Majorité politique: corriger le TIR

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A deux ans de la fin de son premier mandat, face au retard dans le processus de paix et de sécurisation du nord d’une part, de moralisation du jeu politique et économique d’autre part, le président IBK doit corriger le tir pour donner plus de visibilité à son action politique. Comment et avec qui le faire ?

SE DONNER LES MOYENS DE RESTAURER LA PAIX ET LA SECURITE
De septembre 2013 à ce jour, beaucoup a été fait dans le sens de la normalisation du pays mais la paix est une œuvre de longue haleine qui comporte des détours souvent sinueux. L’armée nationale est désormais capable de réaction pour reconquérir des positions perdues, loin du spectacle humiliant et traumatisant des replis stratégiques de 2012. Il faut continuer à l’équiper et la former pour la mettre en confiance et l’aguerrir davantage. A cette fin, la relation entre le chef suprême des armées et la hiérarchie militaire ne doit souffrir d’aucune sorte de biais. Les problèmes sécuritaires du pays sont clairement identifiés et ils ont besoin d’une réponse diligente : effectifs insuffisants au regard de la mission, adaptation de la formation à la menace, sous-équipement manifeste en moyens aériens, forces étrangères dépassées par les évènements. Faire d’une armée qui était presqu’en état et déconfiture et d’abandon un corps d’élite demande du temps, un management approprié et des moyens au nombre desquels des avions qui lui donneraient une suprématie incontestable sur l’ennemi. Dans la conjoncture actuelle, n’est-il pas préférable que la défense nationale soit directement rattachée à la Présidence de la République, pour donner plus de stabilité et de moyens à ce département hautement stratégique?

INTERROGER DAVANTAGE LES CHOIX DANS LA GOUVERNANCE
Dans la gestion des affaires publiques, la peur est en train de changer de camp parce que l’impunité n’est plus la règle. On assiste à la réhabilitation progressive du droit, avec notamment une nouvelle approche de la politique foncière, le réveil de la responsabilité et de la sanction. La reconnaissance d’un statut au chef de file de l’opposition est une innovation majeure qui a fait des émules ailleurs. IBK est en effet le seul président malien de l’ère démocratique qui ne censure pas systématiquement l’opposition dans les media publics. Mieux, il a mis à sa disposition des moyens financiers importants pour qu’elle fonctionne de façon convenable et républicaine. Toutefois, cela ne doit pas se faire au détriment de la majorité présidentielle qui semble plutôt orpheline. Des fissures y sont même apparues déjà, avec quelques états d’âme qui sont allés jusqu’au divorce. Si l’on y ajoute le fait que l’entrée de leaders de partis politiques dans l’équipe gouvernementale n’a pas amélioré la gouvernance politique, il y a urgence à recadrer les choses. Par principe, chaque chef de parti est porteur d’un agenda et il n’attend que son heure pour se lancer. A moins donc qu’IBK ne réussisse à fédérer rapidement l’ensemble des forces qui le soutiennent autour d’un programme consensuel, la seule formation politique captive sur laquelle il peut compter en toutes circonstances reste le RPM. C’est pourquoi, il est désolant de constater qu’au moment où l’opposition a le vent en poupe et parade dans le débat public et sur les réseaux sociaux, les leaders des partis de la majorité sont réduits à faire profil bas !

Le prochain congrès du RPM doit être l’occasion de remettre le parti en ordre de bataille, lui permettre de tirer effectivement la locomotive de la majorité présidentielle, pour constituer ou fortifier le bouclier politique dont le Président a besoin avant 2018.

Mahamadou Camara
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2 COMMENTAIRES

  1. IBK est à deux ans de la fin de son mandat. Il ne fera rien du tout. Ce n’est pas avec deux avions d’occasion et un hélicoptère qu’on renforce les capacités de l’armée. Le salut de notre pays, c’est le départ pur et simple de cet homme. En trois ans, n’importe quel chef d’état responsable aurait changé la situation dans son pays. Avec cet incapable, nous allons droit dans le mur, et vous verrez que d’ici la fin de mandat, on sera encore là à tergiverser, à accuser les opposants d’être des hassidy et que sais-je encore? Ce monsieur est bon pour la casse, il ne servira plus à quelque chose pour ce pays. Y’a aucun tir à corriger. Ce qui est à corriger, c’est la loi sur la vacance du pouvoir. Il n’y à pas de pilote dans l’avion. D’ici deux ans, l’avion Mali va s’écraser, si le même commandant reste aux commandes. On ne peut pas transformer un âne en cheval, même si l’on habille l’âne des pages du coran. Pourquoi élire un Président et revenir passer ses nuits à pleurer de regret? Notre pays est pris en otage par la communauté internationale, par les Touaregs de la CMA et par les djihadistes. Vont s’y ajouter des groupes armés peuls. Où va t-on avec ce vieux Monsieur fatigué? Qu’il dégage pour qu’entre Maliens, nous recherchons et trouvons des solutions à nos problèmes, puisque IBK fait partie des problèmes. Alors, qu’il dégage pour le bonheur du Mali, si tel est qu’il a encore un brin d’affection pour ce pays. Vraiment, nous sommes fatigués, et du Président et des rebelles.

  2. Bonjour,
    Aucun état ne peut vivre en autarcie (isoler des autres).

    Bien sûr, comme le disent certains, évitons d’être assistés.

    La collaboration avec d’autres états est indispensable si elle est de type gagnant-gagnant et si elle nous apporte ce que nous n’avons pas et que nos besoins exigent.

    CE QUI EST AUSSI VALABLE POUR LA DÉFENSE ET LA SÉCURITÉ.

    Nous devons donner une importance à notre défense et sécurité.

    C’est pourquoi, la modernisation des forces de défense et sécurité Maliennes souhaitée par IBK est la bienvenue tout en n’oubliant pas de valoriser les fonctions associées et les Hommes qui les assument.

    Centrées sur l’Homme et la cohésion nationale, la loi de programmation militaire et la reforme du secteur de sécurité (avec une vision globale prenant en compte tous les acteurs) prennent en compte ces aspects.

    Nous arriverons, ainsi, à bâtir des forces de défense et sécurité à même d’assurer leurs missions régaliennes, DONC, LA PROTECTION, LA DÉFENSE ET LA SÉCURITÉ DE LA NATION, DES PERSONNES ET DES BIENS.

    Valorisons (1) nos forces de défense et sécurité, (2) valorisons les fonctions associées (à travers le renforcement de capacités, de meilleurs salaires, des avancements en adéquation avec les salaires, constitution d’une force d’élite composite (combinant des éléments de la défense et ceux de la sécurité) et expérimentée (bien formée et bien entrainée) dont celles (à intégrer plus tard, pour plus de cohésion, dans cette force d’élite composite) contre le terrorisme sont un début, …) et (3) impulsons-les, elles nous protégerons, défendrons et sécuriserons mieux et seront autonomes.

    Une telle force d’élite composite (combinant des éléments de la défense et ceux de la sécurité après la mise en place effective du DDR (Démobilisation, Désarment et Réinsertion) et de la RSS (Reforme du Secteur Sécurité)) devra être affectée et gérée par l’état major général des armées (au Ministère de la défense) en coopération étroite avec le ministère de la sécurité et de la protection civile.

    Si les deux ministères (défense et sécurité) ne s’entendent pas sur l’affectation de cette force d’élite composite, elle pourrait être affectée à l’état major particulier du Président.

    Si ce n’est pas un problème de ressources (financières et humaines), cette force d’élite composite serait affectée à l’état major particulier du Président et les deux forces contre le terrorisme (celle au ministère de la défense et celle au ministère de la sécurité) resteront dans leurs ministères respectifs comme c’est actuellement.

    Ainsi, se construiront petit à petit des vraies forces d’élite au Mali pour une défense et une sécurité optimales et sans faille.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
    TEL 00223 95 58 48 97

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