Les coups de la vie : Quand la jalousie prend une dimension criminelle ?

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Dès que j’ai posé les pieds dans ce service, j’ai été frappé par ces deux jeunes gens. Très B.C.B.G (bon chic bon genre), beaux garçons et aussi très sympathiques. Je n’ai eu aucune difficulté à m’intégrer dans la boite. Ils ont été de véritables maitres pour moi. Je n’étais pas tout le temps avec eux puisque nous n’étions pas dans le même service. J’étais à la comptabilité. C’était toujours avec un grand plaisir que nous nous retrouvions le week-end pour nous amuser. Broua était le plus imposant. Il était celui qu’on aimait le plus et il était très gentil. Pour cela, il était le plus souvent considéré comme chef de projet dans l’entreprise. Mais il associait toujours son “Jumeau’’ Badri. Un jour, au cours d’une réunion de travail, le patron a décidé que Broua aille en Belgique acheter des machines pour la boite. Il devait y aller lui-même, mais il avait des rendez-vous très importants à honorer ici.

Ce jour-là, tout le monde taquinait Badri en disant : “mon gars, cette fois ton jumeau bouge sans toi. Heureusement que le voyage n’était pas préparé, sinon vous auriez trouvé le moyen d’y aller ensemble’’. Apparemment, Badri n’était pas d’humeur à plaisanter. Broua est parti deux jours après la réunion. Il a fait une semaine. A son retour, nous nous sommes retrouvés comme tous les vendredis en boite pour prendre un pot avant de rentrer. Broua nous avait rapporté à tous un souvenir de la Belgique. Dans la boite, il nous arrivait de sortir de temps en temps pour répondre à des coups de fil à cause de la musique. Ce jour-là, Badri était très excité. Il se levait par moments pour danser. Puis le portable de Broua a sonné. Il s’est levé pour répondre à son appel. J’étais resté sur place avec Badri. A un moment donné, Badri essayait de chasser les mouches qui rodaient autour de nous pour les empêcher de tomber dans nos verres. Je l’ai vu mettre son doigt dans le verre de Broua en disant : “maudite mouche». Broua est revenu en nous racontant qu’il était sur un coup qui allait rapporter gros. Il en parlait en s’adressant à Badri. ‘’Mon frère, dans un mois on va toucher gros’’. On continuait de boire quand Broua s’est mis à hurler. Il se plaignait de douleur au ventre. Il ne pouvait plus se tenir debout. Badri et moi avions essayé de le soulever. Il vomissait sans arrêt. J’ai demandé qu’on le transporte à l’hôpital. J’avais peur, très peur même. Vu notre panique, certaines personnes se sont rapprochées de nous pour nous aider. Le DJ a arrêté la musique. Car l’heure n’était plus à l’amusement. Broua a perdu connaissance pendant qu’on essayait de le conduire à l’hôpital. De toute ma vie, je n’avais jamais eu autant peur. Broua vomissait du sang. Le propriétaire de la boite est arrivé en catastrophe, nous demandant d’attendre. Il avait un remède contre le mal de Broua. Moi j’étais sceptique, je voulais qu’on aille à l’hôpital avant qu’il ne soit trop tard. Le propriétaire m’a demandé de lui accorder cinq munîtes et si Broua ne s’en sortait pas, on l’emmènerait à l’hôpital. Il avait l’air tellement sûr de lui qu’on a obéi. Il lui a d’abord administré une paire de gifles afin qu’il revienne à lui. Avant de lui faire boire une mixture gluante mélangée à de l’huile. Broua s’est mis à vomir de plus belle. J’avais toujours peur. Le propriétaire rassuré m’a dit : “il vomit encore. C’est bon signe. C’est un empoisonnement. C’est courant dans les bars. J’ai toujours un antidote sur moi pour mes clients. Laissez-le vomir ce qu’il a avalé. Dans dix minutes, Il sera sur pied’’.

 

Ma réaction a été de demander : “Mais qui l’a empoisonné ? Nous n’étions que trois sur notre table. Je sais que ce n’est pas moi. Donc c’est qui’’ ? Soudain, l’image où Badri a enlevé selon lui la mouche du verre de Broua m’est revenue. Je me suis retourné vers lui. Il était aux côtés de Broua qui semblait se remettre peu à peu. Très en colère, je lui ai dit : “Mon frère, tu as mis quoi dans son verre‘’ ? Il disait ne pas se reconnaitre dans cette accusation. Une bagarre a éclaté entre nous. J’étais décidé à savoir la vérité. J’ai donc insisté pour qu’il plonge son doigt dans son verre lui aussi avant de boire le contenu. Il a refusé. Je me suis mis à le tabasser. Certains jeunes du bar, très en colère, m’ont aidé à l’immobiliser. J’ai introduit de force ses cinq doigts dans son verre et je l’ai obligé à boire le contenu. Il pleurait et a avoué que c’était lui le coupable. Cinq munîtes après, même scénario : vomissements, douleurs atroces au ventre. Le propriétaire a une fois de plus fait usage de son antidote. Broua qui allait déjà mieux assistait à la scène en pleurant. Badri a avoué qu’il ne supportait pas que Broua le coiffe dans tout et qu’il soit celui qu’on admire le plus. Et ce puissant poison devait mettre fin à sa vie, n’eut été la vigilance du propriétaire du bar. J’ai décidé de conduire Badri à la police. Broua m’a supplié de le laisser. Tout le monde était contre sa décision, mais il a dit de le laisser avec sa conscience parce qu’il souffrait déjà beaucoup. J’ai voulu en parler au patron. Broua m’a fait jurer de ne pas le faire. Il m’a dit : “Mon frère, j’aurais pu mourir. Si Dieu m’a épargné, je ne crois pas qu’il sera content de savoir que je me suis vengé. Je lui pardonne. Cela me servirait de leçon“.

J’ai respecté sa décision. Cela fait trois ans aujourd’hui. J’ai gardé le secret comme promis. Badri a démissionné de la boite. Il ne supportait plus le regard des uns et des autres, car persuadé qu’ils étaient informés. Pourtant, personne n’en savait rien. Je suis devenu le meilleur ami de Broua. Il dit toujours que je suis son frère et que je lui ai sauvé la vie.

 

Papi

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2 COMMENTAIRES

  1. J'ai toujours dit et je le soutiens : l'être humain est la créature la plus vile sur cette terre. nous connaissons les animaux féroces pour le mal kils sont capables de faire mais l'homme, malgré sa capacité de raisonner, commet les pires atrocités sans que sa future victime s'en doute. Ke Dieu nous préserve.

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