Histoire de femmes : Le henné ornement digne des grandes occasions

2

Le henné, plus connu sous l’appellation de “diaby” au Mali, est une plante que jadis nos mères utilisaient pour noircir leurs mains et leurs pieds. Cependant de nos jours, ce produit est devenu sujet a plusieurs dessins ornementaux que les femmes réalisent pour donner plus de beauté à leurs mains et pieds. Réservé aux événements des plus hautes importances – mariages, fiançailles, baptêmes – beaucoup de gens se posent des questions sur l’importance accordée à son utilisation. Des précisions avec Naïny Coulibaly, dessinatrice au henné.

 Aujourd’hui à Bamako, ce ne sont pas les occasions qui manquent pour que les femmes se bousculent à la porte de celles qui les font encore plus belles. Le henné est une plante tinctoriale originaire d’Inde et d’Arabie, cultivée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, informe notre décoratrice.

Et de confier : “Le henné, traditionnellement, était utilisé par les femmes d’un certain âge lors de nos événements traditionnels de mariage de baptêmes, etc. Lorsqu’une jeune fille se mariait, elle était obligée de porter du henné avant et les mois qui suivent son mariage. Cela tout en la rendant belle, servait à son identification comme jeune mariée parmi des milliers d’autres femmes. Le henné l’a protège aussi des mauvais esprits qui rodent autours des jeunes mariés”.

Elle ajoute que “pour les cérémonies de mariage, les cérémonies de baptême n’étaient pas en reste. Une femme qui venait d’accoucher était elle aussi appelée à se faire appliquer le ‘diaby’ sur ses mains et ses pieds. Cela avait les mêmes vertus que pour les nouvelles mariées. Jadis, on accordait beaucoup d’importance au henné parce que c’est un produit curatif et divin. On dit généralement que c’est une plante du paradis”.

Contrairement aux décennies antérieures, la technique d’application du henné est devenue plus complexe. Autrefois, les femmes appliquaient le ‘diaby’ plus facilement avec une seule couche encore appelé ‘le goudron’. Aujourd’hui, se félicite notre spécialiste, il existe autant de motifs que de modèles pour le plaisir de bons nombres de femmes.

“La technique consiste à mélanger la poudre fournie par les feuilles de henné séchées et pulvérisées avec de l’eau. Il faut le laisser se reposer un temps avant de la découper des rubans à colle blanc. Après on se sert de ce ruban découpé pour dessiner des figurines  géométriques ou des fleurs sur la paume des mains et des pieds de la cliente. Ensuite on applique le mélange du henné sur les parties recouvertes par les rubans et on les recouvre de plastiques pour permettre au  produit agir efficacement”.

Notre artiste dit ensuite, qu’il faut obligatoirement attendre deux à trois heures avant d’enlever le henné et appliquer un produit chimique, ‘poroni’, qui le rendra plus noir. “Aujourd’hui, avec l’apparition de nouvelles techniques de décoration de la  paume des mains et des pieds, comme le tatouage, le henné, pratique symbolique, tend à perdre de sa valeur d’antan. Car, avec le tatouage, on économise plus de temps, plus d’argent et c’est moins fatiguant”.

En termes de prix, elle explique que cela dépend de la complexité du modèle mais aussi de la taille du dessin. Au minimum, il coûte entre 1500 et 3000 F CFA.

Phénomène de mode ou tendance actuelle, le henné demeure la plante fétiche qu’il faut utiliser lors des événements de marque pour être encore et toujours plus belles. Et la mode… n’a pas encore fini de revéler toutes ses facettes.

Kadidiatou Djiré (stagiaire) 

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. Le henné n’est pas cultivé qu’ “au Moyen-Orient et en Afrique du Nord” seulement!Dans la région de Kayes, un arbuste très fréquemment utilisé autour des enclos comme haie vivante a aussi ses feuilles sèchées qui donnent le henné 😉 😉

Comments are closed.