Le réseau APEM a présenté samedi son rapport d’observation préélectorale :De nombreuses insuffisances notées dans la révision des listes électorales

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M Sangho, président APEM

Après avoir déployé des observateurs sur le terrain pour  voir comment se déroulaient les opérations de révision des listes électorales, le Réseau APEM, sous la direction de son  président, Ibrahima Sangho,  vient de publier son rapport d’observation. Le document, qui révèle de nombreuses insuffisances dans ces opérations, a été présenté aux journalistes le samedi 24 décembre lors d’un point de presse au siège du Réseau sis à l’ACI 2000.

Lors de ce point de presse, le président du Réseau, Ibrahima Sangho avait à ses côtés un représentant de la CENI, Me Ilias Touré, le représentant du NDI, Issa Maïga et le superviseur de la mission des observateurs du Réseau APEM.

 Du 1er octobre au 23 décembre 2011, le Réseau d’ONG d’appui au processus électoral au Mali (Réseau APEM), sur financement de l’USAID, à travers le National Democratic Institute for International Affairs (NDI), a déployé 50 observateurs nationaux non partisans dans les cercles et les communes du District de Bamako, pour observer les opérations de révision des listes électorales. Dans la plupart des circonscriptions visitées, a expliqué le président du Réseau, les observateurs ont effectué, au moins deux passages : pendant la période du 1er octobre au 20 novembre 2011 et celle du 1er au 23 décembre 2011. ” L’observation a porté notamment sur les points suivants : règles et procédure de révision des listes électorales, représentation des partis politiques, difficultés rencontrées, remarques spécifiques et recommandations, etc “.

Concernant le premier point, les observateurs soulignent que les commissions administratives visitées étaient régulièrement constituées. Les documents de travail (cahiers, registres, fiches…) étaient disponibles. Le processus d’enregistrement, de transfert et de radiation était assimilé par la plupart des membres des commissions administratives. Les différentes phases du processus de révision des listes électorales (enregistrement automatique, réclamations, établissement des tableaux rectificatifs, etc) sont connues et observées.

En revanche, le réseau APEM fait remarquer que la proposition de radiation des cartes d’électeurs non enlevées lors des scrutins précédents, qui a été observée, est illégale. Cette proposition, précisent les responsables du Réseau APEM, n’est pas prévue par la loi électorale. En plus, le conférencier a indiqué que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’a pas supervisé le début des opérations de révision à cause des difficultés liées à sa mise en place.

A propos de la participation des partis politiques à ces opérations, les responsables du Réseau assurent que, dans l’ensemble, les formations politiques ont été représentées dans les commissions administratives. “ Cependant, cette participation n’est pas assez significative du nombre de partis politiques existants, c’est-à-dire plus de 120. Elle est plus marquée en zone urbaine qu’en zone rurale, souffre d’une insuffisance qualitative et manque de supervision interne “, a indiqué le Rapporteur du Réseau.

Par rapport aux difficultés rencontrées, M Sangho a relevé le cas des listes proposées à la radiation qui ne suivent ni ordre alphabétique ni ordre par quartier ou secteur. D’où la lassitude des intéressés qui préféraient se détourner des commissions.

En outre, le traitement des membres des commissions est considéré comme dérisoire (84 000 F CFA pendant 3 mois par membre, soit moins de 1000F CFA par jour). Au même moment, plus de 125 000 F CFA et 18 000F CFA de carburant par mois sont attribués aux agents de la Délégation générale aux élections (DGE) qui fréquentent la même salle de travail que la commission.

Les observateurs du Réseau APEM ont par ailleurs noté un grand absentéisme au sein des commissions administratives. “Il est rare de trouver sur place les 2/3 des membres d’une commission en même temps ; le temps restant s’avère insuffisant pour plusieurs commissions par exemple celles des communes III et IV du district de Bamako.

A cela s’ajoute le retard dans la mise à disposition des documents de révision des listes et dans le déploiement des agents d’appui de la DGE (Mopti, notamment) et la faible mobilisation des électeurs “, a déclaré Ibrahima Sangho. Le conférencier a ensuite fait des remarques spécifiques et des recommandations par rapport à ces opérations. Elles sont relatives au fait que les commissions déplorent le manque d’intérêt des responsables politiques pour la travail, le fait que le délai annuel des opérations (1er octobre au 31 décembre) s’avère court ; la nécessité de créer des structures pérennes de révision des listes électorales ; la poursuite et le renforcement le dialogue autour du processus d’élaboration d’un fiable et consensuel ; la mise en œuvre de véritables programmes de sensibilisation et de mobilisation des électeurs.

Bruno D SEGBEDJI

 

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