Préserver la souveraineté du Mali

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Younouss Hamèye Dicko, Dans une récente interview qu’il nous a accordée, le professeur Younouss Hamèye Dicko, exprimait des inquiétudes sur la souveraineté du Mali. Le problème malien, a-t-il dit, n’appartient plus seulement au Mali. Il a selon lui, échappé à la souveraineté du Mali. Il a ajouté : « il est dans plusieurs mains. Notre rôle, c’est d’empêcher que ces mains là ne l’emportent. Nous allons nous battre avec nos ongles, s’il ne faut, pour que notre pays ne nous échappe pas. Mais aujourd’hui, nous partageons la responsabilité avec d’autres, avec la communauté internationale. » Dans le  rapport soumis  en  application  de  la  résolution  2164  (2014)  du Conseil  de  sécurité, qui couvre la période allant du 17 décembre 2014 au 19 mars 2015, on lit :

« Concernant  le rétablissement de l’autorité de l’État,  on constate  dans certaines régions  du  nord  du  pays   un  retour  en  arrière  par  rapport  aux  progrès  accomplis début  2014.  Aucune  avancée  notable  n ’a  été  effectuée  en  ce  qui  concerne  le déploiement  des  forces  de  sécurité  maliennes  (police  nationale,  protection  civile, gendarmerie  et  garde  nationale).  Au  15  mars,  1 995  membres  des  services  de sécurité seulement étaient en poste dans le nord du Mali,  jusqu’à   Bourem (région de Gao).   Un  sentiment  général  d’insécurité  persiste  dans  les  localités  où  la  présence  des  forces  de  sécurité  est réduite  au  minimum,  par  exemple  à  Baye  et à  Ouenkoro (région  de  Mopti).  En  moyenne,  dans  les  régions  de  Gao,  de  Mopti  et  de Tombouctou, 95   % des préfets sont à leur poste et assurent leurs fonctions, de même

que 75  % des sous-préfets, soit 5  % de moins qu’au cours de la période précédente.

Six  d’entre eux  ont quitté le  Cercle  de Tenenkou  à la suite  des  attaques perpétrées en janvier. La région de Kidal reste dépourvue de toute présence d e l’administration

publique.  Le  10  février,  le  Ministère  de  l’administration  territoriale  et  de  la

décentralisation  a  ordonné  à  tous  les  représentants  de  l ’État  chargés  de l’administration à  Kidal de  se  rendre à Gao en attendant leur retour dans la région. Soixante-sept pour cent des membres du personnel judiciaire et pénitentiaire prévus sont  en  place  dans  le  nord  du  Mali.  Malgré  la  promulgation,  le  26  décembre,  de

deux  décrets  reconduisant  les  magistrats  dans  leurs  fonctions  au  sein  des juridictions,  seuls 7  des 12   tribunaux  et bureaux du Procureur associés  et  7  des 12

prisons restent opérationnels. »

Selon le rapport, aucune amélioration n’a été observée en ce qui concerne l’accès aux services

de base dans  le  nord  du  Mali. Il mentionne que quatre -vingt-douze  pour  cent  des  centres  de  santé dans les quatre régions du nord du pays sont opérationnels, mais tous dépendent de l’aide  des  organisations  humanitaires. Jusqu’à  58  %  des  infrastructures d’approvisionnement  en  eau  des  régions  de  Gao,  de  Kidal  et  de  Tombouctou, indique le rapport,  sont toujours  hors   service. Le document ajoute :  «  Dans les régions  de  Mopti  et  de  Ségou,  67  écoles ont  fermé leurs  portes  à  la  suite  des  attaques  du   mois  de  janvier,  privant  9 134  élèves d’éducation. Dans  la  région  de  Kidal,  toutes  les  écoles  sont  restées  officiellement fermées  pour  la  quatrième  année  consécutive,  mais  certaines  communautés  sont parvenues,  de  leur  propre  initiative,  à  organiser  des  cours  non  officiels   dans 14  écoles. » Ces constats nous interpellent à plus d’un titre et révèlent l’obligation d’une gouvernance mieux maitrisée. L’Etat, est aujourd’hui contraint de suivre une ligne de conduite qui fasse que le Mali n’échappe pas aux Maliens.

B.D.

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