CHU du Point-G : La colère des malades d’insuffisance rénale

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L’Association Malienne des Insuffisants Rénaux (AMADIR) a  organisé, le mercredi 22 mars dernier, une manifestation au rond point du Point-G pour  dénoncer leurs conditions de traitement au niveau de cet hôpital.

Selon  Siaka Sidibé, secrétaire général de l’AMADIR, cette manifestation vise  à informer l’opinion nationale de ce qui se passe au Point G au niveau de la dialyse.

« De trois séances, nous en sommes maintenant à une seule séance qui ne dure que trois  heures de temps au lieu de 6 heures. Pire encore,  l’’Etat n’a jamais acheté une seule machine de dialyse de l’indépendance à nos jours. Car toutes les 32 machines disponibles au niveau de l’hôpital du Point G sont des dons. Et en plus, seulement 22 générateurs sont actuellement fonctionnels ajouté au  manque de médicaments », a dénoncé le secrétaire général de l’AMADIR Siaka Sidibé. Qui déplore que le Mali ne dispose que  de  quatre (4) centres de dialyse (traitement médical contre l’insuffisance rénale chronique à défaut d’une transplantation) dont un seul public au CHU du Point G. Pour lui, l’insuffisance rénale est une maladie très mal connue au Mali alors qu’elle touche une frange importante de la population. « 400 malades subissent la dialyse au seul CHU du Point G tandis que les personnes qui n’ont pas de places dépassent largement ce chiffre », explique M. Sidibé. Selon qui, tous les malades ‘’dialysés’’ vivent à Bamako afin de bénéficier des soins puisque le reste du pays est dépourvu de moyens de traitement.

« Malgré cela, au moins 10 générateurs sont très souvent en panne. Comme conséquence, le temps de dialyse qui est de 6 heures et 3 fois par semaine est réduit à 3 heures 30 minutes par semaine et cela pour une seule séance. Certains malades peuvent même attendre deux (2) semaines sans être dialysés », a-t-il dénoncé. Et à cause de  cette situation dit-il, le taux de mortalité liée à l’insuffisance rénale est en hausse.

Face à cette situation, l’AMADIR  demande à l’Etat, l’achat de 10 nouveaux générateurs en guise de réserve où la totalité des machines de dialyse du CHU du Point G est utilisée 24/24h. Toute chose qui n’est pas normale selon des spécialistes.
Aussi, déplore-t-il, dans le cadre de la maintenance, en l’absence d’un spécialiste en matière de générateurs, il faut  toujours faire recours à des compétences extérieures.

Pour mettre fin à cela, l’AMADIR propose le recrutement et la formation de quatre personnes (deux ingénieurs et deux techniciens supérieurs), qui à leur retour pourront assurer la formation aux autres.

L’AMADIR suggère également de décentraliser la dialyse dans le reste du pays parce qu’en dehors de Sikasso, aucune autre région du Mali ne dispose d’équipements à cet effet.

Pour les responsables de l’association, aujourd’hui, le coût de la dialyse est très élevé au Mali. Au Point G disent-ils, la dialyse coûte 2500 FCFA par séance. Et compte tenu de cette situation, l’AMADIR demande la gratuité pure et simple du traitement, de même que la prise en charge totale des analyses mensuelles, trimestrielles et annuelles.
Aussi, à défaut de sécurité sociale, l’association recommande l’établissement d’un partenariat public-privé afin de pouvoir prendre en charge certains malades dans le cadre de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO).

Signalons qu’au Mali, la transplantation de reins ne s’effectue pas encore alors que sur le plan juridique, tous les textes ont été adoptés et le personnel formé à cet effet.

Enfin, l’association estime qu’aujourd’hui, le service de Néphrologie ne peut pas gérer à la fois ses problèmes et ceux de la dialyse. C’est pourquoi, elle estime qu’il serait plus judicieux  de créer au niveau du CHU du Point G, un service de dialyse à part entière.

Souleymane Birama Minta

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