Révision constitutionnelle : le sursis du bon sens

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Discours à la Nation du Président de la République, Chef de l'Etat, S.E.M Ibrahim Boubacar KEÏTA sur le « Projet de loi portant révision constitutionnelle », Koulouba 18 août 2017
Discours à la Nation du Président de la République, Chef de l'Etat, S.E.M Ibrahim Boubacar KEÏTA sur le « Projet de loi portant révision constitutionnelle », Koulouba 18 août 2017

Un bon conseil reste intemporel. Ainsi il y a trois cents ans, le poète disait : «Seigneur, que l’intérêt de tant de gens de bien Vous fasse au moins surseoir ce voyage funeste». Ainsi en acceptant de surseoir à ce projet en écoutant les conseils avisés et non les laudateurs, le président de la République nous évite un voyage funeste et cela est à saluer, car le respect du peuple et l’humilité sont deux grands atouts pour qui entend bien gouverner.

Ce qui me rend particulièrement heureux dans la situation présente, est qu’elle vérifie un vieil adage voulant que les peuples aient les dirigeants qu’ils méritent. Ainsi, par son engagement le peuple malien a montré qu’il méritait d’être écouté. S’il s’était comporté en mouton, il aurait été traité comme tel. Pour autant, nous partisans du non devons également avoir le triomphe modeste car le sage a dit : «une grande équipe sait gagner avec humilité et perdre avec fierté». Quant à ceux qui veulent le pouvoir, maintenant que ce projet de révision est je l’espère enterré, ils doivent le conquérir par les urnes. Nous devons rester profondément démocrates. Irrémédiablement légalistes, définitivement républicains et résolument patriotes.

Un grand Africain disait : «Comme le dit le bon sens, ce n’est pas au loup que l’agneau confie le soin de le défendre». Nous devrions avoir compris depuis longtemps que les solutions des 30 dernières années n’ont pas marché. Bon élève de la Banque Mondiale, FMI, et toutes ces autres organisations chargées de distribuer les bons points, cela ne veut rien dire tant que nous sommes dépendants. Ils font de nous ce qu’ils veulent.

Mais cela n’est possible que parce que nous n’avons jamais réussi à nous assumer, nous peuples d’Afrique, nous supposées élites africaines. Toujours à quémander auprès du «loup» ce que nous ne prenons pas la responsabilité de produire. Toujours victimes, toujours apitoyés sur nous mêmes…

Pour vaincre, pour se développer, il faut une mentalité de gagnant. Mais cela seul ne suffit pas, il faut prouver par nos actions que nous pouvons enregistrer des résultats. 7% de taux de croissance suffit à nous gonfler d’orgueil, alors qu’il est anormal qu’un pays africain fasse moins de 10%. Même cela, ce sont des broutilles au regard de la distance qui nous sépare des objectifs.

Pourtant, je reste optimiste et sais que s’il y a un réel éveil des consciences, une prise en compte véritable des enjeux, au-delà des slogans et un leadership constant au-delà du populisme, il ne faut pas trois ans pour qu’un pays décolle. Pour cela, nous ne devons plus être des assistés, mais des peuples qui prennent leur destin en main. Dieu veille.

Madani TALL

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2 COMMENTAIRES

  1. 1- Il n’ y a rien d’honnête et d’assez original de ce que M IBK vient de faire contrairement à tout cette émotion, de compassion et de cette pluie de félicitations à son égard. Quoi de plus normal dans une démocratie qu’un chef d’Etat prenne en considération la voix de la majorité et de sursoir à un projet, donc écouter tout simplement la voix du peuple.Arrêtons donc avec In God, we trust!!

    2- Avec du recul on a assisté au contraire à la plus grande page de “com” médiatique et psychologique d’un président en mal pour n’avoir rien à présenter comme bilan après 4 ans d’exercice et qui plus est, l’a reconnu comme tel sur Al-Jazeera. Son sursis n’est qu’un gain à récupérer pendant les élections…Regardons les faits!!!!!

    3- C’est la récupération du plus grand show politico-religieux digne d’une “Cosa Nostra” qui fut organiseé par la présidence en chorégraphie avec l’orchestre religio-coutumier en vue des élections à venir. Et pour cause, justement pour avoir fait cause commune avec le politique dans les business foncier, colportage et camionage. Le tout au détriment du lambda…!!!!

    4- En clair il a s’agit donc de berner simplement les Maliens, du genre du bourrerau salvateur qui tend la corde à celui qu’il avait précédemment précipité dans le puits. Histoire d’une PAIX pour le Mali…!!!

    5- Le projet a divisé les Maliens, M IBK a soi-disant évité le pire au Mali, a délivré le pays et est passé de ce fait comme ce chef de famille qui par enchantement a eu le souci de sa maison, sans préciser qu’il a eu peur entre autre du mot d’ordre ultime de la désobéissance civil prévu par la loi et surtout de l’ascendance sans précédent de la jeunesse sur la chair électorale religieuse en matière de mobilisation. Et qui connait l’homme IBK, rien d’étonnant de voir dans les mois à venir l’armée malienne dans Kidal, ou soit sa propre présence, soit un de ses ministres, ou aussi de delivrance de passeport et carte NINA pour nos compatriotes de l’Extérieur…!!!!

    6- Cette cristalisation de la crise malienne au Nord n’est et ne fut qu’ une histoire de gros business autant pour les rebelles du Nord et du centre que pour les dinosaures du sud où on a vu une partie de l’iceberg à travers le troc organisé par les partisans du OUI…!!!
    Aux Maliens de faire attention à la naiveté, que tout cela pour cela n’était en réalité qu’un piège sans fin!!!

  2. A partir du 19/08/2017 à minuit, les maliens ont pris leur destin en main. IBK risquait de mettre le pays dans une logique incompréhensible. Les patriotes ont compris et vite qu’il font barrer la route aux aventuriers. Heureusement le pire a été éviter . Les traîtres ont disparu de l’écran radar: Me TAPO, Me GANO, la Présidente de la Cour Constitutionnelle Mme Mananssa DAGNOKO, les députés de la majorité présidentielle et d’autres qui ont trahi le peuple ensuite , IBK après . Ce combat des patriotes a permis d’IBK de mesurer son poids politique avant l’election presidentielle de 2018. Il doit le savoir etre partant , puisqu’il sera battu des le premier tour.

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