Pour sauver le Mali : Une concertation nationale est inévitable

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Il est de plus en plus évident  que le Mali se trouve dans une tourmente, un tourbillon chaque jour plus fort et qui se manifeste par des crises socio-économiques et politiques chaque jour plus profondes et cela dans tous les secteurs de la vie nationale. On peut simplement dire que chaque jour que Dieu fait, la situation nationale s’envenime, devient plus délétère. A cet effet, un proverbe de chez nous dit qu’il vaut mieux prévenir un mal que de chercher à le guérir.

Cela est d’autant exact que les évènements qui se présentent aux hommes peuvent prendre n’importe quelle direction et dont le déroulement n’est pas prévisible. Une façon de dire qu’il faut, pendant qu’il est temps, éteindre le feu qui couve sous le paillasson du Mali.

De plus en plus les crises s’accumulent sans  que l’on ne sache vraiment où va le Mali, qui dit quoi et qui fait quoi. Certes, bien de politiciens aujourd’hui connus de tous entendent pêcher en eau trouble mais sans se dire que la roue de l’histoire continue à tourner. Aujourd’hui, pratiquement, tout  notre peuple a faim et soif et se meurt de tous les maux.

Sur le front politique, les démons de l’escroquerie et de la spoliation socio- intellectuelle sont déjà à l’œuvre. Ils aiguisent leurs sabres et ce ne sont pas les tentatives de réhabilitation de Moussa Traoré aux mains tachées du sang du peuple malien qui nous démentiront  et pour cause : en taxant Moussa Traoré de républicain lors de son investiture en septembre 2013, IBK a clairement pris effet et cause pour la réhabilitation de celui-ci. Mais cette cause était déjà entendue dans le boucan qui a caractérisé le procès «Crimes de sang» du président déchu par le mouvement démocratique.

N’eut été le courage politique du professeur Mamadou Lamine Traoré, Dr Choguel Kokalla Maiga était sur le point de remettre en selle le parti de Moussa Traoré Union démocratique du peuple malien (UDPM). En lieu et place germa le Mouvement populaire pour le renouveau (MPR) avec un tigre débout. Et depuis, les diables de la réhabilitation de Moussa Traoré se sont mobilisés.

Ainsi, durant les vacances de 2015, une campagne visant à redorer le blason du général s’est mise en branle. Au même moment, une association vit le jour à Bamako pour remettre ATT en selle et préparer son retour au bercail. Une occasion inespérée pour certains chasseurs d’images de produire  sur une même  carte les photos-  portraits de tous les anciens présidents et de l’actuel chef de l’Etat en vue d’une éventuelle réconciliation prévue dans les jours à venir. Qui est fou ? Et pour quelle raison ?

C’est bien  maintenant le tour de ceux qui se moquent des victimes des affres de Moussa Traoré qui se retrouveront pour célébrer la publication d’un livre qui fait l’éloge au dictateur. Ce livre, ils l’ont bien intitulé : «Le Mali sous Moussa Traoré».

Pendant ce temps, on colmate une farce de réconciliation des Maliens. Il faudrait se rendre à l’évidence que ce ne sont pas eux qui peuvent réconcilier les cœurs et les esprits en République du Mali au regard du passé qu’ils traînent derrière eux.

Le bicéphalisme au sein de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) est  annonciateur d’une situation de troubles  que les spécialistes  ne cessent d’attiser aux dépens de l’école malienne et donc du peuple malien tout entier. En substance, l’on retient que le congrès ordinaire du bureau de Coordination de l’AEEM, longtemps repoussé,  s’est enfin tenu les 9 et 10 avril 2016. Mais que s’est- il réellement passé ?

Le secrétaire général sortant  du bureau de Coordination de l’AEEM 201-2015  dirigé par Ibrahim Traoré dit «Jack Beaurs», étudiant à l’IPR-IFRA, a tenu son congrès à l’Institut national des arts (INA), son adjoint- opposant, Abdoul Salam Togola, a tenu le sien dans l’amphithéâtre de la FAST. Dès lors, les deux bureaux se prévalent chacun d’être élu secrétaire général du bureau de Coordination de l’AEEM.

Comme premier signal fort des troubles qui pointent à l’horizon scolaire, pratiquement tous les établissements d’enseignement secondaire étaient en ébullition et cela depuis le vendredi 22 avril 2016. La violence qui a couronné cette journée montre à suffisance que dans ces moments d’incertitude généralisée, la moindre petite étincelle peut mettre le feu à la poudre.

Des dizaines de nos soldats ont été froidement égorgés à Aguel hoc sous ATT. A présent, il n’a pas encore répondu de son acte de trahison orchestré contre la République. Intégrer dans ces conditions des assassins de nos soldats dans l’armée nationale  relève d’une faiblesse du gouvernement.

Il n’y a qu’une seule voie  de sortie du Mali du chaos. La seule voie possible pour redonner confiance à notre peuple c’est d’abord la tenue sans délai d’une concertation nationale tant souhaitée par les tous les patriotes maliens. Cette concertation nationale qui sera à l’allure d’une conférence nationale mettra à nu la gestion catastrophique des démocrates sincères et patriotes convaincus, qui pendant plus d’un quart de siècle ont bouffé ou détourné le patrimoine de toute une nation à leur profit. L’heure est grave

Notre pays en si peu de temps de gestion clanique, les démocrates du Mouvement démocratique, animés de mauvaise volonté politique  ont détruit tout sur leur passage et par des décisions impopulaires. Avec Moussa Traoré, on tente de soigner la plaie sur du pus.

Les démons des eaux troubles se mobilisent. Mais le peuple a vite compris et sait comment y répondre. Si des nostalgiques de la gestion mafieuse de Moussa ont osé rendre hommage à ce bourreau du peuple, c’est parce que le Kokadjè n’a pas été à l’œuvre.

Quant aux  thuriféraires d’ATT, il faut qu’il sache raison garder. ATT a été le plus mauvais président pour le Mali : il a tout cautionné dans notre pays. Celui qui avait dit pendant sa campagne : «Si tu bouffes, tu paies». Il a tout bouffé et a laissé les cadres et les opérateurs économiques tout bouffé. Ensuite, son slogan de campagne 2002 : «Retrouvons ce qui nous unit» aura servi à plus d’un Malien apatride de faire haro sur le bien public.

Quant à l’armée il l’a détruit. Il ne faut pas se tromper, notre pays regorge de cadres intègres et loyaux. Aussi faut-il retenir cette réflexion d’un philosophe français selon laquelle : «personne n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres». Dieu est avec le peuple travailleur du Mali.

 Fodé KEITA

 

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