Spécificité du poste de Ségou : L’argent parle à la place de la loi

2

 La frontière ivoirienne représente l’une des plus importantes zone tampon entre le Mali et ses voisins. Il se trouve que les chargés de la fluidité du trafic à ce niveau sont extrêmement avides d’argent à l’heure de la libre circulation des personnes et des biens.

 

A Ségou, précisément à la lisière de cette frontière la plus fructueuse, le poste de contrôle repose malheureusement sur les épaules d’éléments des forces de l’ordre les plus véreux. Là-bas, juste après Pôgô, dernière ville ivoirienne, tout Malien qui entre dans son propre pays passe obligatoirement à la caisse lorsque les véhicules de transport en commun s’y arrêtent pour les formalités d’usage.

 

Ici, les hommes de tenue foulent au pied les conventions sous-régionales quant à la libre circulation de biens et de personnes. L’argent parle à la place des procédures et des formalités frontalières. Chaque passager débourse la modique somme de 1000 balles. Le Barrage de Sikasso n’échappe pas à la règle.

 

Un chauffeur de gros porteur, en occurrence Ali Sidibé, habitué du trajet Abidjan-Bamako, convoyant une grande quantité de savons Eco actuellement en vogue dans les marchés du pays, signale que les Maliens sont encore soumis à la taxe frontière. «Une gendarme, dénonce-t-il, a exigé de moi 10 000 Fcfa. Elle avait d’ailleurs confisqué ma vignette. Le motif était insensé puisque j’étais en règle. Ma vignette était valable jusqu’au 31 Mars et nous étions le 24 Mars au moment des faits, soit une semaine avant terme». Malgré l’intervention d’un agent des impôts rattaché à la douane de Sikasso qui constata la validité de la vignette, la véreuse gendarme ne voulut pas entendre raison. Finalement, Ali Sidibé appela son employeur et tout entra en ordre après que la hiérarchie tapa sur les doigts de la gendarme.

 

Les autorités en charge des frontières doivent combattre ce micmac qui dure depuis la nuit des temps.

 

Aucun Malien ne doit payer de taxes lorsqu’il entre dans son territoire.

 

Idrissa Kéïta

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

Comments are closed.