Projet de révision constitutionnelle : Le président IBK joue la carte de la sagesse

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Discours à la Nation du Président de la République, Chef de l'Etat, S.E.M Ibrahim Boubacar KEÏTA sur le « Projet de loi portant révision constitutionnelle », Koulouba 18 août 2017
Discours à la Nation du Président de la République, Chef de l'Etat, S.E.M Ibrahim Boubacar KEÏTA sur le « Projet de loi portant révision constitutionnelle », Koulouba 18 août 2017

Alors que la plateforme ‘’An tèAbana’’, farouchement opposée au projet de révision constitutionnelle s’apprêtait une fois de plus à descendre dans la rue le lendemain samedi, le présidentIbrahim Boubacar Keita a pris la sage décision de surseoir à la révision constitutionnelle dont il est l’initiateur, le vendredi 18 août dernier. Il  a annoncé cette décision à travers une adresse à la nation après le journal télévisé de 20 heures.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que dans cette affaire de révision constitutionnelle, le président Ibrahim Boubacar Keita a joué la carte de la sagesse. Une décision prise après une série de concertations avec les leaders religieux, les familles fondatrices de Bamako et les responsables de la plateforme ‘’An Tè A Bana’’ au Palais de Koulouba le même vendredi 18 août.

Dans son discours, le président IBK a  expliqué qu’ila engagé un processus de révision constitutionnelle pour remédier aux lacunes et insuffisances  constatéesdans l’exerce démocratique du pouvoir.

« J’ai décidé, avant de saisir l’Assemblée Nationale de procéder à une série de consultations pour recueillir davantage les préoccupations des Maliennes et Maliens sur la révision constitutionnelle », a indiqué le président IBK. Qui a remercié toutes  les personnalités consultées pour le souci du pays dont elles ont fait montre tout au long de ces dernières semaines.

« Je le dis en parfaite connaissance de cause, car c’est avec elles que j’ai bouclé un cycle d’échanges extrêmement  féconds sur une situation qui interpelle toutes les consciences de notre pays », a laissé entendre le président de la République. Qui a remercié les leaders religieux, les leaders traditionnels, les Institutions  de la République, la société civile, les formations politiques  pour la sincérité de leurs analyses, pour la franchise de leurs remarques ainsi que la pertinence de leurs propositions.

« L’une des grandes chances de notre pays réside dans le fait que dans les périodes les plus complexes, il y’a toujours des hommes et des femmes qui se dévouent pour réduire les divergences et pour entretenir le chemin du dialogue. Or aujourd’hui, nous Maliens avons impérativement besoin de nous écouter, de nous comprendre et d’aller ensemble de l’avant », a ajouté le Chef de l’Etat. Selon qui, sa fonction fait de lui  le principal garant de la cohésion sociale et le premier défenseur de l’intérêt national.

Pour lui, les échanges qui ont agité le pays au cours de ces dernières semaines ont porté sur le contenu  de la loi portant révision constitutionnelle et sur l’organisation d’un référendum pour l’adopter. Sur la question, IBK dit regretter profondément les excès de langage et certains comportements qui ont entrainé le débat vers une passion inappropriée.

« J’ai constaté que ce qui était à l’origine de ces divergences est hélas devenu au fil du temps, le profond clivage menaçant d’ébranler durablement notre cohésion nationale. J’ai enregistré avec inquiétude  la montée des radicalités, je vous ai entendu exprimer vos craintes de voir notre cher pays dériver d’un effondrement  tragique. Mes chers compatriotes,  entant que président de la République, chef de l’Etat, mes responsabilités me fond mesurer mieux que toute autre personne, l’importance des défis qu’il nous faut relever pour  extraire notre pays de la crise que nous affrontons depuis 2012. Il était, il est et il restera de mon devoir d’expliquer tous les bénéfices qu’une révision constitutionnelle apporterait au rétablissement de la paix, à la consolidation de nos Institutions et à l’amélioration de la gouvernance de notre pays », a soulignéle président de la République.   Avant de déclarer : « Je constate toutefois que dans le climat actuel, ces explications peinent à être entendues et acceptées. Au regard de tous ce qui précède et en considération de l’intérêt supérieur de la nation et de la préservation d’un climat social apaisé, j’ai décidé, en toute responsabilité, de surseoir à l’organisation d’un référendum pour la révision constitutionnelle. Pour le Mali, aucun sacrifice n’est de trop. Je l’ai fait, parce que à l’heure où notre pays est confronté à tant de défis majeurs, on ne saurait ajouter aux  problèmes existants, ceux qui font naitre la mésentente, la polémique et le malentendu ».

Cette  décision prise par le chef de l’Etat à un moment où les positions continuaient à se radicaliser à propos du projet de révision constitutionnelle a été saluée par l’opinionnationale.

« Je suis vraiment heureux que le chef de l’Etat ait pris cette décision. Car cela épargnera au pays des problèmes inutiles », a témoigné un enseignant à la retraite.

« J’étais pour la révision mais à cause de la tournure que les évènementsavaient pris, j’étais vraiment inquiet pour mon pays et je crois que le président IBK a pris la meilleure décisionqu’il pouvait prendre », a indiqué un Malien vivant en France. Selon qui, nombreux sont les personnes qui profitaient de cette affaire de révisionconstitutionnellepourtenter de solder leurs comptes avec le pouvoir en place.

« Un homme d’Etat doit savoir prendre degrandesdécisions pour l’intérêt de son  pays. Et c’est ce que IBK vient de faire. Les marches des prestataires allaient tôt tard dégénérer. Et IBK vient de préserver le Mali d’une situation dont l’issue serait inconnue », a expliqué un homme politique.

Fily Sissoko

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