Santé publique : Le REMAPSEN –Mali outillé par la SOMAGO sur l’avortement sécurisé

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Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN-Mali) en partenariat avec la Société Malienne de Gynécologie Obstétrique ( SOMAGO) , a organisé le 29 juillet 2022 au Mémorial Modibo Kéïta un atelier d’information et de renforcement des journalistes sur l’avortement sécurisé dans les limites de la loi au Mali.

Co-présidée par le président de la SOMAGO, M. Youssouf Traoré et Mme Fanta Diakité coordinatrice du REMAPSEN-Mali, la présente session à l’intention d’une vingtaine de médias a réuni des experts de la santé sur la problématique de l’avortement non sécurisé et ses conséquences sur la santé maternelle. Selon les experts de la santé, l’avortement à risque est l’un des principaux facteurs de mortalité et morbidité maternelle. Entre 2010 et 2014, on estimait à 25 millions le nombre d’avortement non sécurisé par an, soit 45% du total des avortements. Toujours selon la même source, au Mali l’avortement est la cinquième cause de décès maternel  sans compter que la pratique  constitue 9% des complications directes de la grossesse et 5% des décès maternels sont des suites des complications de l’avortement.

Dans sa présentation, le Pr Moukoro Niani, gynécologue-obstétricien , a attiré l’attention  sur le danger de l’avortement non sécurisé c’est à dire pratiqué par un personnel non qualifié ou effectué dans un environnement non adéquat. A cet effet, il parlera des risques de perte de vie et des séquelles à vie qui peuvent subvenir suite aux complications liées à cet avortement. Revenant sur  le fort taux des avortements pratiqués  dans le monde : 56 millions d’avortements entre 2010-2014 tous les ans par les femmes et filles âgées entre 15 – 44 ans, soit 35 avortements pour 1000 femmes, le Pr. Niani a  projeté des images mettant en exergue les risques et conséquences des avortements non sécurisés.  Une pratique qui peut s’amenuiser quand on sait que la loi relative à la santé de la reproduction émet des dispositifs pouvant éviter des grossesses non désirées et mettre un frein à  l’évolution des grossesses à risque. Il s’agit de la loi N°02 du 24 juin 2002, une loi qui dans son article 2, octroie le droit aux hommes et femmes de mener une vie sexuelle responsable, satisfaisante et sans risque. Et son article 03 et 04 s’articule sur l’accès aux méthodes de planification et à l’accès aux services de santé pour bénéficier des soins de meilleure qualité. D’autre part, cette loi autorise l’avortement sécurisé dans certains cas notamment pour la sauvegarde de la vie de la femme, lorsque la grossesse résulte d’un viol ou d’une relation incestueuse. Aussi, il est essentiel que les populations soient informées sur le cadre juridique existant en matière de la santé de la reproduction ainsi que sur le danger de l’avortement clandestin et non sécurisé afin de sauver des vies.

La SOMAGO dont la mission essentielle est de lutter contre la mortalité et la morbidité maternelle et néonatale avec le financement de la Fédération internationale de gynécologie (FIGO), a mis en œuvre un projet de sensibilisation en faveur de l’avortement sécurisé dans les limites de la loi au Mali pour une durée de 3 ans afin de contribuer à une réduction de la mortalité et de la morbidité maternelle liées aux avortements à risque. Quid que le REMAPSEN a engagé dans la promotion de la santé, l’environnement que de s’approprier  cette sensibilisation, car à l’image de la SOMAGO, le réseau dans l’exercice quotidien de son travail s’investit dans la lutte contre la mortalité et morbidité maternelle et néonatale .
Khadydiatou SANOGO/maliweb.net

 

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