La corvée éducative des enfants talibés à San

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Le sort peu enviable des enfants de la rue de Bamako

Si l’apprentissage du coran est synonyme d’obéissance à son maitre pour accéder à la connaissance, il faut aussi un temps pour apprendre et comprendre. Mais aujourd’hui cette mission éducative est transformée par certains maitres coraniques en pure exploitation des enfants. Il arrive même que certains maitres coraniques offrent des talibés en contrat dans les champs de rizicultures ou pour des tâches domestiques  moyennant rémunération. Ses enfants, confiés à eux pour apprendre  passent le plus clair de leur temps en corvée. Ils ne reçoivent par conséquent aucune éducation de la part de leur maitre.

La situation est particulièrement inquiétante dans la ville de SAN où les mioches vivent dans les conditions très  précaires. Ils  sont exposés à des maladies et méritent que des mesures soient prises pour stopper le phénomène, d’autant qu’il  est porteur de conséquences fatales en cette période cruciale ou les plus démunis deviennent des proies pour les islamistes. Au lieu de quoi, les hautes autorités maliennes préfèrent orienter les regards vers ce qui se passe en Libye auquel le drame de proximité n’a pourtant rien à envier quant aux traits esclavagistes.

 POURQUOI SEULEMENT LES ENFANTS DES PAUVRES AUX ECOLES PUBLIQUES?

Les écoles publiques sont seulement destinées aujourd’hui aux fils des pauvres, à cause des multitudes problèmes  qui règnent au sein de ses établissements et que parviennent à esquiver les plus riches.

L’éducation dans ses établissements est remise  en cause tant par la qualité de l’enseignement produit que par l’instabilité grandissante. L’école publique est en effet confrontée par un mode  d’enseignement  incohérent, un système  inadapté  conduisant ainsi les enfants à l’échec car les  innovations apportées au système  sont mal maitrisées par les enseignants. Le constat est amer : les niveaux continuent de baisser, les enfants abandonnent, le taux de  déperdition scolaire augmente. Dans ses écoles, les effectifs pléthoriques sont une conséquence logique de l’insuffisance des infrastructures sans compter l’insécurité grandissante. La situation est d’autant inquiétante que les enfants  abandonnés à leur sort s’adonnent aux pratiques indésirables qui répandent l’insécurité est dans les villes avec la prolifération de bandits de grand  chemin et de criminels qui n’hésitent pas à braqués les agents en pleine journée.

Pourquoi une école  pour les pauvres et une autre pour les riches ? Le système éducatif malien  est discriminatoire car l’enseignement au privé est différent de celui du public. Certes la même méthode syllabique est enseignée tant dans le privé et dans le public, mais certaines écoles privées sont sécurisées par les forces de sécurités tant que dans certaines écoles publiques  les enfants circulent librement avec les armes et la  drogue sans être inquiétés. Cette disparité au sein d’un même pays découle du fait queles enfants de cadres ou des riches ne fréquentent plus  les écoles publiques. Faut-il alors délaisser les  écoles publiques ? En tout cas la situation est très cruciale car l’avenir de  millions d’enfants  est hypothéqué par un manque de volonté politique à l’endroit des écoles publiques alors que chaque année des milliards sont déboursés pour le fonctionnement desdites écoles. La solution pourrait résider dans la révision par les autorités du système éducatif dans  les établissements publics qui mette les enfants dans leur droit à un éducation de qualité.

ALOU KEITA

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