Récit de Gory Karounga suite aux atrocités des jihadistes

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Récit de Gory Karounga suite aux atrocités des jihadistes
Gory Karounga

Je m’appelle Gory Karoungna, je suis né à Kayes. J’ai un frère et une sœur, Drissa qui a 11 ans et  Awha qui a 6 ans. Je n’ai jamais été  scolarisé,  mes parents étaient cultivateurs.

Je n’avais pas de travail à Kayes et j’ai quitté la maison. Puis, je suis parti au Nord, précisément à Gao où j’avais trouvé du travail, puisque je gardais les troupeaux des villageois nordistes pour gagner un peu d’argent que je pouvais envoyer à mes parents.

Je me trouvais dans la forêt pour garder les troupeaux, quand des gens armés sont venus en décembre 2012. Ils ont recruté par force des bergers, mais ceux qui ont résisté, ont été tués. J’ai été arrêté avec les autres bergers. Nous étions au nombre de 5 personnes. Parmi les cinq, deux ont résisté et ils ont été tués. Nous restions plus que trois. Nous avons été emmenés dans un endroit inconnu, les yeux bandés avec des turbans,  de sorte que nous ne savions pas le lieu où nous étions.

Nous avons marché pendant quatre jours ; parfois, nous montions dans des 4/4. Des hommes armés voulaient me recruter pour faire le combat, sans savoir pour quelles raisons.

Dans la journée, nous étions attachés et la nuit, on nous détachait seulement pour aller aux toilettes. Une nuit, j’ai demandé à un  gardien de me détacher pour aller aux toilettes et j’en n’ai profité pour m’enfuir. J’ai frappé le gardien qui m’accompagnait à plusieurs reprises, le laissant à terre.

J’ai pris la fuite et j’ai couru toute la nuit, de crainte d’être rattrapé par mes geôliers. Au petit matin, j’ai pris par un camion de passage pour l’Algérie. Je ne connaissais pas cette région. Je suis arrivé à Tamenrasset dans le Sud de l’Algérie. J’ai trouvé un peu de travail de chantier, puis je suis parti avec un passeur. Je suis passé par des villes et villages et je suis resté cinq mois en Algérie.

J’ai continué vers le Maroc où j’ai passé un mois pour trouver un bateau. Pendant mon séjour au Maroc, j’ai fait la connaissance d’autres Africains qui étaient à la recherche d’un moyen pour quitter le Maroc. Ainsi, j’ai trouvé un bateau et avec quarante passagers clandestins, j’ai effectué la traversée pour arriver au Sud de l’Espagne, dans un petit port.

La Croix-Rouge en Espagne nous a accueillis. Là, j’ai trouvé une personne qui m’a aidé pour prendre un bus et aller en France. Je suis arrivé le 29 juin 2013. Je demande la protection de la France et des bonnes volontés.

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6 COMMENTAIRES

  1. Avec tout ce courage mieux vaut retourner a kayes pour faire tes propre projet car en France maintenant il n’y a plus d avenir même les français vont en Afrique maintenant

  2. du courage et bonne chance. Cherche à avoir de l’argent et surtout n’oublie pas ta famille qui souffre encore. ➡

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