Choix pour la gestion du pouvoir : IBK dans un dilemme cornélien

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Tumultueuse gouvernance sous IBK : Est-ce la fin d’un mythe ?
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta

Depuis la sortie de la période électorale, la majorité présidentielle ne cesse de perdre du terrain. Et, très vite les électeurs ont perdu confiance en leur champion, El Hadj Ibrahim Boubacar Kéïta, le sauveur. Pour avoir battu campagne sur des thèmes de l’honneur et du bonheur des Maliens, il a été plébiscité par les électeurs, avec un score historique de 77,61%. La perte de confiance a même gagné les rangs du parti au pouvoir, qui se répercute sur le reste de la majorité présidentielle. Le recule profite à l’opposition qui ne peine pas à faire salle pleine à chacune de ses sorties. Une situation qui provoqua l’ire du Président de la République, qui a fustigé dernièrement le manque de soutien dont il est en droit de s’attendre dans des moments difficiles. Le RPM aussi ne semble pas apprécier les accusations du Président. Dans ce jeu trouble de ping-pong entre IBK et sa majorité, difficile de dire qui a raison, qui a tort.

 

Mais une lecture saine de la situation renvoie la balle dans le camp du Président IBK. La majorité présidentielle manque cruellement de leadership avéré et affirmé. Parce que le Chef voudrait ainsi. IBK a visiblement de la peine à trancher entre la famille conjugale, incarnée par Abba Maïga et la famille politique, le RPM et ses alliés. Selon des sources bien introduites au RPM, la belle famille s’est presque transformée en Bureau de placements. La liste d’attente de beau frère national est longue, même très longue. Depuis l’installation du couple présidentiel au pouvoir, la cour de la belle famille ne désemplie pas à Quinzambougou. Selon nos sources, il est difficile de distinguer les parents, les voisins et les courtisans qui se marchent sur les pieds. Tout le monde veut se trouver une occupation, pourvu qu’il soit remarqué par la famille comme un dévoué pour la cause, en attendant les dividendes de son allégeance. Au Mali, le trafic d’influence est non seulement un métier, mais une seconde nature du Malien. Tout le monde veut réussir dans la facilité. Le couple Kéïta et famille sont victimes de leur succès, comme au bon vieux temps à la Base aérienne de Bolibana. Avant le coup d’Etat du 22 mars, la résidence secondaire du président ATT aussi était très animée. Sa fille bien aimée, Mabo était au centre de toutes les convoitises. Ces courtisans de la 25ème heure ont fini par noyé le pouvoir, jusqu’à sa perte. IBK et famille sont dans la même trajectoire.

Or la prééminence doit revenir de droit au parti. Parce que ces camarades qui siègent au RPM ont bourlingué ensemble depuis leur départ de l’ADEMA en 2001. Il y en a des gens qui ont renoncé à des postes juteux pour le suivre au RPM. C’est le cas de Nankoma Kéïta, qui a été démis de sa fonction de PDG de l’Office du Niger, à cause de son choix politique, puis obligé de quitter un gouvernement dans lequel il était la 2ème personnalité. Bocary Téréta était en son temps puissant secrétaire permanent de l’ADEMA. Jouissant de sa proximité avec Alpha comme IBK, il obtenait tout ce qu’il voulait des ministres. Alpha n’a jamais voulu de lui à la tête d’un Département ministériel, de même que le professeur Sinè Bayo. Mais, cela ne l’a pas empêché de réaliser son ambition. Au moment où il quittait l’ADEMA, à l’instar des autres cadres de ce parti, il était bourré d’argent, fulminent certains de ses proches. La liste est sans doute très longue à citer.

C’est pour cette raison, qu’IBK doit regarder dans le rétroviseur pour mettre son parti en ordre de bataille derrière un leader confirmé et doté de pouvoir d’action. Pour cela, il urge qu’il convoque à défaut d’un congrès extraordinaire, une conférence nationale de désignation d’une direction nationale légale et légitime du parti afin de lui permettre de conduire le leadership de la majorité présidentielle.

Il est inadmissible qu’avec plus que la majorité absolue d’élus après l’adhésion en son sein des élus du FARE, que le RPM continue à tanguer encore. Boulkassoum Haïdara peut faire ce qu’il peut, mais tant qu’il n’est pas confirmé par une instance légale du parti, il y aura des frustrés qui vont trainer les pieds et qui ne donneront jamais le meilleur d’eux-mêmes pour accompagner le gouvernement.

 

Donner force à la vision politique à travers le parti présidentiel !

 

En plus d’une direction, le RPM doit avoir un laboratoire d’idées, une sorte de commission de réflexion et perspectives comme l’antichambre du parti au pouvoir. Celle-ci doit être consultée sur toutes les grandes questions que le gouvernement est amené à prendre. Elle peut également anticiper sur les situations et faire des propositions. Le parti doit avoir le monopole de la gestion de carrière des cadres du parti et non de la famille.

IBK a donc intérêt à remettre les pieds de son parti à l’étrier, selon un analyste politique. De son point de vue, pour bénéficier du soutien inconditionnel et indéfectible de ses militants et des sympathisants, il doit revenir à sa famille politique. Il faut que le parti se reconnaisse dans son pouvoir pour s’engager à fond aux côtés des autorités, a t-il suggéré.

En tant qu’ancien Premier ministre, non moins président du parti au pouvoir au moment des faits, personne n’est mieux placé pour comprendre la position actuelle de son parti que lui même. Entre 1992 et 1994, les caciques de l’ADEMA d’alors, notamment son président intérimaire, Mamadou Lamine Traoré, ont rendu la vie dure au président Alpha Oumar Konaré, qui avait refusé de reconnaître le fait majoritaire en nommant un Premier ministre proposé par le parti, en l’occurrence son 1er vice président, un certain Mamadou Lamine Traoré. A cause de cette déviation on lui a rendu la vie impossible. Il a du accepté malgré lui, le départ successif de deux chefs de gouvernement ; Younoussi Touré et Abdoulaye Sékou Sow. Ce dernier a utilisé le terrain, comme dise les militaires. Sous la pression de l’aile dure des abeilles, Abdoulaye Sékou Sow a abandonné son bureau. Et, c’est de son domicile qu’il a informé le Président de sa démission. S’agissant du cas de Younoussi Touré, l’aile dure de l’ADEMA l’accusait d’usurpation, ne s’y reconnaissait pas, quand bien même qu’il partageait les valeurs partisanes. Younoussi Touré appartenait à l’aile modérée des rouges et blancs.

Le pouvoir ne s’est véritablement stabilisé qu’après l’avènement d’IBK à la Primature. Même là, Alpha n’a eu la paix qu’après avoir poussé Mamadou Lamine Traoré et ses proches à la porte et imposé IBK comme président du parti doublé de sa casquette de Premier ministre. Aujourd’hui, c’est à son tour de gérer ces genres de contradiction au sein de sa famille politique. Pour sortir du bois et s’engager profondément à soutenir le Pouvoir, une frange importante des tisserands réclame la Primature pour leur secrétaire général, non moins ministre du Développement rural, Bocary Téréta. “La première année  n’a pas été du tout brillante, mais le parti va prendre les choses en main en 2015. Nous en avons parlé avec le Président, il est d’accord avec le parti…” nous a confié une source digne de confiance. La preuve, c’est le voyage du Président avec Bocary Téréta à Niamey, le mois passé. Selon notre interlocuteur, IBK était allé présenter Téréta à son homologue Nigérien, Mahamadou Issouffou, un camarade de l’International socialiste. Pour être élu à la tête du pays, le président nigérien a pesé de tout son poids pour l’aider à ouvrir des portes à Paris. L’idée fait son petit chemin à l’intérieur des verts et or.

Faut-il signaler qu’entre l’actuel locataire de l’imposant bâtiment de la Primature, Moussa Mara, et son ministre du Développement rural, Bocary Téréta, le torchon ne cesse de bruler. Certains oiseaux de mauvais augures, tentent de les mettre dos à dos, tandis qu’il n’en est rien. “Je n’ai aucun problème avec le Président” expliquent ses proches, qui ajoutent que la direction du parti sous la houlette de Boulkassoum Haïdara, fait bloc derrière le secrétaire général dans le bras de fer qui l’oppose à Moussa Mara. Vivement une fin heureuse dans ce combat de gladiateur au bénéfice des Maliens.

Mohamed A. Diakité

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4 COMMENTAIRES

  1. Ibk n’a pas de respect pour le peuple malien les seuls qu’il respect ces hollande et le mnla par lâcheté ses au peuple malien de mettre la pression et à l’opposition de lui demander des comptes jusqu’à porter plainte contre ibk pour abus de bien sociaux

  2. ce n’est ni sa famille ni son rpm qui l’ont élu mais la majorité publique et ibk se doit rendre compte à Allah et au peuple sans tergivation ni gachis,ni mépris,ni négligence au risque de se trouver au plus pire moment de son existence.
    c’est par la justice que les cieux et la terre sont maintenus.le chef est celui qui domine ses passions,et le faible est celui dominé par ses passions.la débauche et la corruption sont sources de révoltes,traitrise,tuerie,maladie,et maux de tout genre.
    il n’y a aucun bien dans les actes d’un homme qui ne sont pas faits pour satisfaire Allah SWT qu’Allah nous guide salam

  3. PAS PERTINENTE TON ANALYSE MR LE CHERCHE PRIX CONDIMENT
    LES HOMMES NE SONT PAS LES MEMES
    LES EPOQUES NE SONT PAS LES MEMES
    LES SITUATIONS NE SONT PAS LES MEMES
    LE SEUL DENOMINATEUR C’EST LE MALI
    DONC IL FAUT CHERCHER ENCORE QUI CHERCHE TROUVE DIXIT MOPAO

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