Les militants du PASJ de la CI face à une délégation du CE Adema : «Notre place n’est pas dans la mouvance présidentielle aux côtés d’IBK et du RPM!»

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Ahamadou Soukona
Ahamadou Soukona

L’écrasante majorité des militants ADEMA de la Commune I du district de Bamako optent désormais pour l’opposition. Et ils reprochent au Comité exécutif du parti beaucoup d’autres griefs dont un «manque de vision politique», le choix du candidat à la présidentielle de 2013, etc. Il a également été question de la visite rendue à IBK, du congrès du parti et bien d’autres sujets d’intérêt.

 

Les tons étaient graves, samedi dernier à la section Commune I de l’ADEMA-PASJ lors de la rencontre des militants avec une délégation du comité Exécutif du parti, conduite par l’Honorable Ahamada Soukouna, 2ème vice président du parti et non moins 4ème vice président de l’Assemblée Nationale.

 

La section ADEMA-PASJ de la Commune I a organisé samedi 30 Août dernier, une conférence d’information à l’endroit des militants du parti. Une délégation conduite par l’Honorable Ahamada Soukouna a été envoyée pour les besoins de la cause par le Comité exécutif du parti de l’Abeille.

 

Cette démarche du Comité Exécutif du parti consiste à enregistrer depuis la base, l’avis des militants de l‘Adema-PASJ sur la vie actuelle du parti au regard de la crise qui secoue la formation depuis le lendemain de l’élection présidentielle 2013. Pour ce faire le Comité Exécutif du parti de l’Abeille entend organiser des conférences d’informations à l’endroit de chacune de ses cinquante cinq (55) sections sur l’ensemble du territoire. Ce, avant les élections communales prévues pour mars 2015.

 

Etaient aussi présents à la rencontre de la commune I, M Oualy Diawara, secrétaire général de la section Adema de ladite commune, Mme Konté Fatoumata Doumbia, présidente des femmes Adema et les secrétaires de sous-sections et comités. Les militants ont massivement répondu à l’appel. Le débat était sans tabou ; et parmi les sujets à l’ordre du jour, le choix de la mouvance présidentielle, la transhumance politique et les conflits internes au sein du parti.

 

S’agissant d’abord de la mouvance présidence, les militants à la base en commune I pensent que l’Adema n’a rien à faire sur le même banc que le RPM. Pour eux, leur parti a sa place dans l’opposition par respect aux idéaux et engagements pris avec le FDR. D’aucuns pensent que le parti Adema est dans la majorité parce que le Comité Exécutif du parti «manque de vision politique». Et pour d’autres intervenants, le comité Exécutif n’est pas soucieux de l’objectif politique du parti.

 

Et du coup, des militants souhaitent que le parti quitte immédiatement  la majorité: «notre parti n’existe plus ! Nous ne sommes ni dans l’opposition ni dans la majorité. Nous avons perdu notre carte d’identité politique», s’est insurgé un intervenant. Et un autre de renchérir: «nous n’avons rien à faire dans cette mouvance si on veut reconquérir le pouvoir, car ni IBK ni le RPM n’ont intérêt à ce que l’Adema se reconstruise». D’autres ont souhaité l’adoption d’une loi contre la transhumance politique au Mali.

 

Aux conférenciers (l’honorable Soukouna, M. Oualy Diawara et autres) de préciser que c’est pour apporter une solution à ces questionnements que le comité Exécutif a entrepris cette démarche. Ils ont rassuré que tous les messages seront transmis à qui de droit. Quant à l’adoption d’une loi contre la transhumance, l’honorable Soukouna expliquera qu’il faudra au préalable une reforme constitutionnelle.

 

En ce qui concerne les conflits internes existant au sein du parti, les militants n’ont pas manqué l’occasion de manifester leur dédain face à certaines pratiques du Comité exécutif et les responsables du parti. Ils ont aussi déploré le manque de contact entre les militants et les responsables : «On ne vous voit qu’à l’approche les élections», ont-ils martelé.

 

Lors de cette conférence, les militants ont également insisté sur le choix des candidats aux élections tout en invitant le comité exécutif à miser désormais sur la personne morale et non sur le poids financier du candidat. Occasion pour eux de dénoncer le choix du candidat du parti lors de la présidentielle 2013, un choix, selon eux, à l’origine de la crise au sein de leur formation.

 

 

Et parlant du report du congrès du parti, les conférenciers ont expliqué que toute les conditions n’étaient pas réunies pour ce faire, à commencer par le renouvellement de tous les bureaux des 55 sections.

 

Et la visite chez IBK ? «L’Adema est-elle réellement parti demander de l’argent pour organiser son congrès ? » s’est interrogé un intervenant. Aux conférenciers de préciser qu’il n’ya pas eu question d’argent ni de congrès lors de la rencontre avec IBK : «Nous avons parlé de la vie de la nation, des négociations et de la gestion de la crise du nord», ont-ils précisé.

 

Rappelons que la section commune I de l’Adema-PASJ compte huit sous-sections reparties en 41 comités. Sur ces 41 comités au total 37 bureau sont déjà renouvelés.

 

Djibi

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2 COMMENTAIRES

  1. Les dirigeants de Cette ADEMA PASJ n’ont plus de crédibilité politique et n’inspirent plus confiance. Souvenez vous en 2007 lorsque ce parti étant la 1ère force politique du pays n’a pas voulu présenter de candidat contre ATT “le candidat indépendant” je n’ai plus eu confiance aux dirigeants de ce parti qui veulent toujours être du coté de la majorité on appelle cela “la prostitution politique” et non le nomadisme ou la transhumance politique.

  2. Hummm, quand la galère frappe à la porte, le bon sens s’enfuit aussi par la fenêtre. C’est pas facile la vie d’opposant mais c’est noble de rester en phase avec ses convictions

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