Mara à la primature : L’échec programmé

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attelage
Moussa Mara

Depuis le 12 avril dernier, la nouvelle équipe gouvernementale est connue. Sur les 31 membres, aucun n’a été choisi par le nouveau Premier ministre, Mara. Il a donné sa caution à un attelage dont les membres doivent leur présence au chef de l’Etat. Aussi, cette nouvelle équipe qui porte déjà les stigmates du gouvernement Tatam (démissionnaire) contient de nombreuses tares qui pourraient annihiler tous ses efforts. N’est-ce pas là des signes annonciateurs d’un échec programmé ?

 

 

D’abord Moussa Mara incarnait beaucoup d’espoir au lendemain de sa nomination en qualité de Premier ministre. Cet espoir fut en partie déçu à la publication des membres du nouveau gouvernement. Les illusionnistes sont tombés de haut et ne s’en sont toujours pas remis. Ils avaient oublié que Moussa Mara a accepté ce poste pour booster simplement son parcours politique et non pour réaliser un quelconque miracle dans la gouvernance actuelle du Mali.

Sinon, comment comprendre que celui qui a, lui-même, fait des propositions pour la refondation de l’Etat, accepte des conditions qui ne favorisent la remise en cause du système mis en place par les bons soins du président de la République. Un système qui a poussé son prédécesseur, malgré ses qualités et ses compétences, à rendre le tablier.

En acceptant un gouvernement dont les membres lui ont été imposés et qui comporte de nombreuses tares, Moussa Mara aura choisi, de toute évidence, d’aller contre le changement attendu par les Maliens.

 

 

Dans l’histoire de la démocratie malienne, excepté Mara et Tatam, aucun Premier ministre n’a formé un gouvernement dans lequel il ne détient pas un ou deux portefeuilles. Les nominations à ce niveau sont laissées à la seule appréciation du Premier ministre. IBK le sait pour avoir servi pendant 6 ans le président Alpha Oumar Konaré, en qualité de Premier ministre. Il avait son clan au gouvernement et aussi au sein du parti présidentiel.

Dans le nouveau gouvernement, le Premier ministre Mara n’a pas un seul membre de son parti, encore moins un de ses proches. C’est un signal fort et qui ne trompe pas. Mara n’a pas un pouvoir décisionnel et doit s’en remettre au Président de la République à tout bout de champ. Par ce fait, pourra-t-il réussir là où Tatam Ly a échoué ? Le doute est permis. Car les mêmes causes produisent les mêmes effets.

 

 

Aussi, dans ce gouvernement où tous les membres ont été « imposés » par IBK, chaque ministre pourra penser qu’il doit son poste et sa légitimité au chef de l’Etat. Ce qui ne favorise pas la cohésion dans le groupe, encore moins une quelconque solidarité. Mara risque très rapidement d’être isolé.

 

 

Beaucoup de Maliens croyaient qu’il allait convaincre IBK d’écarter la famille ou du moins de réduire sa taille dans l’exécutif. Rien n’y fait. Comme Tatam Ly, Mara a aussi plié face à l’argumentaire d’IBK : « C’est moi que le peuple a élu et c’est moi qui décide ». Donc, la famille demeure, reste et restera pour longtemps dans le gouvernement. Une dizaine de ministres ont des liens étroits avec la famille du président (lui-même, son épouse et son fils Karim).

 

 

Revoilà…les vieux chevaux

Une autre tare du gouvernement Mara, c’est le retour de vieux chevaux : Ousmane Sy, Soumeylou Boubeye Maïga, Sada Samaké, Mme Bouaré Fily Sissoko, Cheickna Seydi Hamadi Diawara… En plus, ils occupent des postes clés. Sauf que ces différentes personnalités se succèdent depuis plus de vingt ans dans différents gouvernements sans qu’elles n’apportent le moindre changement dans la conduite des affaires de l’Etat. Mara le sait mieux que quiconque.  Ces vieux chevaux ont atteint la limite d’âge et leur remplacement devient obligatoire pour un chef d’équipe qui veut engranger des résultats.

Dans cette équipe, le politique a beaucoup dominé le social. Elle regorge de beaucoup plus d’hommes politiques (sans légitimité) que de la société civile et d technocrates.

 

 

Le Premier ministre lui-même est issu d’un minuscule parti politique (Yelema) avec un seul représentant à l’Assemblée nationale. Mountaga Tall du Cnid, Housseïni Amion Guindo de la Codem, plus les nombreux ministres du parti présidentiel (Rpm), sont autant d’ingrédients qui ne concourent pas à la réussite d’un gouvernement qui doit faire face à des urgences. Un réaménagement soudain n’est pas à exclure. En tout cas, il y va de la stabilité de cette équipe qui a des défis à relever.

 

 

Ensuite, dans un pays en crise, la constitution d’une équipe pléthorique n’est pas un gage de succès et de stabilité. Des départements ont été créés pour satisfaire des humeurs ou faire plaisir à des individus ou groupes d’individus. A se demander si Moussa Mara a fait l’objet d’un lavage de cerveau en si peu de temps pour oublier les idées qu’il défendait il y a quelques mois. Tous ceux qui ont suivi l’ancien candidat de Yelema à la présidentielle de juillet 2013 sont restés pantois. Reste à savoir jusqu’où il ira dans le reniement de ses idéaux ?

 

 

Enfin, le Premier ministre a commis l’erreur de placer Zahabi Ould Sidy Mohamed à la tête du ministère de la réconciliation nationale. Ceci risque de poser des problèmes avec les groupes armés au moment où l’une des missions de Mara est de mettre en marche la réconciliation nationale. Arabe, le choix de Zahabi pourra exacerber la tension entre les communautés Tamasheq et arabe du nord du Mali.

 

 

Autant de tares pour une équipe qui est censée relever de grands défis. Si les choses restent en l’état, il ne faut pas s’attendre au miracle. La porte est grandement ouverte à toutes les éventualités, particulièrement à un échec…programmé.

 

 

Idrissa Maïga

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13 COMMENTAIRES

  1. VRAIMENTVOUS LES MALIENS vous parlez bcp vous etez tjrs pesimist je ne sais pas pour koi .si quelqu’un un nomme seulement o lieur de lui souhaiter un bon vent on commence a lui critiquer qu’elle pays c’est mali.vous croye que dirige un pays ce dirige une famille? meme vous qui parle la des gens des demain on vous nomme a ces poste vous allez devenir comme .ce que je vous dit ilfaut etre pantient et donne les le temps.

  2. En tout cas, nous devrons rester optimiste, se mettre au trvail au lieu de continuer à faire des analyses façon-façon. Qu’Allah nous vienne en aide.

  3. On se demande bien si c’est le même Moussa Mara que certains avaient commencé à apprécier ! Finalement, le vrai Mara, en “bon Malien”, s’est affiché : OPPORTUNISTE et sans grande ambition. A 39 ans, il est bien parti pour un grand plongeon dans le VIDE. il ne nous reste plus qu’à lui souhaiter du courage et BONNE CHANCE !

    • @pcbako , mara n’a rien fait de bon quand il était maire de la commune 4 . Sinon expliques moi pourquoi le problème du dépotoir prêt du cimetière de taliko n’a pas été réglé , pourquoi le marché de tabakoro est si sale . Avec mara , Lafiabougou est devenu le quartier le plus sale de Bamako .

  4. C’est une façon de l’envoyer au charbon que IBK a choisi de nommer Mara comme PM. Et ce dernier, sachant même qu’il ne pourra rien faire à ce poste sinon que d’enrichir son CV et aussitôt prendre sa retraite par la suite. Il devait savoir en son âme et conscience que les difficultés actuelles du Mali ne favorisent pas la réussite de sa mission. Le malien moyen peine aujourd’hui à gérer son quotidien. Son rêve s’est estompé au lendemain de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle. IBK, fan du voyage a vite oublié qu’il a été sollicité pour donner espoir à ce peuple meurtri. Sait-il que dans le Mali actuel, il y a des familles qui peinent à trouver 500 FCFA? Que peut un Mara face à un IBK et son RPM? Que Dieu bénisse le Mali comme il l’a d’ailleurs toujours fait!

  5. C’est vrai que ce gvnmt rappelle le club des perdants à l’élection présidentielle qui s’est regroupé autour d’IBK et qui avaient un score de 0.5% pour chacun d’eux. Quelle incohérence et quelle discourtoisie pour le peuple malien qui a clairement indiqué la porte à ces ambitieux qui ne représentent qu’eux-mêmes!

  6. J’ai relevé une incohérence dans cet article quand vous disiez qu’aucun Ministre du Gouvernement n’a été désigné par le premier mai qu’il a fait une erreur en plaçant Zahabi a la réconciliation . S’il a été nome par le président c’est alors le président lui même qui lui a attribué ses fonctions. Quand au pouvoir du premier nous savons pertinemment qu’il n’est à pas. Ami kourni na somogo bée Mali sari tonique tiran ou ni gnongontie. Le Mali est un Pays maudits ou le peuple est maudit si non comment comprendre que cela puisse arrive à cette nation sans aucun contre pouvoir.

  7. Vraiment le mali est maudit .Lui aussi premier ministre .un vrai pd comme ça ??? il se fait passée par un bon musulmane pour tromper les idiots de première classe

    • Ag Ahmed, il semble que tu as couche avec le pd de premier ministre, alors dis nous plus sur ses secrets alors, merci d’avance.

  8. Le mali ne doit plus négocier avec le mnla avec des bandits il faut utilise la manière forte pour sa le mali devrais avoir un bon président qui pence seulement pour l avenir de son peuple et ses a l opposition de mettre la pression sur le gouvernement l’Algérie à démontré qu il ne faut pas négocier avec les terroristes trop ses trop ibk doit mise tout sur le nord sans parle de la France

  9. TRÈS BELLE ANALYSE M. MAIGA. CE RÉGIME NE VA PAS FAIRE DEUX ANS. NOUS ALLONS LES DÉGAGER BIENTÔT. J’AI VOTE IBK MAIS JE LE REGRETTE AMÈREMENT AUJOURD’HUI CAR IL NE PENSE QU’A SA BELLE FAMILLE ET NON AU PEUPLE.

  10. Mr Maiga, on verra. Ladji bourama est un des plus crocodiles, rapaces, requins, loups de notre republique. Mais Mr. Mara doit faire son boulot par tous les moyens necessaires, sinon pour son honneur il pourra toujours rendre le tablier a ladji inchallah comme Mr. Ly.

  11. Article très pertinent et objectif M. Maiga, depuis le putsch je défend ATT à qui j’étais opposé mais que j’ai défendu non pas parce qu’il était un bon président loin de là mais juste parce que j’étais et je suis encore sûre et certain qu’aucun malien ne vaut mieux que lui et que ceuxqui viendront après feront pire et ibk avec sa gestion chaotique me donne chaque jour un peu plus raison. Pour ce qui est d’ibk je serais là pour le défendre aussi comme att car ce sont les maliens qui l’ont mis et conforté dans cette position avec un score de 77%. Moussa Mara comme l’article l’a dit cherche juste à étoffer son CV rien de plus et les masques sont tombés tout le monde sait que Mara est juste dans des discours rien de plus. Le plus honteux comment faire revenir Sada Samaké, cheickna Diawara, Ousmane de vrais dinosaures et le pire c’est Mountaga Hall un vrai arriviste qui était promu à belle carrière politique mais aujourd’hui qui ne représente que lui même . D’ailleurs Mara rappelle Hall.

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