Plateforme Ante Abana face à la presse : Rappelle à la Communauté Internationale son devoir de prévention des conflits post électoraux et l’invite à une relecture de l’Accord d’Alger

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L’esplanade de la Bourse du Travail de Bamako, a vibré au son de la musique d’ANTE ABANA, le samedi 21 avril 2018, lors de la signature d’un MANIFESTE pour la poursuite de ses activités de l’année en cours. Comme à son habitude, c’était une foule géante composée de personnes de différents horizons et de catégories socio-professionnelles variées qui ont pris d’assaut l’esplanade de la Bourse du Travail. Sous le feu des caméras et micros des journalistes, l’évènement s’est déroulé sans incident.

Après sa victoire contre IBK et son projet jugé « fallacieux » de révision constitutionnelle, et des rumeurs de dislocation, la plateforme ANTE ABANA revient avec un bureau bien structuré et un manifeste pour montrer sa détermination à continuer le combat de veille citoyenne qu’elle s’est assigné depuis 2017.

Interventions musclées des différents orateurs

La Présidente d’honneur, Madame SY Kadjiatou SOW,  Président actif, Monsieur Aboubacar HAIDARA et vice-présidents, se sont succédé pour délivrer un message de lutte contre les différents maux qui gangrènent notre société, orchestrés par le pouvoir d’IBK qui se trouve une fois de plus sous les feux de critiques ; souvent acerbes.

« De la mauvaise gouvernance, à la mauvaise organisation de l’élection présidentielle du 29 juillet 2018, des différentes crises politiques, économiques, sociales et sécuritaires, le Mali est devenu la risée du continent africain. Notre pays fait l’expérience douloureuse d’un niveau de souffrance élevé des populations en général, des couches les plus défavorisées en particulier et que pendant ce temps des ressources importantes sont allouées à des dépenses somptuaires et de prestige dont les justifications défient souvent toute rationalité », critiquent les organisateurs très furieux contre le régime IBK à quelques encablures de la présidentielle du 29 juillet prochain.

« La gouvernance en cours, caractérisée par la multiplication des scandales financiers et l’amplification des formes de corruption, de chantage, de racket des citoyens, du non recevabilité et de l’impunité généralisée, témoigne d’une tragique déconnexion du pouvoir exécutif d’avec les priorités du pays », ont dit les orateurs successifs.

Le Président actif, Monsieur Aboubacar HAIDARA faisant référence au 17 août 2017, date de l’échec du projet de révision constitutionnelle Président IBK, a rappelé que : « Le 17 aout 2017 est une autre victoire pour la démocratie malienne : c’est le jour où le mouvement populaire ANTE ABANA a empêché le renforcement des pouvoirs de l’oligarchie malienne et préservé au peuple malien l’esprit de sa souveraineté, en obligeant le Président IBK à renoncer à son funeste projet de révision constitutionnelle ».

Signature du manifeste

C’est après ces différentes interventions, que le manifeste a été signé. Signé par une cinquantaine de personnes issues des partis politiques, des syndicats, des associations et mouvements de la société civile, le manifeste revêt un caractère patriotique et nationaliste, précise les organisateurs.

Ce manifeste indique ses initiateurs entre autres : «Ayant à l’esprit que seul un vrai débat contradictoire et citoyen, démocratique, populaire, non-élitiste, principalement dans les langues nationales, et dans le respect de la diversité culturelle, pourrait offrir au Mali une véritable renaissance démocratique ; la Plateforme AN TE A BANA affirme sa volonté de contribuer à ce que le peuple malien maîtrise mieux son destin républicain, démocratique et pluraliste. C’est pourquoi : Nous, femmes et hommes, initiateurs et adhérents au présent Manifeste,

Décidons d’élaborer et d’adopter ce Manifeste conformément aux principes directeurs ci-après : – L’attachement indéfectible aux valeurs de la République, à la laïcité de l’Etat, à l’intégrité du territoire national et à la souveraineté du Mali ;  le respect des principes démocratiques ;  l’accès au pouvoir et son exercice conformément à la constitution et aux principes d’un Etat de droit qui comprend le rejet et la condamnation des changements anticonstitutionnels ; la séparation effective des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ; la participation effective des citoyens au processus démocratique et à la gestion des affaires publiques par l’exercice d’un contrôle citoyen ; l’indépendance, la crédibilité, la célérité de la justice et la lutte contre l’impunité sous toutes ses formes ; la transparence dans la gestion des affaires publiques ; la condamnation et la répression des actes de corruption ; la récompense du mérite par l’encouragement de l’intégrité ».

Aussi,  les signataires ont convenu d’assigner comme objectifs stratégiques à la Plateforme AN TE A BANA, de travailler à créer les conditions sine qua non d’une paix durable au Mali, à savoir, l’organisation, à intervalles réguliers, d’élections transparentes et crédibles incluant : le recouvrement de l’intégrité territoriale, y compris le déploiement de l’armée et de l’Administration sur l’ensemble du territoire national ; l’accès démocratique aux médias d’Etat, surtout à l’ORTM  l’instauration de la biométrie et l’audit du fichier électoral ; la création d’une autorité unique et indépendante de gestion des élections ; Arrêtons comme Acte citoyen d’envergure, une campagne nationale et internationale soutenue pour l’amélioration de l’accès aux cartes NINA et contre leur rétention délibérée qui favorise l’ingénierie de la fraude caractérisée par: – La circulation à travers tout le pays de bulletins de vote pré cochés en faveur d’un parti ; l’utilisation de cartes NINA par des électeurs qui n’en sont pas les propriétaires; le tripatouillage des procédures et des résultats électoraux; la désignation partisane des présidents et assesseurs des bureaux de vote.

Au regard de la triste réalité décrite ci-dessus, Décidons de jouer désormais notre rôle de veille citoyenne pour parer aux problèmes conjoncturels les plus urgents, en élaborant et en exécutant, chaque fois que de besoin, des plans d’actions appropriés; Rappelons la Communauté Internationale à son devoir de prévention des conflits post électoraux ; Invitons à une relecture de l’Accord pour la paix et la réconciliation issue du processus d’Alger, afin de le rendre accessible aux Maliens et applicable ; Convenons de lutter farouchement contre le séparatisme et le terrorisme, par la légitimation de l’Etat ».

Par cette conférence de presse le mouvement « Antè Abana » signe son retour après des mois de réflexion.

 

Pépin Narcisse LOTI, stagiaire

 

 

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