Les libéraux investissent le champ politique du Mali

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Le monde politique libéral s’est retrouvé  à Bamako pour un forum d’envergure au Cicb. Cette seconde rencontre du genre a été menée de mains de maître par Ousmane Ben Fana Traoré, leader du Pcr (Parti citoyen pour le renouveau).

Face aux illustres invités, hommes de media et public acquis à sa cause, le président Ousmane Ben Traoré a expliqué les enjeux de ce grand rendez-vous de la vague libérale africaine, organisé par son parti qui  avait aussi des invités de marque, comme l’ancien Pm Diango Sissoko, Daba Diawara ancien président de la Réforme du comité d’appui aux reformes institutionnelles ou l’honorable Doudou Wade, ancien président du groupe parlementaire libéral au Sénégal.

Le thème portait sur «la réforme des institutions : Du parlement dans le jeu des institutions au Mali». Pour ce faire, M. Traoré a précisé que ce forum est avant tout «un événement scientifique».

Les intervenants se sont exprimés pour leur part sur l’impact académique et social de l’équilibre entre lesinstitutions du Mali. Ce fut l’occasion de mette à nu certaines anomalies que trimbale la constitution malienne. L’ordre de préséance du parlement est un exemple du fait donné qu’il occupe la 3e place. Pour Ben Traoré, « Le Pm définit la Dpg alors qu’en principe, c’est le Chef de l’Etat qui la conçoit et le Pm est chargé de son exécution». Le Pcr appelle donc à une réforme constitutionnelle.

L’orateur du jour a noté un vide institutionnel : la non représentation de la Société civile malienne et des mouvements religieux qui sont des voix écoutées en plus d’avoir une importante capacité de mobilisation. Ces principaux acteurs du débat national devraient être réunis dans un cadre reconnu de tous. Raison pour laquelle, Ousmane Ben Fana Traoré est pour la création du Sénat afin d’amener le Mali à un bicaméralisme, formule appropriée pour la bonne gestion des affaires du pays. «Elle permettrait de canaliser les forces de la Société civile», signale-t-il. Concernant les élections au Mali, les listes proportionnelles sont une solution d’équilibre des forces politiques et permettront «d’ avoir un mixage entre le système majoritaire et proportionnel». Dans la foulée, il pense que le Mali devra revoir à la hausse le nombre de parlementaires du fait de l’importante démographie que le pays a subit ces derniers années. Le secteur privé, le monde de la presse, les droits de l’homme sont autant de secteurs que la vague libérale défend et c’est pourquoi il estime que le Pcr est plus fort qu’avant les élections et aura son mot à dire dans le débat politique national.

Il faut noter que dans la même veine du forum libéral, il y a eu lieu le congrès du Pcr. 200 délégués et élus ont rallié la capitale à cet effet. A l’ordre du jour, la mise en place d’un nouveau bureau politique et la formation des militants. Pour promouvoir le libéralisme, ces derniers, cadres du parti, doivent être formés aux notions de base. «Ils doivent expliquer le libéralisme et ses piliers autours d’eux avec une communication politique différente de celle qu’on a toujours connue», recommande M. Traoré.

 

Précisant que le Pcr est fortement tourné vers la formation de ses membres, le bureau politique sera «plus moderne» et «actif» au sortir du dit congrès.

Révélation a été faite de l’intérêt de certains partis maliens qui aimeraient intégrer la vague libérale, dont le Pcr est le seul le représentant. Si M. Traoré a été discret sur leur identité, il a précisé que Gilbert Ouédraogo de l’Adf-Rda (Alliance pour la démocratie et la fédération) du Burkina (président de la libérale Ouest Africaine) et Olivier Kumitatou, ancien patron du parlement de la Rdc (président du Réseau libéral africain) sont tous en phase avec lui. Ces derniers étaient d’ailleurs au présidium.

Pour conclure, Ousmane Ben Fana a appelé à la mobilisation, car les communales doivent avoir des élus Pcr. Ces libéraux au sein des mairies permettront au parti d’avoir des connexions avec la grande famille libérale : par exemple des jumelages avec les villes de Barcelone ou d’Allemagne, zones libérales.

Appelant les militants à la loyauté, il reste persuadé que son parti a la solution appropriée pour le Mali. Il a pris pour exemple Alassane Ouattara qui a remis son pays sur les rails. La Côte d’Ivoire est dans une logique d’émergence économique après l’arrivée de ce dernier aux affaires dans la foulée d’une crise politique qui a duré des années. Les élections communales du mois d’Avril prochain seront donc serrées a priori !

 

Idrissa KEITA

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