Institut National des Arts : Libération des quatre étudiants détenus

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Après deux semaines de détention à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako, les quatre étudiants de l’Institut National des Arts (INA) ont été  déclarés non coupables par le Président du Tribunal de Grande Instance de la commune II au cours de son audience du lundi 08 février.

Le 25 janvier dernier, de violents heurts avaient opposé les étudiants de l’INA à une délégation de la Coordination du bureau national de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM). Dans la foulée, quatre étudiants de l’INA ont été arrêtés par les policiers du Commissariat du 3ème arrondissement. Le lendemain, c’est-à-dire le 26 janvier, Dramane Diarra, Ibrahim Keita, Djibril Yousouf Diakité et Ibrahima Diallo ont été placés sous mandat de dépôt pour troubles graves à l’ordre public et atteinte à la liberté de travail par le Substitut du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance (TGI) de la Commune II, Issiaka Kéïta. Les quatre étudiants prévenus ont comparu, le 8 février dernier devant la chambre correctionnelle du TGI de  la Commune II. Tôt le matin, leurs camarades étudiants ont pris d’assaut le tribunal pour réclamer leur libération. Ils portaient une banderole révélatrice : « nous faisons confiance à notre justice, libérez nos camarades».

Selon le Président de la Chambre correctionnelle, les troubles graves à l’ordre public et l’atteinte à la liberté de travail constituent un délit dont la peine varie de trois mois à trois ans de prison. A l’interrogatoire, les quatre prévenus ont répondu ne pas reconnaître les faits qui leur sont reprochés. Ils ont tout nié en bloc. Selon eux, des hommes armés de machettes et de couteaux les ont violemment battus sous les yeux des policiers du 3ème arrondissement qui les ont aussitôt arrêtés pour les soustraire à la violence des éléments de la Coordination de l’AEEM.

Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public, Issiaka Kéïta, a demandé au tribunal de retenir les prévenus dans les liens de la prévention.

Me Aboubacar Souleymane Diarra du Cabinet Hera Conseils, l’un des meilleurs avocats de sa génération, a plaidé pour la relaxe pure et simple de ses clients. Ses clients, a-t-il souligné, ont été victimes de complicité entre le Directeur de l’INA et les membres de l’AEEM. Selon Me Diarra, ce sont le patron de l’INA et ses hommes armés qui sont venus agresser les étudiants réclamant leurs bourses dans leur établissement qui devraient comparaître devant les juges. « De victimes, ils sont passés pour être les coupables en lieu et place de leurs agresseurs », a-t-il plaidé.

L’avocat de la défense a réitéré sa confiance en la justice et demandé au Président de déclarer ses clients non-coupables des faits et de les libérer tout simplement. Aucune preuve n’a été apportée par le ministère public qui pourrait condamner les quatre étudiants, a-t-il affirmé. Me Abdoulaye Dramé a appuyé les propos de son confrère. Selon lui, aucun des prévenus n’est coupable des faits. Ils ne cherchaient qu’à sauver leur peau devant  des hommes armés.

Le Président du tribunal a suivi les deux avocats dans leurs plaidoiries en déclarant les prévenus non coupables des faits à eux reprochés. Les quatre étudiants ont recouvré leur liberté le 8 février dernier vers 18 heures au grand soulagement de leurs parents, camarades et amis.

 Bintou Diarra *Stagiaire*

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