Mali: premières discussions directes entre pouvoir et groupes armés

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Le président burkinabè Compaoré (2e à droite) et le chef de la diplomatie malienne Tiéman Coulibaly (3e à d), le 3 décembre 2012 à Ouagadougou
© AFP

OUAGADOUGOU – Des représentants du pouvoir malien et des groupes armés Ansar Dine et MNLA se retrouvent mardi autour du médiateur régional Blaise Compaoré pour leurs premières discussions directes, en quête d’une solution à la crise au Mali, dont le Nord est contrôlé par des islamistes armés.

Rendez-vous a été pris à 16H00 (locales et GMT) au palais présidentiel de Ouagadougou.

Autour du président burkinabè Compaoré, médiateur pour la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), se retrouveront une délégation du gouvernement malien, conduite par le chef de la diplomatie Tiéman Coulibaly, et des émissaires d’Ansar Dine, l’un des groupes islamistes occupant le Nord malien, et de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).

Mais l’heure n’est pas encore à des négociations de paix pour régler la crise dans le nord du Mali aux mains des islamistes qui en ont évincé en juin les rebelles du MNLA avec qui ils avaient mis en déroute l’armée malienne début 2012.

Face à une situation “critique”, il s’agit pour l’instant de “trouver un cadre pour engager le processus de dialogue direct entre les parties”, expliquait dimanche M. Compaoré.

A la sortie d’un entretien lundi avec lui, le ministre malien des Affaires étrangères a également indiqué que la rencontre de mardi devait servir à examiner “les possibilités d’amorcer un dialogue”.

Il a surtout rappelé les lignes rouges fixées par Bamako à toute négociation: respect de l’intégrité territoriale du Mali et du caractère laïc de l’Etat.

Côté Ansar Dine, on se disait mardi prudemment prêt à “écouter” les émissaires de Bamako.

Ce mouvement essentiellement composé de Touareg maliens a, au moins dans son discours, fortement évolué sous la pression du Burkina et de l’Algérie, l’autre pays médiateur: il a dit renoncer à imposer la charia (loi islamique) dans tout le Mali, mais pas dans les zones sous son contrôle, et s’est déclaré prêt à aider à débarrasser le Nord du “terrorisme”.

L’Afrique attend l’ONU pour un recours à la force

Il a ainsi pris ses distances avec les deux autres groupes islamistes contrôlant la zone, les jihadistes surtout étrangers d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), avec qui il impose une version rigoriste de la charia.

Marginalisé sur le terrain, le MNLA reste considéré comme un acteur-clé, d’autant qu’il a enterré sa revendication d’indépendance pour ne plus plaider que “l’autodétermination”. Sur cette base, “nous sommes aujourd’hui dans (une) disposition de négociation” avec Bamako, a indiqué à l’AFP l’un de ses porte-parole, Moussa Ag Assarid.

Les délicates discussions qui s’amorcent à Ouagadougou ne font pas l’unanimité: certains acteurs politiques et de la société civile à Bamako sont hostiles à tout compromis.

Mais si elles aboutissent, l’intervention militaire africaine actuellement en préparation devrait ne viser que les “terroristes”, Aqmi et le Mujao. Les Nations unies doivent se prononcer en décembre.

Après la Cédéao, le chef de l’Etat béninois Thomas Boni Yayi, président en exercice de l’Union africaine, et le président tchadien Idriss Deby ont lancé mardi “un appel” à l’ONU pour qu’elle autorise “d’urgence” le déploiement de cette force.

Les dirigeants africains ont été très déçus par le dernier rapport du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. Tout en jugeant que la force serait “sans doute nécessaire en dernier recours contre les plus extrémistes” des groupes armés, il a averti des risques sur la situation humanitaire et les chances d’une solution politique.

Quant à Aqmi, il menace la France, qui soutiendrait logistiquement une opération armée, et ses alliés en Afrique. “Le Sahara sera un grand cimetière pour vos soldats”, a lancé dans une vidéo son chef Abou Moussab Abdel Wadoud, alias Abdelmalek Droukdel, menaçant aussi la vie des sept Français otages dans la région.

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7 COMMENTAIRES

  1. Nous disons que c’est « léger » et irresponsable de la part des gouvernants maliens de dire « nous sommes prêts à dialoguer à s’asseoir sur la même table si la laïcité et l’intégrité territoriale sont respectées »

    Nous disons qu’est ce que Dioncounda le 1er ministre et le gouvernement font ils des crimes commis sur les populations lambda sur des bases raciale tribale et religieuse par ces « ramassis de voyous »

    Nous disons nous revoilà tomber dans les reflexes de la république bananière des tropiques où le citoyen lambda n’est moins qu’un rien où on s’en fiche de la sécurité du bien être du pauvre citoyen lambda et où l’impunité règne

    Nous disons à Dioncounda au 1er ministre au gouvernement que le peuple ne les pardonnera jamais s’ils se soumettaient aux « dicta et imposé des Autres » au détriment du Mali du pauvre citoyen lambda malien car l’histoire montre que les « Autres » ne dialoguent jamais ne se réconcilient jamais avec l’ennemi et les collabos quand il s’agit de la sécurité et de la protection de leurs pays et de leurs citoyens lambda

    Nous disons la 2ème cause des soit disant rébellions touaregs à répétition est cette impunité au nom d’1 soit disant réconciliation qui permet à 1individu ou 1groupe d’individus de quitter sa fonction dans l’administration ou dans l’armée de devenir 1rebelle et tuer violer voler handicaper à vie le citoyen lambda malien et revenir après reprendre tranquillement sa place avec souvent même 1promotion

    Nous disons partout dans le monde et dans toutes les vraies démocraties on ne dialogue pas avec les ennemis même fussent ils des compatriotes en service pour des pays autres que les leurs et qui plus ont volé violé handicapé tué des citoyens lambda leurs compatriotes aux fins que plus jamais il vient à l’idée d’1 personne ou groupe de personnes de refaire de tels actes

    Nous disons dans les vraies démocraties ces criminels sont traqués partout ils sont pour les mettre hors d’état de nuire

    Nous disons que le Mali qui se veut 1vraie démocratie ne saurait donc se déroger de ce principe sacro-saint

    Nous disons seuls les naïfs les tarés les idiots de naissance et ceux qui n’ont aucun sens de l’honneur aucun sens du respect du citoyen lambda qui dialoguent avec les ennemis qui ont tué violé handicapé des citoyens lambda

    Nous disons à Dioncounda au 1er ministre et gouvernement que le Mali ne saurait se déroger à ce principe sacro-saint de justice de protection des citoyens lambda aux fins que plus jamais il vient à l’idée d’1personne ou groupe de personnes à refaire de tels actes sur les populations

  2. IL SERAIT JUDICIEUX DE NE PAS OUBLIER :

    – D’ETABLIR UN GUIDE ET UNE PLATEFORME DE NEGOCIATION,
    – DE LE FAIRE SIGNER PAR LES PARTIES PRENANTES ET
    – DE RENDRE LE CADRE DE DIALOGUE PLUS INCLUSIF ENCORE EN Y INTÉGRANT DES REPRÉSENTANTS DE TOUTES LES COMMUNAUTÉS DES DIFFÉRENTES RÉGIONS ET DE LA DIASPORA MALIENNE.

    Bonjour,
    Félicitations pour la première rencontre entre les représentants du Mali, le MNLA, Ansar Dine et la médiation (Blaise Compaoré et Djibril Bassolé). Il s’est déroulée à Ouagadougou le 04 Décembre 2012.

    Les participants se sont entendus sur la cessation des hostilités, la constitution d’un cadre de dialogue inclusif ouvert aux représentants des communautés vivant au nord du Mali et sur des principes de dialogue (respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali, le rejet de toute forme d’extrémisme et de terrorisme, le respect des droits de l’homme, de la dignité humaine, des libertés fondamentales et religieuses et de la laïcité).

    C’est un premier pas très important mais pour plus de représentativité, il aurait été plus judicieux d’ouvrir le cadre de dialogue à des représentants des communautés, n’acceptant pas le terrorisme, vivant dans les autres régions du Mali et à ceux de la diaspora Malienne car elles sont aussi concernées.

    Les Maliens doivent tout faire, maintenant, pour mettre le Mali au centre de leurs préoccupations. Ils doivent tout faire pour que LES NÉGOCIATIONS ARRANGENT LE MALI ET TOUTES SES COMMUNAUTÉS en exigeant le respect des conditions (pour les groupes armés MNLA et Ansar Dine, dépôt des armes, indivisibilité du Mali et laïcité) et des principes dont le refus du terrorisme tout en rendant justice : ne pas accepter l’impunité et exiger le respect des droits de l’homme (incluant le respect de la dignité humaine et des libertés).

    Ces principes et ces conditions constituent l’ENGAGEMENT RESPONSABLE.

    Ils contribuent à établir la CONFIANCE entre les Maliens.

    Il est indispensable qu’il y ait un guide et une plateforme de négociation pour une sortie durable de la crise Malienne intégrant ces principes et ces conditions à respecter pour négocier.

    Ce guide et cette plateforme, qui doivent être signés par les parties prenantes, aideront à établir la confiance entre elles.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail: [email protected]

  3. le MNLA continue a tué à Diabaly, ancardine sur la voie de la charia, on nous parle toujours de négociation. on négocie sur quoi. quelle est la difference entre independance et auto-determination?

  4. L’AFP deforme les conditions prealables posees par le Gouvernement Francais auxquelles le MNLA n’a pas repondu :Respect total de l’Integrite Territoriale du Mali et renoncement a l’AUTODETERMINATION, au droit de SECESSION.Le President Dioncounda a bien repris ces prealables .C’est au Ministre des Affaires Etrangeres d’insister sur chacun de ces points capitaux,Le Mali doit produire un document legal rejetant le principe d’autodetermination du MNLA.Une ethnie minoritaire nomade ne peut venir reclamer un territoire dont les proprietaires sedentaires historiques sont connus depuis des millenaires.Le droit de paturage sur des milliers de kilometres ne peut en aucun cas se tranformer en un droit de propriete alors que les heritiers historiques de cesterritoires n’ont jamais quitte leurs terres.Un peuple Touaregue au Mali , compose de 250 000 a 300000 touregues originaires au Mali,le reste compose de Noirs voles et traites comme esclaves.Les Touregues sont 800 000 au Niger, 50 000 en Algerie , etc Ce sont les Touaregues Maliens qui usurpent illogiquement l’appelation “Peuple Touaregue?S’il doit avoir un peuple au Nord du Mali, c’est d’abord le Peuple Sonhrai, le Peuple Peulh ,qui ont laisse des empreintes indelebiles dans notre Histoire.S’accrocher a quelque chose qui ne vous appatient pas ,c’est s’exposer au plus grand Danger.On peut voler des vaches, on peut voler des enfants ,mais on ne peut pas voler un territoire de 850000 Km2 surtout lorsque l’on est que’un groupuscule de 300 000 ames au plus.

    • Bonjour,
      Merci Taba pour votre contribution.

      Merci de rappeler qu’il faut des principes et des conditions à respecter pour négocier et pour une sortie durable de la crise.

      Ne faites pas du clanisme. Le Nord Mali n’appartient pas à une seule ethnie MAIS à toutes les ethnies qui y ont toujours habité TELLES QUE les Touaregs, Peulhs, Sonhrai.

      Il serait intéressant d’éviter de faire du clanisme et des amalgames. Le MNLA n’est pas constitué que de Touaregs, la preuve à Aouagadougou, celui qui est responsable de la délégation du MNLA pour la négociation est un Sonhrai.

      Vous jouez la même carte que le MNLA, qui pense que le Nord Mali appartient au MNLA et aux seuls Touaregs : vous jouez, comme eux, la carte de l’usurpation et du clanisme.

      Le Nord Mali n’appartient à aucune ethnie. Chacune des ethnies connait l’emplacement où elle a toujours habité. Les Sonhrai ont toujours habitué proche du fleuve, sédentaires par rapport aux Touaregs et aux Peulhs qui ont toujours habité dans la brousse et dans les campagnes rurales.

      Actuellement, le brassage de ces ethnies fait qu’il est difficile de circonscrire une d’entre elles à un seul endroit.

      Malgré quelques heurts, la coexistence de ces ethnies s’est toujours faite au Nord Mali.

      Il n’est pas normal qu’une seule ethnie, fusse-t-elle Touareg ou Sonhrai ou Peulh, usurpe le Nord Mali pour elle toute seule.

      Faut-il que toutes les Ethnies du Nord Mali suivent les errements et l’usurpation faite par le MNLA ?

      Les Ethnies du Nord Mali doivent prôner la coexistence pacifique et la vie ensemble en n’acceptant pas l’impunité.

      C’est la seule voie pour un avenir durable et paisible et pour une réelle coexistence pacifique.

      Bien cordialement
      Dr ANASSER AG RHISSA
      EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
      E-mail: [email protected]

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