Révision constitutionnelle : Le Plan machiavélique de Paris

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Les Maliens ont manifesté ce samedi à Bamako contre le référendum pour la révision constitutionnelle du président IBK.
Les Maliens ont manifesté ce samedi à Bamako contre le référendum pour la révision constitutionnelle du président IBK. © REUTERS/Luc Gnago

Le tiraillement actuel entre les « pro et anti » projet de révision constitutionnelle n’est qu’une suite logique du calendrier établi par la France en faveur de l’indépendance de Kidal, et pourquoi pas de Taoudénit et Ménaka. En effet, quelle que soit l’issue de ce tiraillement, on s’achemine lentement mais sûrement vers cet objectif. A supposer que le référendum se tienne et que le ‘’oui’’ l’emporte, ce sont les groupes armés qui en sortiront gagnants, puisqu’ils auront suffisamment de marge de manœuvre pour aspirer d’abord à une autonomie, puis à l’indépendance, à la faveur d’un autre référendum  d’autodétermination. Au regard du discours présidentiel, tout porte à croire que la tenue du référendum signifierait systématiquement le ‘’oui’’. Il ne reculera pas comme il l’a dit ; et « ne pas reculer » malgré cette mobilisation grandiose veut dire qu’on est certain d’en sortir vainqueur.

Si, par contre, le référendum n’est pas tenu, la France, ses alliés de la soi-disant communauté internationale et surtout les groupes armés de la CMA, les « amis » de la métropole, y verront un prétexte suffisant pour laisser aux indépendantistes toute latitude de prendre leur destin en main. Pour eux, tout en y reconnaissant l’intégrité du Mali, ils conçoivent l’Accord comme un tremplin vers le divorce avec la nation mère.

En somme, les dés sont pratiquement pipés. En empêchant les Fama d’entrer à Kidal, la France a misé sur l’usure du temps. En forçant la main aux autorités de signer un Accord inapplicable, elle espérait le scénario en cours, l’enlisement suscité par les « pro et anti révision », qui lui donnerait les coudées franches sur la « question Kidal ». Elle a de fortes chances d’atteindre son objectif, étant aidée en cela par les propres dirigeants du Mali, visiblement prêts à embraser le reste du pays, pour donner son indépendance au Nord. Le scénario catastrophe  serait la balkanisation de tout le Mali. Comme l’espèrent le soi-disant spécialiste français des Touareg, Boileau (pour qui ‘’toute existence a été déniée aux Touareg’’ – quel cynisme !), mais aussi le fils du pays, le soi-disant professeur Abdoulaye Niang, qui se fait le porte-étendard de l’impérialisme occidental.

La Rédaction

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3 COMMENTAIRES

  1. Il faut dire le plan machiavélique de Ibk avec la complicité de Paris .
    Un président qui vend sont pays à 5 cfa

  2. Le drame dans ce pays, c’est l’incapacité de nos concitoyens à faire front commun, comme nous l’avait fortement recommandé feu le Président Modibo Kéita, pour barrer le chemin à nos ennemis! Nos divisions internes sont telles que la division du Mali est presque inéluctable sauf miracle ! En effet, nous parlons, critiquons, vilipendons à tout vent, mais agir reste notre point faible, car avoir du cran n’est pas chose commune parmi nous! Dommage ! Autant nous en remettre au Bon Dieu, lui, c’est sûr, qu’Il tient Ses Promesses.

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