1ère édition de la case de l’entrepreneur : Le parrain Samba Bathily remet un chèque de 17,5 millions F CFA aux vainqueurs

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Les rideaux sont tombés le week-end dernier à l’hôtel Sheraton sur la première édition de la Case de l’entrepreneur avec la remise de chèques géant aux trois vainqueurs de ce concours par le parrain de cette première saison, Samba Bathily PDG d’ADS Group.

Placé sous la présidence du ministre de l’Industrie, du Commerce, des PME Arouna Niang avec le parrainage de l’opérateur économique Samba Bathily, la Case de l’entrepreneur est un concours de télé réalité  organisé par Dashili de Ander Baba Diarra. Il permet de mettre les jeunes entrepreneurs évoluant dans plusieurs secteurs d’activité comme  l’agrobusiness, BTP, artisanat-culture en compétition.

Ainsi durant plusieurs mois, la dizaine de candidats après des séances de formation, de coaching étaient le week-end dernier à l’hôtel Sheraton face aux membres du jury et aux officiels pour la grande finale. Une opportunité mise à profit par les postulants pour expliquer le secteur d’activité de leur entreprise, les difficultés rencontrées et les perspectives.

Aux termes de cet exercice, c’est Moussa Doumbia un sortant de l’IPR/Ifra de Katibougou avec  l’entreprise Jus Bougouni qui a été classé premier par le jury. Il est suivi de Rokiatou Sanogo qui intervient aussi dans la production de jus à base de fruit locaux. La troisième place est occupée Anounou Coulibaly, spécialisé avec son entreprise dans la transformation des déchets en pavé.

Tous les trois vainqueurs ont reçu individuellement un chèque de 5 millions F CFA offert par le parrain Samba Bathily lequel a donné aussi un prix de 2, 5 millions pour consoler la seconde jeune dame de cette aventure qui n’a pas pu être sur le podium. En tout cas le premier de cette première édition n’a pas caché  sa joie.

“Je suis très ému avec ce chèque qui sera d’une importance capitale pour notre jeune entreprise qui, faut-il le rappeler, a été créée en juin 2018 avec siège social à Moribabougou. Actuellement, nous employons 67 personnes avec une capacité de 400 bouteilles par jour. Avec le prix que je viens de recevoir, il s’agira de renforcer la capacité de production de l’entreprise par l’achat de machine et nous projetons d’atteindre 3000 bouteilles par jour d’ici 5 ans. Nous envisageons également de partir à la conquête de marchés dans d’autres régions du pays et de la sous-région”, a soutenu Moussa Doumbia.

Le concepteur de ce projet Ander Baba Diarra a remercié tous ceux qui l’ont accompagné dans la concrétisation de cette initiative notamment le ministère de l’Industrie à travers le ministre Arouna Niang et l’opérateur économique Samba Bathily.

“J’ai voulu montrer avec cette initiative que malgré la guerre, des jeunes  se battent à longueur de journée pour relever ce pays avec leur entreprise. Ce sont des jeunes qui croient en leur business et  il y a aussi gens comme moi qui sont prêts à les accompagner”, a laissé entendre Ander Baba Diarra.

Le ministre de l’Industrie, du Commerce des PME s’est félicité  de cette initiative de promotion de la culture de l’entrepreneuriat chez les jeunes. C’est pourquoi selon lui cette cérémonie revêt une importance de premier plan pour son département et le gouvernement de transition qui a placé les jeunes au cœur de la politique de développement.

Quant au parrain, il a soutenu qu’il ne pouvait ne pas soutenir ce projet eu égard à l’importance des entreprises dans la création d’emploi  jeunes.

“Car qui parle d’emploi, parle de l’essence de tout être, car sans emploi on ne peut pas créer de richesse. Connaissant la nature de la question, c’est pourquoi j’ai décidé d’accompagner ces jeunes -là qui ont accepté de prendre un risque. Et ce risque doit être accompagné par le secteur privé mais surtout le secteur public”, a expliqué le parrain.

Il faut rappeler qu’en marge de cette cérémonie des attestations de reconnaissance ont été remis à plusieurs structures partenaires de cet événement.                         

 Kassoum Théra

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“Le groupe ADS a été impliqué dans des projets de 5 milliards de dollars à travers le monde

Notre compatriote Samba Bathily, patron d’ADS Group, est un self made man, un entrepreneur touche à tout, notamment de l’énergie solaire, à la fibre optique en passant par les cartes biométriques… L’homme d’affaires qui a ses entrées chez plusieurs dirigeants africains exécute des projets au nord comme au sud. Quoi de plus normal qu’il soit considéré comme une  référence pour beaucoup de jeunes entrepreneurs. D’ailleurs, c’est face à ces jeunes champions de l’entrepreneuriat dont il a parrainé le financement des projets à l’hôtel Radisson Collection “Ex-Sherathon) le week-end dernier, que l’homme d’affaires malien a décliné sa vision de l’entrepreneuriat.  Il a révélé aussi qu’avec son groupe, ADS, il a été impliqué dans des projets de 5 milliards de dollars soit près de 4.000 milliards de Fcfa.

C’est en face d’un parterre d’invités, avec en tête le ministre du Commerce, de l’industrie, des PME, Arouna Niang, que le patron du Groupe ADS, Samba Bathily, a expliqué sa vision de développement du continent africain, notamment la problématique de l’emploi des jeunes. D’ailleurs, pour le Pdg de ADS Group, la question de l’entrepreneuriat jeune est une question de sécurité nationale, voire internationale, parce que l’Afrique est le continent qui regorge de plus de jeunes.

“Si on regarde les statistiques, l’Afrique doit créer 20 millions d’emplois par an pour les 10 prochaines années, sinon on n’aura des problèmes parce dans une quinzaine d’années la population africaine va atteindre 2 milliards d’habitants et il y aura 500 millions de personnes qui seront sur le marché de l’emploi. C’est pourquoi,  si on ne fait pas attention, tous les pays africains risquent d’être ingouvernables car ces jeunes sans emploi sont des bombes à retardement et ça deviendra alors une question de sécurité nationale.

Samba Bathily, patron d’ADS Group recevant des diplômes de reconnaissance des mains de Anders Baba Diarra

Et si ces jeunes-là décident de tenter leur chance ailleurs, ça deviendra une question de sécurité internationale. J’ai dit une fois devant un président de la République, à Nairobi : “Si on n’aide pas l’Afrique à se développer dans tous les sens, plus précisément dans les infrastructures de base, à savoir l’énergie, les routes, les chemins de fer, la fibre optique (des secteurs sur  lesquels d’ailleurs nous, nous travaillons du nord au sud), le continent  africain deviendra le problème du monde”, a soutenu le Pdg d’ADS Group.  Pour lui, il suffit que, dans les années à venir, 100 millions des  500 millions de jeunes  sans emploi décident de traverser la méditerranée, pour créer le chaos chez les Occidentaux.

Création de champions locaux

“Face à la détermination de ces jeunes chômeurs qui luttent pour leur survie,   je ne vois aucune armée ou encore aucune police qui peut les arrêter. C’est pour cela que dans tous les projets que je réalise en Afrique, je fais tout pour qu’il y ait un volet emplois-jeunes car ce qui se passe aujourd’hui en Afrique, c’est que beaucoup de projets sont réalisés par les entreprises internationales, il n’y a pas de transfert de compétences ni de transfert de richesse. 

Et tant qu’on ne crée pas de richesse, on ne peut créer d’emploi. Quelque part, cela interpelle nos dirigeants africains afin qu’il mette sur place des politiques de création de champions locaux comme ce fut le cas des pays asiatiques dont la Corée du Sud”, a laissé entendre Samba Bathily. Avant de rappeler qu’en 2004, il a fait venir au Mali l’ancien ministre des Finances de la Malaisie (parrain du miracle économique malaisien), lequel  a été reçu par le président ATT.

“ATT a posé la question de savoir quelle a été la recette de l’ancien ministre pour l’essor économique de son pays. Il l’a répondu en ces termes : “Nous avons remis l’accent sur deux choses. Primo l’Homme malaisien. A cet effet, plus de 45% du budget étaient consacrés à l’éducation et à la formation professionnelle.

Secondo,  quand on arrivait au pouvoir, les Malaisiens étaient considérés comme les plus paresseux et notre économie était tenue par des Chinois et des Indiens. Nous avons décidé d’inverser cette tendance, tout en prenant dans chaque secteur des entrepreneurs sur lesquels nous avons misé. Et nous avons aussi conditionné que toute entreprise étrangère, qui projette d’exécuter un marché local, doit aller en joint-venture avec une entreprise locale”, a expliqué M Bathily.

Il a aussi conseillé, qu’en Afrique, il faut qu’il y ait une volonté politique de créer des champions locaux dans tous les domaines. “Il nous faut demain des entreprises à l’image de Bouygues, de Facebook. C’est possible ! Nous avons un marché florissant. Je me suis battu pour cela en affrétant un avion pour faire le tour de plusieurs capitales du continent avec le Commissaire à l’industrie et au commerce de l’Union africaine, Moutchanga, pour convaincre les ministres du Commerce, les chambres africaines de commerce afin que nous travaillions pour un marché africain.

Le salut de l’avenir de l’Afrique se trouve dans un marché commun. Ce marché commun nous pouvons le réaliser si on mutualise nos efforts dans le secteur privé au lieu de faire la concurrence comme c’est malheureusement le cas.

 Il suffit qu’un Africain gagne un marché, il est automatiquement combattu par ses propres frères, comme si c’est interdit que les champions locaux prospèrent. Parce que Bouygues, pour qu’elle puisse prospérer, il a fallu 100 ans qu’elle gagne plusieurs marchés en France, faire des erreurs, se rattraper pour être au top” s’est adressé le patron d’ADS Group à l’assistance.

Ce n’est pas tout. Pour lui,  pour la question d’entrepreneuriat, on doit changer d’approche. Par exemple, si le Mali trouve sa force dans le coton, le gouvernement doit créer des industries, des champions sur tout l’écosystème du coton.

“Nous avons fait une étude qui conclut que si chaque Africain portait du lundi au vendredi les tenues locales, cela représentera une industrie de 128 milliards de Dollars avec 50 millions d’emplois créés. Pour le cas de l’industrie de la mode en France,  elle se chiffre à 150 milliards d’euros, un chiffre d’affaires supérieur à celui de l’industrie aéronautique et l’industrie automobile” a-t-il révélé.

En tout cas, le patron du Groupe ADS, en panafricaniste convaincu, a invité les entrepreneurs africains à mutualiser les efforts tout en rappelant qu’avec son groupe, il a été impliqué dans des projets de 5 milliards de dollars (près de 4000 milliards Fcfa) à travers le monde.            

Kassoum THERA

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