Atteinte à la liberté de presse : Boukary Daou jeté en prison, le boycott continue

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Boukary DaouLe directeur de publication du quotidien privé « Le Républicain », Boukary Daou, arrêté début mars pour avoir publié une lettre ouverte des soldats au nord qui dénoncent les avantages accordés au capitaine Amadou Haya Sanogo, a été inculpé d’ »incitation à la désobéissance ». Il a été placé sous mandat de dépôt, le lundi 18 mars 2013 par le procureur du Tribunal de première instance de la Commune IV.

Boukary Daou a été placé sous mandat de dépôt et transféré du Tribunal de première instance de la C IV vers la Maison d’arrêt centrale de Bamako-Coura. Le procureur de la République n’a pas auditionné le journaliste mais s’est basé sur les déclarations et les auditions faites par les services de Sécurité de l’Etat.

Il lui est notamment reproché la diffusion de fausses nouvelles et l’incitation aux crimes et délits, lorsque le journal « Le Républicain«  a diffusé la fameuse lettre d’un militaire qui reprochait au capitaine Amadou Haya Sanogo son salaire faramineux versé mensuellement et qui avoisinerait les 4 millions de F CFA.

Selon l’accusation, Boukary Daou, en tant que directeur de publication, aurait poussé les forces armées qui livrent bataille au nord aux côtés des troupes de la Misma et des forces armées françaises contre les narco trafiquants, les terroristes et les bandits armés à la révolte.

Une première audience est prévue le 16 avril prochain, au Tribunal de la Commune IV, mais dès aujourd’hui, les avocats de notre confrère peuvent déjà engager une procédure de demande de mise en liberté provisoire. Ce premier grand pas est une lueur d’espoir pour la libération définitive de Boukary Daou.

Cette inculpation survient au moment où la Maison de la presse du Mali dénonce toutes les brimades contre la presse depuis le putsch du 22 mars 2012 et l’avènement de Dioncounda Traoré. Des menaces de mort, des interpellations arbitraires et des agressions sont exercées contre des journalistes dans l’exercice de leur profession.

Affaire à suivre.

Sory I. Konaté

(stagiaire) 

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4 COMMENTAIRES

  1. Mais écoutez qui vous a supplié (les journalistes égarés maliens)de mettre fin à votre histoire de “presse morte”? continuez vraiment au lieu de passer tout le temps à hurler et laissez le peuple maliens s’occuper de ses vrais problemes.

  2. Les journalistes doivent enquêter et dénoncer, malheureusement tel n’est pas le cas au mali. Certains attendent qu’un client leurs amènent un faux dossier sur X ou y pour commencé à publier sans analyse moyennant de l’argent. C’est ça le journaliste au mali. Si non tout le monde connais les fléaux de notre société qui sont les raquettes de certains agents de la police, les détournements du denier public, l’acharnement de la presse, le népotisme, l’abus des maires, l’impunité, la justice sociale, le trafique de drogue, le banditisme national et international, vente des notes dans les universités malgré, les modes de recrutements dans la fonction public, le fonctionnement des DAF, les surfacturations, les djhadistes, les politiques … .
    Voilà des mots que la presse doit traiter pour donner un coût d’accélérateur à notre démocratie.

  3. Si certains journalistes maliens n’étaient pas à la merci des pouvoirs politiques, ont n’en serai pas là.
    Ils sont sujet de leurs propres cupidités. Désormais travaillez correctement et informez les lecteurs sur des choses qui aidera le mali et ses enfants à se développés.

  4. Un an de transgression de règles de barbaries et de régression de libertés.

    Il y’a un an, le monde entier regardait abasourdi, de jeunes officiers subalternes de l’armée malienne, transformer une mutinerie spontanée contre le régime incompétent, corrompu et médiocre d’ATT, en un coup d’état des plus stupides en Afrique contemporaine.

    En effet, le cadre démocratique arraché dans le sang, par le peuple souverain du Mali, 20 ans plutôt, permettait aux maliens de régler le problème de la mauvaise gouvernance d’ATT par l’arsenal juridique offert par la constitution du 25/02/1992.

    Il suffisait d’élire un nouveau président par le scrutin qui était prévu le 29/04/2012 de lui faire parachever la construction institutionnelle du pays par la mise en place de la Haute Cour de Justice de la république, et de juger tous ceux qui ont abusé de la république de par leur position dirigeante.

    Les forces vives de la nation pouvaient valablement et dans le cadre du droit obliger nos autorités judiciaires à aller dans ce sens dans l’intérêt supérieur du Mali.

    Mais hélas, l’agitation inutile et stupide des soldats sans vision qui ne comprennent rien au fonctionnement d’un état, a conduit à la violation flagrante de notre constitution, à l’effondrement de l’état, à la cassure de la chaîne de commandement de l’armée malienne et à la prise des trois régions du nord de notre pays et une bonne partie de celle de Mopti et même de Ségou par les groupes armés rebelles et islamistes.

    La transition politique incrédule, issue d’un accord-cadre contre-nature, mijoté entre la médiation de la Cedeao et la junte de Kati, va d’hésitations en hésitations, d’impuissance en incompétence à assurer la stabilité et la sécurité dans le pays.

    L’armée se déchire dans une guerre inopportune de bérets, la police se chamaille pour des grades non méritées, la classe politique et la société civile montrent toute leur carence à prendre de la hauteur quand la nation est menacée et en danger.

    Les maliens, frappent à sang leur propre président jusque dans son bureau.

    Premiers ministres, politiques, journalistes, anciens ministres passent au Moulinex de la nouvelle anarchie de Kati et ses cohortes encagoulées.

    Au même moment, les populations du nord se réfugient en masse dans les pays voisins, si elles ne sont pas victimes de lapidations, flagellations, amputations des membres inférieurs et supérieurs, ou tout simplement privées de télévision, de sport et de centre de loisirs.

    Les mausolées d’une valeur patrimoniale inestimable pour toute l’humanité partent en fumée, perdues à jamais.

    La gouvernance chaotique de la transition politique, succède donc à l’irresponsabilité d’une gouvernance insouciante du régime d’ATT.

    Les mutins de Kati, qui nous disaient en mars 2012 qu’ils sont venus pour lutter contre la rébellion, se terrent désormais à Kati quand les armées étrangères combattent à Kidal les derniers bastions islamistes du pays.

    Désormais, ils sont réduits à faire la honteuse police des journalistes et des opinions divergentes, sous le couvert de la sécurité “d’état” et de la “justice” dans le pays sous les regards impuissants de Dioncounda et de Diango, héritier d’un Cheick Modibo Diarra sorti par la fenêtre d’une transition incrédule et inutile pour le pays.

    Pire ils s’arrogent le droit des rémunérations indécentes et non méritées, aux yeux et à la barbe des maliens frappés de plein fouet par cette crise inutile dont ils sont pourtant les premiers artisans.

    La France qui joue la sécurité plus que la démocratie, devance les États-Unis dans ce dossier malien et prend l’initiative des opérations Serval et panthère, tout en catalysant les initiatives africaines de la Misma avec une mention honorable au Tchad et à son armée de combat, parfait antidote d’une armée de motos “Djakarta” à Bamako et Kati.

    Les gens n’ont pas les mêmes valeurs !

    C’est pour cela le quai d’Orsay a compris qu’il doit exiger une libération ” immédiate” du directeur de publication du journal Le républicain, interpellé par la sécurité “d’état” et qui se retrouve incarcéré pour dit-on incitation à la “désobéissance”.

    Ouh quelle procédure!

    Après tout quand le pays des droits de l’homme prend le leadership dans un pays sans droit, le minimum qu’on peut attendre de lui, est d’exiger le respect des libertés fondamentales du citoyen dont la liberté d’opinion et celle de la presse qui va avec.

    Ah oui, Jules Ferry avait raison, “Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde pour une grande nation, c’est abdiquer”.

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