Lutte contre le Virus Ebola au Mali : Le langage de vérité des spécialistes de l’OMS

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Le secrétaire  exécutif de l’ONU-SIDA, Michel Sidibé, la directrice générale  de l’Oms Margueritte Cham  et un éminent spécialiste Jean-François Delfraissy, coordinateur d’Ebola-France International,  étaient  au Mali pour rencontrer  la société civile et la presse. En clair, il s’agissait de  voir ensemble comment apporter la riposte appropriée contre Ebola. La rencontre a eu lieu à l’Hôtel Radisson Blue, le dimanche dans l’après-midi.

Michel-Sidibe1Selon, le Professeur Jean-François Delfraissy, le Virus Ebola tire son nom d’une rivière en République Démocratique du Congo. Il a été découvert en 1976 à l’époque ou le pays s’appelait le Zaïre, la découverte a été effectuée  par une équipe de chercheur Américain sous la conduite de Piter Piot. A ses dires, le Virus Ebola est un Virus difficile avec un taux de mortalité très important  et les chances de survie s’élèvent à seulement 50%.  Selon toujours le professeur Delfraissy quand on  approche quelqu’un qui est infecté sans protection, le virus une fois dans le corps reste silencieux pendant au moins 18 jours, période pendant laquelle il n’ya aucun symptôme. Pendant cette période silencieuse on   ne contamine pas  quelqu’un. C’est au bout de cette période silencieuse   que la maladie Ebola se développe dans le corps. Elle dérape en moins d’une dizaine de jours et dans 50% des cas, elle occasionne les décès. Le professeur Delfraissy signalera que les gens qui sont guéris   de la maladie sont immunisés contre la maladie. «  Souvent on utilise leur sang  pour guérir d’autres malades même là il faut être très  prudent » a prévenu le professeur. Le Virus qui sévit actuellement en  Afrique de l’ouest n’est pas différent  du Virus   découvert en RDC. Comme hypothèse  pour sa venue en Afrique de l’ouest le professeur avance différents arguments, il pense que c’est dû au fait qu’il ya plus de mouvement, que les taxis brousses sont plus actifs, peut être la déforestation, qui a entrainé la venue d’une chauve souris plus près de là, qui a eu des contacts qui ont été plus importants.

« Nous luttons dans une vision de santé globale  contre la maladie, nous n’avons pas de médicaments. Des candidats médicaments ont été testés sur 15 personnes venant essentiellement du nord, c’est des porteurs qui ont été rapatriés. A partir de début décembre, il sera peut être possible pour les malades du sud d’accéder à ces médicaments notamment en Guinée » a renseigné le spécialiste français. Avant d’ajouter qu’il aurait fallu 8 ans pour que les médicaments du Sida soient disponibles au sud.  Pour Ebola, il a fallu 4 mois pour que les médicaments quittent le nord pour le sud cela veut dire que tout s’accélère. Il n’ya pas de vaccin contre Ebola, mais il ya des candidats vaccins qui sont en cours d’expérimentation. «  Là aussi le Mali est en première ligne la dessus on a visité tout de suite le centre , mais ce sont des candidats vaccins , on aura les premiers vaccins fin décembre  début janvier, c’est en ce moment qu’un comité indépendant de l’OMS sous l’égide de l’OMS   prendra une décision pour aller plus loin ou pas , mais tout s’accélère, même si  des agences essaient  de lever les aspects réglementaires , nous sommes  en une période ou nous sommes en attente des premiers résultats » a-t-il indiqué.

Avant de poursuivre : «  Le Mali aussi est une étape clé qui est en proie à une petite épidémie qui peut soit être circonscrite, c’est le succès au Mali, soit au contraire n’est pas être totalement arrêté, parce que c’est difficile, parce que vous pouvez avoir d’ici quelques jours, d’ici les 10 prochains mois quelques cas supplémentaires qui vont arriver , il ne faudra pas vivre ça   comme un échec , on attend ce cas , mais l’objectif c’est de restreindre ce cas que ça ne se généralise pas , comme ça s’est généralisé dans trois pays de l’Afrique de l’ouest  , l’enjeu , il est là puisque la réponse n’est pas médicale  parce que  nous n’avons pas de médicaments, la réponse elle est sociétale et tout le monde est concerné, les associations de la société civile en première ligne , les décideurs religieux… »    a-t-il expliqué.

Pour Michel Sidibé le patron de l’ONUSIDA le mal est là, il faut maintenant le circonscrire  et pour cela il faut l’implication et des décideurs et des membres de la société civile. Michel Sidibé de plaider pour que les fonds destinés à la lutte contre le virus Ebola soient décaissés le plus rapidement possible. Et, lui de poursuivre que le virus existe, il ne faut pas se leurrer. Le patron d’ONUSIDA, dira qu’ il a assisté au premier cas  du virus Ebola dans le district Ougandais de Gulu. Enfin, il a mis en garde le Mali contre ceux qui ne croient pas au virus. Avant de souligner qu’à cause du virus 2 millions de personnes ne vont pas à l’école au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone  et 50% des travailleurs restent à la maison.

A sa suite, la directrice générale de l’OMS Margueritte Thian  a souhaité      que l’on ne stigmatise pas les malades car cela peut être dangereux a-t-elle prévenue.  Elle de souhaiter que les décideurs et la société civile mènent une intense   campagne  de proximité pour que les populations prennent des mesures de précaution sans avoir peur.  A noter que les rumeurs selon lesquelles le virus ne survit pas dans un pays tropical comme le Mali sont  fausses.

Badou S Koba              

 

 

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