Présidentielle 2018 : ATT candidat ?

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Haute trahison contre Amadou Toumani Toure
Amadou Toumani Touré

A défaut d’avoir réussi le tripatouillage constitutionnel en 2012 pour se maintenir au pouvoir, l’ancien Président de la République, ATT, en fuite au Sénégal, est entrain de déployer son plan B pour reprendre le pouvoir. Pour cause, il multiplie les rencontres politiques et a établi, courant de ce mois d’Octobre 2014, son QG de campagne au quartier « les Almadies » de Dakar, pour préparer son retour au pays.

 

Le pouvoir est plus doux que la femme, cette boutade de François Mitterrand n’est certainement pas fausse. Selon un fidèle lieutenant d’ATT qui fait fréquemment la navette entre Bamako et Dakar, ATT a l’intention de se présenter à l’élection présidentielle 2018 au Mali. Selon notre source, l’ancien Président malien a payé une résidence VIP au quartier « les Almadies » à Dakar où il a déménagé tout récemment, avec sa famille, pour échapper aux regards indiscrets des officiels sénégalais et de certains curieux maliens résidant à Dakar qui guettaient les entrées et sorties incessantes à sa première résidence sise au centre-ville de Dakar, à côté du palais présidentiel. La nouvelle résidence aux « Almadies » a l’avantage de situer dans une zone résidentielle et discrète, propice à l’établissement du nouveau QG politique dirigé par Ahmed Diané Séméga, un de ses fidèles lieutenants qui s’est installé, lui aussi au Sénégal suite aux événements de mars 2012 et qui serait, selon nos informations, un conseiller très spécial de Macky Sall. Aujourd’hui, les cadres maliens et même certains membres de l’actuel attelage gouvernemental passent échanger avec le Président ATT dans sa nouvelle résidence, nous confie notre source. En poursuivant, il expliquera que c’est la gestion de la crise au nord qui est la cause fondamentale de la chute d’ATT. Il tente de nous convaincre que l’histoire a donné raison à ATT qui ne perd aucune occasion pour se glorifier de la tournure prise par les évènements dramatiques que subissent les régions nord du Mali, qui donneraient la preuve qu’il n’a rien à se reprocher et devrait même être félicité pour la manière avec laquelle il avait gèré la crise. A en croire notre interlocuteur, cet état de fait constitue une raison suffisante pour qu’ils exigent le retour d’ATT au Mali afin qu’il continue ses chantiers. En faisant le lien entre les propos de cet inconditionnel du Général fuyard narcotrafiquant invétèré et les actions d’envergure que prépareraient ses héritiers à Bamako, il y a bel et bien une part de cohérence. Surtout que, le PDES (Parti pour le Développement Economique et la Solidarité), la formation politique proche d’ATT, sous la houlette de Ahmed Diané Séméga, attend organiser une grande rencontre à Bamako les 1er et 2 novembre 2014. Et le but de ces rencontres politiques n’est autre chose que d’exiger le retour d’ATT. Celui-là même qui, en tant que Président de la République, père de la nation, chef suprême des armées et de surcroît, Général de corps d’armée, a fui son pays en temps de guerre, en laissant le destin de son peuple entre les mains des terroristes. Même si rien ne s’oppose, à priori, à son retour au Mali, si ce n’est la censure de sa propre conscience. Autre chose, les parents de victimes du massacre d’Aghel -hoc l’attendent pour des explications. A titre de rappel le 24 janvier 2012 prés de 200 jeunes militaires maliens, mains nues, avec à leur tête le capitaine Bad, ont été froidement égorgés par le MNLA et ses alliés. Ces martyrs n’ont même pas eu droit à des funérailles nationales. Au même moment, les élèves sous- officiers qui sont morts à l’EMIA de Koulikoro, lors d’un exercice militaire, étaient décorés par le général ATT. Il faut simplement y voir une indignation sélective illégitime de la part du premier des gradés, ATT, qui voudrait faire prévaloir la fausse et cynique idée selon laquelle, les enfants des hauts gradés du Mali sont plus honorables et plus valeureux que tous les autres soldats, y compris ceux qui sont morts au front pour servir leur pays, mais qui seraient mal nés, parce qu’étant les enfants de parents pauvres et anonymes. Il ne faut pas essayer de travestir l’histoire récente et fraîche du Mali pour servir une cause perdue d’avance. Il ne faut pas non plus tomber dans la facilité de l’analyse politique simpliste, juste pour couvrir les pratiques nauséabondes et criminelles du Général Président, qui lui ont valu une descente honteuse dans les abîmes de la déchéance en surplombant la colline boueuse, sombre et épineuse de Koulouba, pour échapper à la furie d’une soldatesque révoltée . Alors nous souhaitons la bienvenue au Général déserteur et au Président traître, si par un ultime sursaut de courage et de responsabilité, il décidait de venir affronter chez-lui, au Mali, la Justice militaire et les institutions juridiques du pays qui lui avait fait l’honneur de lui confier sa destinée. C’est le minimum qu’on puisse attendre de quelqu’un qui a participé à la révolution démocratique de 1992 en arrêtant, au nom de la Démocratie et du respect des droits de l’homme, le Président Moussa Traoré qui, lui aussi, dans des circonstances similaires, a accepté avec dignité la sentence de la Justice de son pays en toute humilité.

En voici une jurisprudence qui continue d’honorer la jeune démocratie malienne

Alors nous applaudissons même la décision du Président ATT de rentrer, enfin, au bercail, nous irons à son accueil et exigerons de la part des actuelles autorités de la République, le respect total de tous ses droits, dans le cadre de procédures légales et transparentes qui respectent la présomption d’innocence, les droits de l’homme et son statut d’ancien Président de la République.

Aliou Badara Diarra

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