Renouvellement du bureau de l’UMAV : Moumini Diarra rempile avec 49 voix contre 4

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C’est désormais effectif, le Président de l’Union Malienne des Aveugles et l’ensemble des membres du bureau sortant sont reconduits pour quatre ans face à leurs adversaires du jour regroupés au sein du Collectif pour le changement dirigé par leur candidat Lassine Coulibaly.

 

C’était mercredi et jeudi derniers à l’Institut des Jeunes Aveugles (IJA) sis à Faladié, en présence du représentant du ministre de la Solidarité, du Président de la Fédération Malienne des Handicapés et des délégués venus de toutes les régions à l’exception de Kidal. Par un verdict sans appel de 49 voix contre seulement 4, et dans la transparence totale devant la presse et le service d’ordre, Moumini Diarra dont le bilan a été fortement salué et le rapport financier hautement acclamé par l’Assemblée générale a fait taire toutes les velléités de dénigrements planifiées contre sa gestion. Ce, par des adversaires qui n’étaient pas à la hauteur du combat malveillant qu’ils ont entamé depuis plusieurs mois contre un mandat conduit de main de maître à la satisfaction générale. C’est un bureau requinqué de 17 membres qui jubile désormais aux commandes pour le bonheur de tous, y compris les adversaires du jour, a promis le Président rassembleur qui s’est montré sage et lucide jusqu’au bout et prévoit même de faire de ce mandat son dernier.

 

Pour parler brièvement du bilan réalisé du 01 décembre 2010 au 29 juin 2014, le bureau de Moumini Diarra a réalisé 96 séances de formation du personnel pour un total de 1 468 agents formés en 339 jours autour de nombreux thèmes à Bamako et à l’intérieur du Mali, à Ouagadougou, Kinshasa, Lomé, Cotonou, Rwanda.

 

Au niveau du monde rural, 435 personnes ont bénéficié du projet d’éducation inclusive, il existe 15 banques de céréales, 65 personnes ont reçu un financement pour les AGR (activités génératrices de revenus).

 

Aussi, de juillet 2010 à juin 2014, l’UMAV et ses institutions ont reçu et encadré 186 stagiaires venant de l’Institut National de Formation des Travailleurs Sociaux, de la FLASH, de l’Institut Universitaire de Gestion (IUG), de l’Institut National de la Jeunesse et des Sports, de la Direction Nationale du Développement Social.

 

Notons quelques réalisations parmi tant d’autres.

 

En effet, l’Unité d’ophtalmologie est fonctionnelle : 4 334 clients ont été satisfaits, 2 300 consultés dont 450 élèves ont été consultés et équipés par un candidat à la présidentielle de 2013 ; l’atelier d’optique a vendu 3 750 paires de lunettes ; tous les équipements optiques des enfants malvoyants ont été confectionnés par l’opticien de l’UMAV grâce à l’appui financier de Sightsavers. Concernant l’éducation, les résultats de l’Institut sont satisfaisants avec un taux de passage entre 60 et 97% au premier cycle (effectif : 774) ; 60 et 90% au second cycle (effectif : 1 333), au DEF 2010 : 50,42%, DEF 2011 : 57,72%, DEF 2012 : 79,74%, DEF 2013 : 57%, DEF 2014 : 37%. Cependant les candidats non et malvoyants ont un taux de 100% d’admission, les échecs se situent au niveau des voyants qui étudient à l’Institut des Aveugles du Mali.

 

A la SOPRAM (Société de production des aveugles du Mali) la production a atteint 365 590 boîtes de craies et 60 760 serpillères pour un montant mobilisé de 306 millions de F CFA.

Du côté de l’UMAV, on note la construction d’un lycée, 28 motos octroyées, 32 facilitations à l’accès à l’emploi (fonction publique et stages), un solde en banque de 10 215 933 F CFA et un montant mobilisé de 305 869 617 F CFA soit un taux de mobilisation de 81,06%.

 

En outre, les agents de l’UMAV et des Institutions ainsi que de la SOPRAM ont bénéficié d’avancement.

 

Nonobstant l’insuffisance des ressources pour réaliser les activités, les besoins, l’UMAV a pu résoudre certains problèmes et s’attaquer à certaines priorités comme le programme de redressement de la SOPRAM, le paiement de tous les arriérés de salaire des ouvriers de la SOPRAM, la poursuite des travaux du lycée dont les six premières classes seront ouvertes pour la rentrée 2014-2015, l’inauguration d’une unité ophtalmologique dans le cadre de l’extension du projet d’éducation inclusive, la construction d’un espace récréatif, un terrain de Cécifoot, des prestations avec le tracteur pendant la période hivernale dans les campagnes et certains cercles.

 

Bref, Moumini revient pour avoir satisfait la grande majorité de ses travailleurs et rempli sa mission à hauteur de souhait. Bon exemple à suivre!

 

Mamadou DABO

 

Droits des personnes handicapées :

L’état fortement interpelle

Si l’application de la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées semble être négligée par les autorités maliennes, elle ne l’est pas pour les personnes handicapées elles-mêmes. C’est pourquoi l’Union Malienne des Associations des Aveugles du Mali (UMAV) a organisé le vendredi 11 Juillet une journée de plaidoyer. C’était dans la salle de conférence de ses locaux. Présidée par le Président de l’UMAV, Moumouni Diarra en compagnie de Yéhia Touré, Coordinateur IEP/ UMAV et Boubou Kouma, Formateur national, cette journée a regroupé tous les acteurs du domaine social. L’objectif était d’échanger avec ces acteurs sur le contenu de la convention puis appeler l’Etat pour son application.

 

L’organisation de la présente journée de plaidoyer s’inscrit dans le cadre de l’exécution du programme opérationnel de l’UMAV en ce qui concerne le volet éducation. En vue d’attirer l’attention de l’opinion nationale sur le contenu de la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées au Mali, l’UMAV a tenu à organiser cette journée. Cela permettra aux uns et aux autres de s’approprier de cette convention afin d’aider l’UMAV en tant qu’organisation de la société civile en véhiculant le message de la convention et être son avocat auprès des populations et des autorités pour insister particulièrement sur la situation des personnes en situation de handicap.

 

Les personnes en situation de handicap ont droit à l’éducation et à la culture comme tout autre citoyen malien et ce droit une fois respecté va leur permettre d’intégrer les écoles, d’obtenir des diplômes et devenir des agents du service du développement social du Mali. Pour le Président Moumouni Diarra, cela vaut mieux qu’ils deviennent demain des adultes mendiants et ce serait trop tard.

 

L’objectif recherché par l’UMAV aujourd’hui est la scolarisation massive des enfants en situation de handicap qui demeure la seule condition permettant d’atteindre l’objectif du millénaire qui est l’éducation pour tous.

 

Selon les estimations de l’OMS, il y a 15,5% de la population malienne qui sont des personnes en situation de handicap et 10% au niveau mondial. Compte tenu certainement des problèmes de la couverture sanitaire de notre pays, l’UMAV pense que l’estimation de 15,5% n’est pas exagérée. Donc face à cette frange importante de la population en situation de handicap, l’Etat a le devoir aujourd’hui plus que jamais d’intégrer des paramètres sur le handicap par rapport au recensement général de la population. Si on n’a pas de statistiques fiables au recensement, il sera très difficile voire impossible de planifier dans le domaine de développement en ce qui concerne cette couche.

 

” Nous mettons l’accent sur la jeunesse de la population malienne, donc il y a une frange importante d’enfants et de jeunes qui ont le droit d’aller à l’école, le droit d’avoir un emploi et notre préoccupation c’est à ce niveau “, a laissé entendre Moumouni Diarra.

En terme de bilan, il nous a été révélé que l’UMAV compte aujourd’hui plus d’une centaine de diplômés des personnes en situation de handicap dont 85 travaillent soit dans la fonction publique, soit au niveau des collectivités territoriales, soit dans le secteur privé. Ils contribuent tous à leur manière au développement du Mali. Toute chose qui témoigne la raison de la création de l’IJA qui est devenu plus tard l’Institut National des Aveugles du Mali pour leur éviter la mendicité. Ces succès ont été enregistrés grâce aux efforts déployés par cette organisation de la société civile qui est l’UMAV. Compte tenu de ses moyens très limités, l’UMAV a été appuyée par quelques partenaires qui ont bien voulu l’accompagner dans l’accomplissement de ses missions. Il s’agit de la prévention et la lutte contre la cécité, la scolarisation des enfants en situation de handicap et leur intégration socio-économique. Il convient cependant de déplorer l’absence du rôle de l’Etat pour l’atteinte des objectifs.

” Notre rôle est de continuer cette organisation des élèves mais nous pensons que c’est l’Etat qui doit pouvoir jouer le plus grand rôle pour que le maximum d’enfants en situation de handicap puissent aller à l’école. La mise à l’échelle de toutes nos actions, en tant qu’organisation, doit être faite par l’Etat “, a déclaré le Président Diarra.

Pour le Coordinateur Yéhia Touré, qui a effectué deux mois d’études à l’université de l’UNIVA à Accra pour apprendre le management des enfants malvoyants, l’UMAV compte emboiter le pas de l’organisme qui finance le projet. C’est de conduire désormais des consultations de masse dans les écoles ordinaires pour sélectionner les enfants malvoyants afin de les équiper pour qu’ils ne perdent pas le résidu visuel. Ensuite faire une mise à échelle du projet au niveau de l’Etat qui a beaucoup plus de moyens pour que ces enfants puissent avoir des équipements dont ils ont besoin surtout les cahiers grands formats, les livres en gros caractère. Enfin sensibiliser le maximum des enseignants, des autorités scolaires pour qu’ils puissent prendre des dispositions en vue de sélectionner et mettre dans mes meilleures conditions les enfants qui ont une basse vision. Soulignons que la réalisation de ce projet combien important ne sera exhaustive sans l’implication totale de nos autorités.

De son côté, Boubou Kouma met en exergue la non application de la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées. Il a noté que cette convention a été adoptée par les Nations Unies le 13 Décembre 2007 et ratifié par le Mali en Avril 2008, le 7è pays africain et 20è mondial. A ces dires son contenu qui comprend une cinquantaine d’articles est loin d’être appliqué. Depuis sa ratification, la convention prévoit la mise en place d’un mécanisme de suivi et application de la convention par l’Etat, la production du rapport d’Etat et l’harmonisation des lois, mais ce qui n’est pas fait. Alors, il est très regrettable de constater que l’Etat demeure encore toujours dans une indifférence sociale en ce qui concerne son application entière et sans faille.

Mamadou BALLO

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