Réaménagement gouvernemental en janvier : Cissé Mariam Kaïdama Sidibé sur le départ…un militaire pour la remplacer

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Le président de la République s’apprêterait à remercier, pour mauvais et déloyaux services, le Premier ministre et son équipe. Le gouvernement de missions qu’il aurait dû être s’est finalement révélé incapable de conduire à bon port les missions qui lui ont été confiées. À commencer par Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, celle-là même qui est dépassée par les événements et ne sait pas trop ce pour quoi elle est là. Le sourire gêné qu’elle arbore, tel un mannequin dans une vitrine, le prouve à suffisance. Un militaire devrait la remplacer en janvier prochain.

En changeant d’attelage gouvernemental en mars dernier le président de la République avait deux principaux soucis : organiser de bonnes élections en 2012 et faire passer comme lettre à la poste son référendum constitutionnel, partant une constitution relookée. Deux préoccupations qui  figuraient en bonne place dans la lettre de missions remise au gouvernement Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, quelques jours plus tard. "Travaillez à ce que les élections générales de 2012 se préparent et se déroulent dans les meilleures conditions possibles et faites passer ma «nouvelle» constitution sans heurts ni contestations". Voilà en substance le discours qu’a tenu le président de la République au gouvernement actuel, en avril dernier. Des instructions tellement mal suivies que le président de la République serait en passe de débarquer le chef d’équipe et certains de ses ministres. Ce serait fait probablement en janvier prochain. Et sauf revirement de dernière minute, c’est un militaire déjà rompu aux tâches administratives qui remplacera Cissé Mariam Kaïdama Sidibé à la primature.

En clair, 9 mois après la prise de fonctions du gouvernement Kaïdama, le président de la République n’est pas satisfait de la tournure que prennent l’organisation des élections et celle du référendum constitutionnel. Visiblement, le gouvernement actuel conduit mal les affaires de l’Etat au point que le pays ne se porte pas mieux qu’il y a une année. Le gouvernement actuel travaille-t-il dans le sens des instructions du président de la République ? Le citoyen lambda commence à se poser  cette question à mesure qu’approche -irréversible- la date du 29 avril, date de tenue du premier tour de la présidentielle dans notre pays.

Force est de reconnaître, en ce qui concerne les élections et le prochain référendum, que la machine a pris du temps à se mettre en marche. Pendant plus de trois mois, on s’est plutôt occupé à soigner sa propre image, à se faire une carapace de ministre et à autres choses telles que : réunions interminables, tournées de prises de contact etc. Chaque ministre voulait d’abord se faire voir et prouver à tous que c’était lui qui était désormais à bord. Et pendant ce temps, le Premier ministre se faisait une nouvelle santé, s’occupait de son "paraître" et arrivait à peine à expliquer ce pour quoi elle avait été désignée. C’est encore le cas du reste. Sur ce point, un diplomate déçu et amer en poste dans notre pays nous a révélé : "On a été la voir, c’est un de ses conseillers qui nous a expliqué sa lettre de missions ; elle en était incapable".

Pour ce qui est des affaires de l’Etat, nombreux sont nos concitoyens qui estiment que rien n’a fondamentalement changé dans le pays depuis le changement de gouvernement. On assiste aux mêmes pratiques ; c’est le même laisser-aller partout dans le pays. On avait parlé de lutte contre la corruption, l’affairisme et autres fléaux qui minent considérablement notre administration. Rien n’a changé !

À ce jour, si les Maliens s’entendent sur une chose, c’est le délabrement dans lequel se trouve l’administration, la mauvaise gestion des affaires de l’Etat et la situation chaotique vers laquelle le Mali se dirige. Tout ceci a pris une autre dimension avec la recrudescence de la violence dans le Nord du pays. C’est d’ailleurs sur ce point, à savoir la gestion du dossier sécuritaire, que le président de la République semble très en colère contre Mme Cissé Mariam Kaïdama et ses ministres. Le président de la République aurait mal pris le fait que des populations aient évoqué la question de la République de l’Azawad en présence de six ministres sans que ces derniers rouspètent. Il serait également très furieux contre tous ceux en charge de la sécurité depuis les enlèvements de Hombori et Tombouctou.

Le pays semble «pas gérer du tout». Les citoyens sont inquiets de l’insécurité dans laquelle ils vivent. Le Nord-Mali devient chaque jour un incroyable no-man’s-land où tout est possible et permis sans que le gouvernement ne puisse rien y faire. Et  dans le même temps, comme si de rien n’était, nos ministres jouent au «m’as-tu vu». Pendant que des fronts de contestations s’ouvrent de toutes parts. L’université peine à rouvrir ses portes ; la saison des pluies a été catastrophique au point que la famine menace une bonne partie de la population ; les marches de protestations se multiplient à l’envi contre le futur référendum. Malheureusement, aucune réaction de l’autre. Enfin, du gouvernemental !

On peut donc -sans risque de se tromper- affirmer que le pays va aujourd’hui mal. Et comme il faut trouver une solution, celle envisagée par le chef de l’Etat, c’est un réaménagement gouvernemental ou même un remaniement pur et simple avec à la clé le départ du Premier ministre. Celle-là même qui est dépassée par les événements et ne sait pas trop ce pour quoi elle est là. Le sourire gêné qu’elle arbore, tel un mannequin dans une vitrine, le prouve à suffisance.

Affaire à suivre

Moussa Touré

 

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