Tabaski 2022 : L’affluence timide aux marchés de bétail

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A quelques jours de la fête de Tabaski ou les moutons sont immolés, le marché de bétail est peu approvisionné par rapport aux années précédentes. Les moutons se font rares, l’achat se fait nonchalamment, et les vendeurs de mouton sont aux abois. Qu’est-ce qui explique cet état de fait ?

Les années précédentes, à pareil moment, la ville de Bamako se trouve approvisionné en moutons. Les marchés de mouton étaient partout, dans les ruelles et les espaces publics pour ne citer que ceux-ci. Cette année, il y a peu d’affluence autour de la vente des moutons. Cela est lié à l’insécurité.

Les vendeurs de mouton n’en disent pas moins. Alou Bah, vendeur de mouton à Korofina   estime  que l’insécurité est en partie responsable du manque d’approvisionnement de marche. Selon lui, les vendeurs de mouton sont les cibles privilégiées des terroristes et des bandits de chemin. Leur argent et parfois leurs moutons sont dérobés par les obscurantistes. Toute chose qui décourage beaucoup de commerçants. Comme Alou Bah, Mouctar Barry, lui aussi vendeur de Mouton à Djélibougou, pointe un doigt accusateur sur l’augmentation du prix du carburant. Cette augmentation consécutive à l’embargo est en partie responsable des difficultés citées par les vendeurs Mouctar Barry. Loin d’être les seules raisons, l’accès difficile aux zones de provenance des moutons est aussi cité. Comme Mouctar et Alou, beaucoup de nos interlocuteurs à l’Hippodrome (marché de bétail) laissent attendre ces mêmes arguments et estiment que cette année est plus difficile que les précédentes.

L’affluence timide

Nos différents interlocuteurs estiment que les acheteurs se font rares. Selon Alou Bah, les clients viennent seulement leur demander le prix mais peu d’entre eux achètent. Pour lui, les difficultés du moment notamment la pauvreté est de plus en plus générale. Selon lui, c’est ce qui explique le manque de marché. Pour Mouctar Barry, l’interdiction d’exporter le mouton est aussi une raison. Les clients estiment qu’avec l’interdiction de l’exportation des bétails, le prix du mouton prend l’ascenseur. Pourtant M.Barry estime que cela ne se passera pas au regard des difficultés liées à l’accession au bétail.

Des difficultés qui d’ailleurs impactent sur le prix des moutons. Partout où nous sommes passés, les prix semblent identiques. Le prix des moutons oscille entre  60 000 FCFA à 175 000 FCFA. La cherté est due à l’augmentation du prix de l’aliment bétail et les raisons sudistes. C’est ainsi que les vendeurs de mouton que nous avons interrogés ont invité les autorités à mettre tout en œuvre pour résoudre le problème d’insécurité et à faciliter l’accès à l’aliment bétail.

Bissidi SIMPARA

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