Qu’entendez-vous par Sahel

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Le Sahel, c’est des terres directement au Sud du Sahara, et incluant l’île du Cap-Vert, comprises entre les isohyètes de 200 et 600 mm et n’incluant pas les autres régions d’Afrique avec les mêmes statistiques de précipitations.

D’est en ouest, la flore, la végétation et l’utilisation du sol varient très peu malgré les longues distances. Cela est dû à une grande homogénéité de climat, relief, géomorphologie, sol et utilisation du sol. Cependant, du domaine soudanien vers le Sahara, la transition est progressive. Les espèces soudaniennes disparaissent les unes après les autres tandis que les sahariennes apparaissent progressivement et que la pluviométrie diminue d’environ 1 mm par kilomètre. Ce changement progressif ne connaît pas de brusque rupture que l’on pourrait utiliser afin de définir de façon objective l’étendue du Sahel.

Le Sahel possède un climat semi-aride chaud, néanmoins le Sahel, au sens strict, est habituellement défini comme la zone tropicale comprise entre les domaines saharien et soudanien, où se produit une alternance marquée entre une courte saison humide estivale et une très longue saison sèche « hivernale » elle-même subdivisée en une saison sèche et chaude, suivie d’une saison sèche et en général très chaude, qui se termine lorsque les pluies commencent.

La saison sèche est très intense au Sahel car l’ensemble des régions sahéliennes possèdent un nombre très élevé de mois totalement secs qui ne reçoivent normalement aucune pluie en moyenne. En saison sèche, les alizés continentaux, chauds et secs tels que l’harmattan, vent de nord ou de nord-est venant du Sahara soufflent constamment sur l’ensemble de la zone et y garantissent un climat chaud, très sec et très ensoleillé pendant une très longue durée, généralement entre 8 et 10 mois de l’année.

La zone saharo-sahélienne est la région par excellence du nomadisme et du pastoralisme transhumant (Peuls, Daza, Zaghawa, Beja, Afar, Somali, Touaregs, Baggara, etc.), avec de grands troupeaux parcourant de petites distances lors de la transhumance saisonnière. Toute culture pluviale (ne dépendant que de l’eau de pluie) y est impossible. C’était la région du commerce caravanier.

La zone sahélienne typique est principalement une zone de pastoralisme parcourue par les mêmes groupes ethniques mentionnés ci-dessus.

Par endroit, la culture du sorgho ou du millet (Pennisetum glaucum) est pratiquée dans les zones de décrues. Cependant, à cause de la pression démographique croissante, la culture du millet tend à remplacer progressivement les pâturages. Ces cultures sont risquées et peu productives. Cette tendance est particulièrement préoccupante car des zones de moins en moins adaptées à l’agriculture sont désormais cultivées, menant à la désertification.

Bien que le Sahel ne possède pas de caractères géomorphologiques propres, il est néanmoins caractérisé par l’étendue des dunes fossiles d’une part, et par la fréquence des mares temporaires de saison humide d’autre part. L’extension des sables date du pléistocène supérieur lorsqu’une période aride vit le Sahara s’étendre 450 km au sud de ses frontières actuelles entre 30.000 et 12.000 ans BP (Ogolien). Excepté les grands fleuves d’origine allochtone (Sénégal, Niger, LogoneChari et Nil), le réseau hydrographique sahélien est constitué de cours d’eau éphémères débouchant dans des mares et petit lacs temporaires (endoréiques). Ceux-ci ont un rôle écologique important car ils constituent généralement le seul moyen d’approvisionnement en eau pour la faune durant la saison sèche, certains retenant de l’eau jusqu’au printemps.

La steppe sahélienne est une formation de plantes ligneuses. Ce type de végétation a reçu néanmoins de nombreux autres noms plus ou moins équivalents : Dornbuschsteppe, Akazienzone, Dornsavanne, Niedergrassteppe, Halbwüste, semi-desert zone, semi-desert grassland, desert scrub, wooded steppe, open thorn savanna, thorn scrub, thorn steppe, acacia-desert grass savanna, etc.

Le Sahel est une région en proie à la sécheresse et à une désertification qui connaît une progression importante. Depuis 1900, le Sahara a progressé vers le sud de 250 km sur un front large de 6.000 km. La steppe du Sahel connaît un dessèchement relativement brutal qui a pour conséquence une famine endémique. Les troupeaux ne trouvent plus de pâturages et les cultures souffrent d’un manque d’irrigation. Les éleveurs sahéliens doivent désormais parcourir des kilomètres dans le sable pour faire paître leurs troupeaux. Au Sahel, les tentatives pour arrêter l’avance du désert restent vaines. Des terres sont perdues chaque année, des troupeaux décimés, la famine est parfois sévère. Deux sécheresses successives en 1970 et 1984 ont ruiné les éleveurs nomades.

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