Enregistrement illégal de conversations d’usagers à la DNCC : 02 opérateurs économiques et 01 policier portent plainte

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La Direction Générale du Commerce et de la Concurrence a-t-elle surpassé la Sécurité d’Etat en matière de filature ? Sinon, de quel droit un agent de cette Direction se permet-il d’enregistrer des conversations d’usagers à leur insu ? Et, à quelle fin ?

Dans notre pays, ils sont nombreux les agents du service public et parapublic à se croire au-dessus des usagers, brimés et lésés au quotidien. C’est le cas de deux jeunes opérateurs économiques maliens qui, depuis vendredi dernier, gardent de mauvais souvenirs des locaux de la Direction nationale du commerce et de la concurrence.

Ce jour, alors que les deux jeunes importateurs de marchandises patientaient dans la salle d’attente pour être reçus par le Directeur, un inconnu qui faisait des va-et-vient prend place auprès d’eux dans un fauteuil, active l’option dictaphone de son smartphone et se met à enregistrer les conversations des deux hôtes du jour. Mal lui en a pris, le Monsieur à mouchard sera interpellé par un des opérateurs économiques qui l’ordonna d’arrêter immédiatement l’enregistrement. Irrité par la réaction des visiteurs, le Monsieur surpris en train d’enregistrer se présente comme étant le comptable du Directeur National du Commerce et de la Concurrence. Alors, il clame alors, selon des témoins, son droit à faire ce qu’il veut.

Dans la salle d’attente, la conversation se transforme en une vive dispute et attire l’attention dans les bureaux de la DNCC.

En inconfort, le Sieur Mariko qui se trouve effectivement être l’agent comptable du Directeur de la structure, est allé jusqu’à sommer les deux opérateurs économiques à évacuer les lieux comme des malpropres.

Refus catégorique des deux opérateurs qui, pour ne pas se faire agresser, en appelèrent au secours et à la médiation du Commissariat du 3è arrondissement de Bamako. Pire, malgré l’arrivée de six policiers dépêchés, l’agent comptable Mariko, refusa d’obtempérer.

Constatant les faits, les policiers repartent sans l’agent comptable en manque de civilité et sans son téléphone/smartphone qu’il a utilisé pour enregistrer les deux usagers.

C’est seulement 72 heures après, c’est-à-dire le lundi 30 janvier au matin que le Sieur Mariko s’est rendu au commissariat du 3è arrondissement pour remettre son smartphone dont le contenu a été vidé. Ce qui, aux yeux de la police, complique la possibilité de mener loin l’enquête.

Il nous est cependant revenu que les deux opérateurs économiques et un policier (chef de la mission) ont porté plainte contre le comptable de la DNCC. Que diantre, qu’est-ce qui peut amener un agent d’un service public, de surcroit, comptable, censé être en train de gérer des questions de finances à enregistrer les conversations des usagers ? Le Directeur national qui se retrouve cité, présumé complice dans cette affaire, a-t-il commandité cet acte puni par la loi ? Avait-il besoin d’écouter les opérateurs économiques pour fonctionner ? L’évolution du dossier nous le dira.

Affaire à suivre dans notre prochaine parution.

I.T

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