À fleur de vérité : Mon cousin reste coi

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Il est bel et bien là, mon cousin. Il faut croire qu’il n’est pas très chanceux, sinon qu’il est poursuivi par une poisse qui ne dit pas son nom. On lui aura prêté toutes les meilleures intentions du monde, mais il tourne toujours en rond avec une incapacité notoire à donner un sens à son action. L’homme providentiel serait-il incapable de combler les attentes des Maliens ?

S’il est difficile ou peut-être prématuré de poser un tel postulat, il n’en demeure pas moins que de nombreux indices poussent ceux qui ont le nez creux à considérer plausible ce postulat. D’autant que mon cousin adoré n’a posé aucun acte susceptible de conforter le capital de sympathie dont il bénéficiait au sortir de son élection. Il semble que sa seule élection a suffi à son bonheur, peu importe le reste ! Il dort depuis sur ses lauriers.

Ce qui est d’autant plus ahurissant réside dans le silence de mon cousin face aux nombreux scandales qui assaillent son début de mandat. Tout ce qui avait été dénoncé dans la presse comme malversations, s’est avéré au point de confondre certains ministres du gouvernement. Ces ministres, épinglés dans les différents rapports élaborés par la section des comptes de la Cour suprême et le Bureau du Vérificateur général de la République, suite à la visite d’évaluation du Fonds monétaire international (FMI), sont supposés être des proches de mon cousin. Autant dire que, si son implication directe n’est pas établie dans ces affaires, il reste concerné de près par ces malversations.

Pourquoi ne parle-t-il pas, pour mieux se faire comprendre, au peuple malien qui l’a élu à une majorité écrasante ? Or, dit-on, «qui ne dit mot, consent». En termes clairs, mon cousin doit avoir un paquet sur la conscience. C’est ce qui pourrait justifier sa soudaine apathie. En tout cas, il demeure coi, comme pour dire que rien de tout cela ne semble troubler son sommeil. Ce qui s’apparenterait à un défaut de responsabilité ou à un manque d’aplomb. Insouciance ou inconscience ?

À cette question, à défaut d’en avoir une réponse, j’ose donner ma langue au chat. Une évidence cependant : mon cousin est malheureux.

Issiaka SISSOKO

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