l’élection présidentielle d’avril prochain était plutôt axée sur la situation du Nord-Mali. IBK a fermement condamné les assailles rebelles, à travers des pronunciamientos mémorables.


Cette conférence régionale tenue à Tombouctou le 29 janvier dernier, constitue une grande particularité pour Ibrahim  Boubacar Kéita. D’abord, parce la ville de Tombouctou est située dans le Nord du Mali, zone où les attaques rebelles sont perpétrées ; ensuite ladite date correspond à celle de son anniversaire. Ce jour-là, il a eu soixante-sept ans, l’âge de la grande sagesse. De la sagesse, son discours n’en a pas manqué. Après avoir observé une minute de silence à la mémoire des militaires qui ont perdu la vie pour défendre notre souveraineté nationale, IBK a articulé, sans réserve, l’aspect grave de la crise que traverse le Mali: «Cette nouvelle rébellion, d’une violence inédite, s’appuie sur des combattants rentrés de Libye avec un arsenal militaire sans précédent. Les terroristes de la nébuleuse AQMI ont profité de cette situation confuse pour semer la terreur et répandre la mort dans nos villes. Ils ont commis des actes irréparables, qui prouvent autant leur lâcheté que leur absence totale d’humanité. Une nouvelle fois, je condamne avec la dernière vigueur cette barbarie qui va à l’encontre des valeurs de paix, d’humanisme et de tolérance, qui sont les fondements de notre société».


Faisant allusion à la situation géographique et stratégique du terrain sur lequel les ennemis opèrent,  le candidat du parti du tisserand n’a pas caché son amertume: «J’ai mal car je connais les difficultés du combat dans les régions attaquées, et les conditions de notre armée. J’ai mal car je constate que nos troupes sont prises entre le feu des rebelles et celui des terroristes d’AQMI », a-t-il lancé.

IBK propose des solutions
 Comme tout bon candidat à une élection présidentielle, IBK se doit de préconiser des solutions aux questions d’actualité brûlantes du pays. C’est dans cette directive, qu’en altruiste politicien, il a proposé des dénouements qui se veulent plus techniques que théoriques. Selon lui «nous devons organiser des Assises nationales du Nord d’ici fin 2012 », dans un premier temps. Il a poursuivi en proposant dans un second temps, pour le paraphraser, qu’il est plus raisonnable, pour un Mali meilleur, de renforcer les capacités de nos forces armées et de sécurité,  à l’avenir. Pour cela, il faudra doter ces derniers de ressources humaines et méthodes appropriés. Le fait que certaines localités, notamment celles de l’extrême nord, se croient abandonnées par les autorités  n’a pas été mis de côté par l’ex-Premier ministre et ancien président de l’Assemblée Nationale. Il y a mis une intonation singulière: «Je peux comprendre que certaines régions du pays se sentent parfois délaissées, laissées pour compte, car l’Etat y est peu présent. Mais cela doit-il justifier la guerre ?». Une question à laquelle IBK, comme beau nombre de Maliens, ne trouve pas de réponse. Par contre, il a une réplique à la grande hantise majeure. Celle que tout le monde redoute: la division du territoire nationale. «Nous n’accepterons pas qu’un seul pouce du territoire national soit cédé !».

La détermination d’IBK est nette.
Bien placé, pour aborder ce délicat sujet, IBK a tenu des propos jugés éloquents. Les acclamations de la foule innombrable réunie au Centre Hamed Baba de Tombouctou l’ont certifié. Les Tombouctiens se remémoreront longtemps son discours. Lequel discours ressemblait plus à un dessin de sortie de crise qu’à une allocution de campagne politique. Le RPM, il faut le rappeler, est un des plus grands partis politiques du Mali, avec une forte représentativité à l’Assemblée nationale et au niveau des municipalités. C’est la troisième fois consécutive que son président, IBK, s’engage dans la course présidentielle.
Rokia Diabaté

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