Défaites des aigles à Bamako et Blantyre : Des contre-performances «inexplicables» pour des Algériens

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Chan 2014Passionnés de football, les Algériens s’intéressent beaucoup au football malien. Pas seulement parce que nous sommes dans le même groupe (B) des éliminatoires de la CAN 2015. Mais aussi parce que beaucoup de nos joueurs transitent pas le championnat algérien avant d’aller monnayer leur talent ailleurs. Le talent de nos footballeurs ne laisse donc pas nos «frères et amis» indifférents. Et aujourd’hui, dans les rues et commerces d’Alger, on ne «comprend» pas que le Mali peine à se qualifier dans le groupe B (Algérie, Ethiopie, Malawi et Mali) des éliminatoires de la CAN «Guinée Equatorial 2015» dont la phase finale est prévue du 17 janvier au 8 février de l’année prochaine.

«Nous espérons que le Mali va gagner au Malawi et accompagner l’Algérie en phase finale de la CAN 2015» ! Tel était le souhait exprimé par le président de la Fédération algérienne de football (FAF), M. Mohamed Rouraoua, que nous avons rencontré au Stade du 20 août 1955 lors du premier test-match entre les Espoirs du Mali et d’Algérie. C’était le 14 novembre dernier, à la veille donc de ce déplacement qu’on savait périlleux pour les Aigles et pour lequel le ministère avait pleinement joué sa partition en affrétant notamment un envol spécial afin d’éviter les tracasseries et le stress des vols ordinaires !

Comme le président de la FAF, ils étaient nombreux les Algériens qui nous manifestaient leur sympathie dans la rue en souhaitant que le Mali puisse s’imposer lors de cette 5e journée des éliminatoires afin de valider son ticket pour la phase finale de la CAN 2015. «De toutes les manières, nous allons battre l’Ethiopie pour vous faciliter les choses», nous disaient des supporters des Fennecs en pleine confiance et acquis à la cause de leurs «frères du Mali».

C’est donc dire qu’ils sont nombreux, ici en Algérie, ceux qui ont été surpris de la défaite des poulains de Henri Kasperczak et surtout déçus de leur prestation à Blantyre samedi dernier. En témoignent les réactions désabusées de nos confrères de ce grand pays du Maghreb.

«Rien ne va plus pour les Aigles du Mali qui peinent dans le groupe B avec une seconde défaite de suite», titre le quotidien EL Watan, dans son édition dominicale en ligne. Le journal précise que, après la contre-performance enregistrée en octobre à Bamako face à l’Ethiopie, notre sélection nationale «se complique davantage la tâche à une journée de la fin des éliminatoires». Rejoint par le Malawi à la deuxième place (6 points) au classement du groupe B que domine haut la main l’Algérie, «le Mali n’a d’autre alternative que de battre les Verts (les Fennecs d’Algérie), mercredi prochain à Bamako (19 novembre 2014) pour espérer se hisser à la phase finale de la CAN 2015», conclut El Watan.

Sur son site (www.lebuteur.com), le journal spécialisé, Le Buteur, qualifie la défaite des Aigles du Mali à Blantyre de «coup de tonnerre dans le groupe B de l’Algérie des qualifications pour la CAN 2015». Le journal semble être surpris que «le Malawi soit parvenu à faire chuter le Mali, pourtant favori de la rencontre». Comme El Watan et de nombreux chroniqueurs sportifs à travers le monde, Le Buteur rappelle également que les Aigles «seront dans l’obligation de  battre mercredi les Verts, déjà qualifiés grâce à leur sans faute des ces éliminatoires».

De l’amertume à la révolte

«J’espère que le Mali a gagné au Malawi» ? C’est la question à laquelle nous devrions régulièrement répondre au stade Mustapha Tchaker de Blida, avant et après le début de la rencontre Algérie/Ethiopie (3-1). En apprenant que le Mali avait perdu 0-2, ils n’en revenaient presque pas. «Qu’est-ce qui s’est passé ? Kéita n’a pas joué ?… Est-ce que le même groupe que celui qui nous a inquiété ici lors de la seconde journée ?», s’interrogeaient-ils.

Comme nos confrères, des Algériens disent ne pas comprendre que le Mali ait autant de difficultés à sortir la tête de l’eau dans le groupe B avec sa pléiade de stars. Et pour vous dire qu’ils connaissent assez le football malien, ils vous rappellent tout de suite Seydou Kéita, Diarra (Mahamadou Diarra dit Djilla), Kanouté (Frederick Oumar Kanouté), Cheick Tidiane Diabaté, Moustapha Yatabaré…

«Dans ce groupe B, le Mali était notre favori même si beaucoup n’osaient pas le dire ouvertement. Ce sont vos Aigles que nous craignions le plus. Et nous avions pensé que la défaite du Mali à Blida (0-1) n’était qu’un accident de parcours et que ce pays et l’Algérie allaient disputer la finale du groupe à Bamako ce 19 novembre 2014. Hélas !», commente Mustapha, un commerçant de Bouchaoui (Alger) avec une sincère amertume.

L’incompréhension et l’amertume cèdent vite à une révolte à peine contenue. «À quoi sert d’avoir des grands joueurs comme Kéita (Seydou Kéita), Diabaté (Cheick Tidiane)… et se faire battre par des pays comme l’Ethiopie ou le Malawi ?», s’interroge un jeune chauffeur.

Une interrogation largement partagée par nos interlocuteurs dans la rue et les commerces d’Alger. Et ils étaient encore révoltés par la «décevante prestation» de notre sélection nationale en apprenant que le gouvernement avait affrété un avion spécial pour l’équipe en ces «temps de crise pour votre pays».

Impérativement trouver la faille

Et comme beaucoup de Maliens, ils sont nombreux les Algériens à se creuser les méninges pour comprendre ce qui se passe dans ce groupe du sélectionneur national, Henri Kasperczak. «Il y a certainement un malaise invisible qui ronge ce groupe» ! C’est l’explication d’un supporter des Fennecs rencontré au stade Mustapha Tchaker de Blida samedi dernier à l’occasion du match Algérie/Ethiopie qui a vu les Fennecs confirmer leur suprématie dans ce groupe B par une large et facile victoire (3-1). Il n’a pas peut-être pas tort ! Aux responsables de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT) et à l’encadrement technique de trouver la faille avant le match décisif de ce mercredi 19 novembre.

Troisième en 2012 (Gabon et Guinée Equatoriale) et en 2013 (Afrique du Sud), une absence des Aigles du Mali en Guinée Equatoriale en janvier prochain peut s’avérer catastrophique pour le football malien. Et ce n’est pas seulement une génération de footballeurs qui va en faire les frais !

Moussa Bolly

Depuis Alger

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