Réforme de l’Etat : La société civile exprime ses préoccupations

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L’institutionnalisation des autorités traditionnelles, l’élection des Maliens de l’extérieur à l’Assemblée nationale, une place de choix aux droits humains dans la nouvelle Constitution, etc. telles sont entre autres préoccupations de la société civile dévoilées hier au ministre des Droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat, au cours d’une rencontre d’échange.

Dans sa série de prises de contact avec les forces vives de la nation, le ministre des Droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat a rencontré les organisations de la société civile ce lundi. Au cœur des échanges, le processus de la réforme de l’Etat, la question des droits de l’Hommes au Mali et la révision de la Constitution  du 25 février 1992.

Pour Me Kassoum Tapo, la révision de la loi fondamentale est une nécessité aujourd’hui pour la sortie de crise.

“La révision de la Constitution engagée n’est pas une révision de confort comme en 2000 -2011 où les présidents respectivement Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré avaient tenté. La présente révision est une exigence, une nécessité du fait de la situation politique et sécuritaire du pays. Nous sommes tenus à faire cette révision. Elle est comme une conditionnalité de la paix et de la réconciliation”, a souligné Me Tapo.

Parlant de la Réforme de l’Etat, le ministre Tapo a insisté qu’elle soit nécessaire dans un pays où l’administration publique “est caduque” et plus en plus “inefficace”.

Sur la question des droits de l’Homme, Me Kassoum Tapo, a assuré les OSC de son engagement pour bannir les atteintes aux droits humains.

Saluant ce cadre d’échange autour des sujets intéressant la vie de la nation, les organisations de la société civile n’ont pas manqué d’exprimer leurs attentes par rapport à la nouvelle constitution et au processus de la réforme de l’Etat.

Elles ont tout d’abord suggéré au chef du département des Droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat,  de réserver une place de choix aux droits et devoir de la personne humaine dans la nouvelle Constitution. L’autre attente de la société civile, c’est la considération des autorités traditionnelles dans la future Constitution.

“Donner un poids constitutionnel au pouvoir traditionnel permettra de régler pas mal de problème. Si vous voyez que le Niger et le Tchad ont pu gérer rapidement leurs crises du Nord, c’est parce que leurs autorités traditionnelles, reconnues par leurs constitutions, ont joué leur rôle dans l’impartialité totale.  Nous insistons à ce que la nouvelle reforme prenne en compte les autorités traditionnelle”, a appuyé le Dr Abdoulaye Sall, président de Cri-2002.

Du côté du Haut conseil des maliens de l’extérieur, les attentes sont claires.

“Notre première préoccupation  c’est de constitutionnaliser l’égalité des citoyens maliens, qu’ils soient établis sur le territoire national ou hors du territoire national. L’autre grande préoccupation c’est la représentation des Maliens de l’extérieur dans les institutions de la Républiques. Aujourd’hui, les Maliens de l’extérieur sont faiblement représentés dans certaines institutions voire absents dans ses institutions. Cela n’est pas normal”, a regretté, Mamadou L. Bane, représentant le Haut conseil des Maliens de l’extérieur, avant de dénoncer le cas de l’Assemblée nationale.

“L’absence des députés élus par les Maliens de l’extérieur est une discrimination qui ne se justifie pas. Aujourd’hui, on a des pays comme le Maroc, le Sénégal, le Niger, etc. qui ont des députés par leurs compatriotes établis à l’extérieur. Il n’y a pas de raison de nos jours,  que le Mali qui a la plus ancienne organisation des migrants parmi tous ces pays ne soit pas à la enseigne”, a soutenu, M. Bane.

Rassurant les organisations de la société d’avoir pris bonne note, le ministre des Droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat les a invités à créer un cadre de concertation en vue de contribuer efficacement au processus de la réforme de l’Etat.

Maliki Diallo

 

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