Période de grande chaleur : Un moment d’enfer pour les femmes ‘’tchato’’

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Si la période de chaleur est un moment pénible pour les personnes âgées et les enfants, elle est également un enfer pour les femmes ‘’tchato’’ notamment les femmes qui utilisent les produits dépigmentant. Puisque cette période est favorable aux maladies liées à la peau.

La période de chaleur est un moment d’enfer pour les femmes qui utilisent les produits pour dépigmenter la peau. C’est un moment ou les agressions contre la peau sont nombreuses, puisque, le thermomètre peut grimper au-delà des 40° dans la capitale malienne. Cet état de fait, elle est favorable à la dépigmentation de la peau. Et selon le Docteur dermatologue, Adama Dicko, la dépigmentation consiste à utiliser des produits cosmétiques à base d’hydroquinone ou de corticoïdes, dans le but d’éclaircir la peau. Il estime qu’à Bamako, « sur dix (10) femmes, huit (08) se dépigmentent la peau ». Ces femmes utilisent différents produits « il n’y a pas que les corticoïdes, des substances comme le citron est utilisé, même la vaseline contient à 20 % des éléments dépigmentant. Souvent seules les pratiquantes ont le secret de leurs produits ». Les produits utilisés contiennent souvent du mercure.
En effet, le phénomène est très répandu et cause d’innombrables problèmes de peau. « Des problèmes esthétiques peuvent survenir, par exemple, des zones résistent aux crèmes et ne s’éclaircissent pas c’est le cas des doigts, du contour des yeux et du dos. Et même le traitement de ces zones est très difficile », explique le Dr Dicko. D’autres complications peuvent se manifester « il s’agit de complications bactériennes et de complications parasitaires entre autres. Ces femmes peuvent attraper la gale. Chaque produit a son mécanisme d’action » insiste davantage le Dr Dicko. En Afrique, les magazines, la publicité et le cinéma, encouragent d’une certaine façon les personnes à peau fortement pigmentée à avoir une peau plus claire. Cette pratique est devenue un véritable phénomène de société. Des sensibilisations à travers la radio et la télévision se font pourtant pour décourager l’utilisation de ces produits vecteurs de nombreuses maladies.
La dépigmentation volontaire est une pratique essentiellement féminine en Afrique. « J’aime m’éclaircir la peau avec les produits. Ça Ne me pose aucun problème sauf en période de chaleur parce qu’en temps normal je frotte ma peau avec mes mixtures deux à trois fois par jour », nous confie une femme ‘’tchato’’.

La dépigmentation, une pratique qui prend de l’essor en Afrique

Historiquement, la pratique de la dépigmentation volontaire prend sa source en Afrique du Sud. Les marchés anglophones africains constituent la destination initiale des produits (descriptions dès 1961 en Afrique du Sud et dès le début des années 70 au Sénégal). Le phénomène se répand rapidement en Afrique subsaharienne à partir des années 80. La dépigmentation volontaire s’est largement développée au cours de ces 20 dernières années, avec la mise à disposition, à la fin du XXème siècle de moyens techniques d’éclaircissement efficaces, faciles d’emploi et bon marché. Cette progression pourrait en partie s’expliquer par l’influence que peuvent exercer certaines industries spécialisées dans les cosmétiques pour peaux fortement pigmentées, par le biais de publicités volontairement agressives et omniprésentes dans la presse féminine.
Soulignons que, la dépigmentation volontaire est une pratique essentiellement féminine en Afrique. Toutefois, les hommes peuvent y recourir également, notamment dans certains pays d’Afrique Centrale. C’est dans les années 50 que le potentiel éclaircissant de l’hydroquinone a été découvert de façon fortuite, sur des ouvriers à peau dite noire travaillant dans une usine de caoutchouc, aux Etats-Unis, (dépigmentation des parties découvertes). Dès lors, la dépigmentation volontaire commence à se développer massivement à partir des années 60 et 70.
Agmour

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