Morcellement du champ hippique : Afin d’assouvir sa boulimie du gain facile, Adama Sangaré veut faire porter le chapeau à la présidence de la République du Mali

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Adama Sangaré, le maire de Bamako, le 17 novembre 2017 à Paris. © Vincent Fournier/Jeune Afrique
Adama Sangaré, le maire de Bamako, le 17 novembre 2017 à Paris. © Vincent Fournier/Jeune Afrique

Soupçonné de vouloir morceler le terrain des sports équestres de Bamako, Adama Sangaré veut faire porter le chapeau au ministère des sports et avoir agi au nom des plus hautes autorités maliennes.

Dans notre dernière parution qui rapportait le point de presse des responsables du champ hippique relatif à l’intention du maire du District de vouloir s’accaparer un espace de 4 hectares tendant à recaser les déguerpis du marché rose « qui émanerait » selon Adama Sangaré d’une décision présidentielle. Unukase que n’approuvent aucunement les responsables du champ hippique de Bamako.

Rappelons que le champ hippique de Bamako est une propriété attribuée par le colon français au Mali depuis 1945 pour seulement y faire du sport équestre. Beaucoup sont aujourd’hui les besoins en termes de modernisation et de sécurisation des différents marchés de Bamako et ceux des régions au Mali. Nul doute à ce principe qui est d’ailleurs sine qua non pour la préservation des biens des citoyens qui sont pour le reste des nerfs du développement du pays.

Au regard des incendies et l’état d’insécurité qui règnent dans les marchés en général et ceux de Bamako en particulier, il urge sinon indispensable même de trouver une solution idoine et pérenne à cette situation qui reste autant un casse-tête pour les autorités nationales que communales et des commerçants eux-mêmes. Afin de sauvegarder les acquis des uns et des autres, en termes de fonds, les initiatives ont fusé de partout.

Depuis longtemps, le ministère du commerce et de l’industrie, à travers la CCIM et la mairie du District, conscient de l’état de délabrement de nos marchés a initié des alternatives à la situation insoutenable des marchés. Le marché ‘’Bomboli Niaré’’ en commune 2 fut relooké et accommodé à de meilleur standard. Aussi les Halls de Bamako qui ont couté plusieurs milliards de nos francs furent construits conforme au modèle de marché au standard international.

Il est regrettable de voir aujourd’hui les commerçants boudés cet espace au standard international dû à l’incompétence des autorités en charge de la gestion des marchés et le caractère corrupteur qui émaille l’attribution de ces marchés au détriment des impuissants commerçants et des jeunes diplômés qui voudraient se reverser dans les petits commerces afin de pouvoir se réaliser. Ces derniers restent aujourd’hui buter à des conditions qui dépassent leur pouvoir et tout le monde fait semblant d’ignorer aussi que les marchés ci-dessus cités sont boudés par les commerçants.

S’il urge de trouver une solution pour le recasement des déguerpis du marché rose de Bamako, l’éthique veut que cela soit fait dans les règles de l’art. Une chose que le maire central ignore parce qu’il est animé par une boulimie du gain facile et un esprit de spéculation foncière inégalé. Sinon qu’est-ce qui peut expliquer cet acharnement sans précédent du 1er citoyen de Bamako contre le champ hippique.

Le champ hippique abrite, en plus de l’hippisme beaucoup d’autres disciplines sportives telles que le football et l’athlétisme. Environ 14 autres équipes de football surtout certaines de la ligue 1 du District font des entrainements sur le même terrain. Rappelons que toutes les écoles de la Commune II font leur éducation physique et sportive « EPS » sur le terrain du champ.

Malgré cette évidence de l’importance sans équivoque du champ hippique de Bamako sis au quartier Hippodrome, Adama Sangaré que nul ne semble arrêter dans son machiavélique projet de porter atteinte à ce domaine dédié au sport équestre prétextant y recaser des commerçants déguerpis du marché rose. Le hic est que  les raisons avancées par M. Sangaré s’avèrent insoutenables parce qu’il aurait attribué des lettres et permis d’occuper à des citoyens avec lesquels il doit remplir sa part du contrat.

Que dire lorsque le maire central argue que ce projet est une décision qui vient de la présidence ? Une chose qui semble faux au regard du flou qui l’entoure. En témoigne une correspondance qui date du 16 Février 2018 adressée au Président de la fédération malienne de sports équestres de la part d’un ancien haut responsable du District de Bamako réclamant une partie de la clôture du champ hippique.

Que de manœuvres et d’astigmatismes ! Se fixant comme mobile la correspondance répondant à sa requête adressée au ministre des sports qui aurait donné un accord de principe pour des investigations au niveau du champ hippique pour avoir une parcelle aux fins de faire loger des commerçants. Le cillement du champ hippique serait une cabale entre Adama Sangaré, certains cadres du ministère du sport, le maire de la Commune II, le député Codem Hady Niangadou dit DjoWalaki.

Afin de faire d’une pierre deux coups, la bande Ali Baba profiterait de la mêlée du recasement sollicité des fictifs commerçants pour s’offrir ou même vendre des terrains. Car des beaucoup de commerçants de la place ont été approchés sur volonté des dessus cités par un certain Zambala qui serait promoteur immobilier. Ce qui atteste déjà que ce n’est pas une histoire de recasement et si tel était le cas, il y aurait une liste de commerçants dépourvus au niveau du marché rose.

Il est séant de voir et comprendre d’emblée que tous ces trémoussements n’auraient de mobile que l’accaparement des parcelles du champ hippique et se justifieraient par la mauvaise foi de ceux qui se croient tout permis en République du Mali. Du moins c’est ce qui lisible dans ces incongruités. En tout cas, un maire au service d’une autorité reste toujours attentif à la volonté noble des citoyens et se garderait de créer la zizanie au sein de la cité.

Lorsqu’on sait qu’en plus des responsables de la fédération malienne de sports équestres, des sportifs des 14 équipes de football, des maraîchers et des scolaires de la commune II s’opposent au projet malsain et laconique du maire. Cet ensemble de démonstrations sataniqueset fourbes de Sangaréserait concrètement à des fins commerciales.

Suite à nos investigations et aux documents à notre niveau déposés, il est plus facile de voir la faille de la mauvaise foi qui anime ce projet d’un autre nom. Le cas de l’ancien gouverneur de Bamako, Bréhima Féfé Kone en est illustratif, de fait. Le plus grave dans tout ça est que toute cette machination est faite au nom du Président de la République IBK qui est en perte de vitesse par la faute d’un entourage qui œuvre à sa décadence.

Le hic dans toute cette cabale est que certains élus de la commune II seraient en train de trahir la population de ladite commune. Sinon comment comprendre qu’ils s’adjoignent à une telle véreuse opération de ravissement du seul véritable patrimoine sportif de la commune dont le seul dessein est de s’offrir un luxe de vie. En tout cas, à l’approche des échéances de 2018, il faut s’attendre à tout de ces hommes qui ne sont dignes de la confiance des électeurs.

Que dire aussi quant au département des sports, des responsables comme le Directeur national des sports Mr Fomba servirait de levier à un projet destructeur de cette envergure ? Ce dernier qui argue que les stades et le champ hippique sont des propriétés de l’Etat qu’il faut rentabiliser. Spéculer sur le champ hippique reste une manière pour lui et ses compères de rentabilisation de ce joyau sportif.

Diantre ! Que le ridicule ne tue pas dans ce pays. « Afin d’éviter une possible confrontation entre les enfants d’une même commune, nous disons à Adama Sangaré et ceux qui le soutiennent de revenir sur leurs pas car il n’est jamais tard pour mieux faire. Sinon il va falloir marcher sur nos corps pour mettre en marche son plan de destruction du champ » ont scandé certains jeunes à notre passage au champ hippique.

Sinaly M DAOU

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2 COMMENTAIRES

  1. Le champ hippique appartient à qui au juste? C’est un espace public ou un domaine privé? La solidarité malienne ne va pas au-delà de nos poches. Des maliens qui ont perdu tout dans une incendie et la mairie veut les recaser momentanément dans un autre endroit. Mais d’autres maliens s’y opposent. Comment un tel pays peut prospérer?

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