Le MPR et la présidentielle : Le silence assourdissant de Choguel Maïga

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Les militants du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) sont suspendus aux lèvres de leur bureau exécutif central (BEC) pour la présidentielle de 2012. Le hic, c’est qu’à part Choguel lui-même, personne ne sait l’orientation du parti à quelques trois mois seulement de l’échéance.

Un membre du bureau exécutif central (BEC) que nous avons pu joindre hier a exprimé sa désolation sur le silence coupable dans lequel le président du parti, Choguel Kokalla Maïga, s’est emmuré au moment où les autres partis sont à pied d’œuvre dans les préparatifs de la présidentielle.
« Nous mêmes nous sommes dans la désolation. Le président ne nous dit pas s’il sera candidat ou pas. Pendant ce temps, nous sommes sous la pression des militants qui ne cessent de nous demander la position du parti. On nous a dit que le président était en déplacement et qu’il rentre aujourd’hui (Ndlr : hier). Nous espérons qu’à son retour, il va nous fixer. Tout compte fait il n’a pas encore dit son dernier mot, mais j’avoue que nous sommes vraiment en retard. On verra », a expliqué notre interlocuteur.


C’est dire que  l’impatience des militants est très grande. Celle-ci se justifie par le fait qu’ils ont confié la gestion de cette question au BEC depuis les assises du 5e congrès le 25 décembre 2012. Normalement, cette question devrait être résolue. D’ailleurs, le nouveau bureau devrait rapidement se réunir autour d’elle. Mais les choses ont encore trainé. De report en report et de voyage en voyage du président Choguel, le parti du Tigre ne s’est pas encore décidé.


Certains de ses membres pensent que le président doit cesser avec les hésitations et prendre une décision une bonne fois, d’autant plus que personne autre que lui ne prétend à se porter candidat à la présidentielle. C’est dire que la décision du tigre en chef est attendue.
Il n’y a longtemps, des sources indiquaient que le président du PMR était en négociation très avancées avec le Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma/PASJ) en vue d’une alliance électorale dès le 1er tour. Le président de la coordination régionale de l’Adéma à Bamako, l’ancien ministre Sékou Diakité, l’a même dit au cours d’une rencontre entre la direction de la Ruche et les militants de la Commune II. D’autres sources ont confirmé cette thèse, expliquant que le MPR est un allié fidèle que l’Adéma ne saura laisser échapper.


Quoiqu’il en soit, si le président du parti n’est pas partant pour la présidentielle du 29 avril prochain, les voies au niveau du MPR risquent d’être dispersées. Parce que si le parti nouait une alliance avec l’Adéma dès le 1er tour, il n’est pas évident que les militants suivent. Un débat faisait rage entre ceux qui voulaient que le parti s’aligne derrière un des candidats de la famille de l’ancien président Moussa Traoré. C’est-à-dire entre Cheick Boukadary Traoré du parti Care (fils) et Cheick Modibo Diarra du RpDM (gendre). Mais Choguel qui ne voulait ni de l’un ni de l’autre a préféré garder le profil bas jusqu’aujourd’hui.


Dans ces conditions, si jamais il n’est pas candidat, on voit mal comment les militants pourront le suivre dans une autre aventure que celle qui participe à la sauvegarde de l’héritage de l’UDPM dont le MPR se dit l’héritier. Les militants pourront choisir entre le parti Care de Cheick Boukadary, le RPDM de Cheick Modibo Diarra ou jouer la carte de l’Adéma.
Abdoulaye Diakité

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