Message du ministre à l’occasion du 54ème anniversaire de la création de l’organisation pour l’unité africaine

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Mes chers sœurs et frères d’Afrique et de la Diaspora ;

Mesdames et Messieurs ;

Le Jeudi 25 mai 2017 marquera le 54ème anniversaire de la création de l’Organisation pour l’Unité Africaine (OUA) devenue depuis 2002 l’Union Africaine (UA). Le thème retenu pour cette année est : « Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse ».

A cette heureuse occasion, nos pensées de reconnaissance vont à toutes ces femmes et tous ces hommes qui ont œuvré avec courage et détermination pour la libération et l’unité du continent africain. Nos sentiments d’estime et de fierté vont à nos illustres Pères-fondateurs des indépendances qui nous ont légué une Afrique en chantier et en marche vers le rendez-vous de son destin commun. Aussi, permettez-moi de rendre ici un vibrant hommage à ces panafricanistes qui ont donné toute leur énergie pour la construction et pour la renaissance de notre continent. Je voudrais citer entre autres entre : Haïlé Selasié, Kwamé N’Krumah, Modibo Keïta, Sékou Touré, Léopold Sedar Senghor, Jamel Nasser, Ben Bella, Habib Bourguiba et bien d’autres.

Mesdames et Messieurs,

Nous vivons dans un monde qui évolue sans cesse. Le 25 septembre 2016, faut-il le rappeler, les 193 Etats membres des Nations Unies ont adopté à l’unanimité les Objectifs de Développement Durable (ODD), un ensemble de 17 objectifs qui vise à changer  le monde au cours des 15 années à venir. Ces objectifs voudraient enrayer la pauvreté, la discrimination, la maltraitance et le décès évitable, à lutter contre la destruction de l’environnement et à ouvrir la voie à une ère de développement pour tous.

D’après le Fonds des Nations Unies pour la Population, un quart environ de la population mondiale se trouve dans la catégorie des jeunes qui se trouve impliqués fortement dans la réalisation de ces Objectifs. En Afrique, la jeunesse constitue un partenaire incontournable pour le développement durable, la paix et la prospérité du continent. Evidemment, elle a joué un rôle important dans le processus de décolonisation, de la lutte contre l’apartheid et participe pleinement aujourd’hui à la promotion des processus démocratiques et à l’émancipation des Peuples Africains.

Mesdames et Messieurs ;

Conscients que les jeunes constituent particulièrement une ressource capitale dont l’avenir se confond à celui de l’Afrique, les chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, lors de leur 28ème session ordinaire qui s’est tenue du 22 au 31 janvier 2017, se sont engagés à « Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse ». Cet engagement est conforté par la vision de l’Afrique pour les 50 prochaines années adoptée par les Chefs d’Etat et de Gouvernements à Addis-Abeba en 2015. En effet, cette vision appelée Agenda 2060 est un appel à tous les segments de la société africaine à travailler ensemble pour construire une Afrique prospère et unie, fondée sur des valeurs communes et un destin commun. Cet agenda qui permettra à l’Afrique de rester concentrée et engagée vis-à-vis des idéaux dans le cadre d’un monde en rapide mutation, vise entre autres, la construction d’une Afrique où le développement est axé sur les populations, et s’appuie notamment sur le potentiel des femmes et des jeunes.

Chers compatriotes,

En Afrique, les jeunes ne doivent plus être vus comme des problèmes, mais plutôt comme des acteurs du changement. A la suite de l’Appel de Bamako en 2005, rappelons que les Jeunes d’Afrique, regroupés autour des organisations de jeunes, avaient  exprimé le besoin de la promotion et du renforcement de leurs capacités, de la facilitation de leur accès à l’information en vue de leur permettre de jouer le rôle qui leur est dévolu en tant qu’agents dynamiques de la gouvernance et de la prise de décisions.

Investir dans la jeunesse exige un engagement sans faille de la part aussi bien des pouvoirs publics que de la société toute entière. Les pouvoirs publics doivent honorer leurs obligations d’encadrement et d’assistance des jeunes dans le domaine de leur formation et leur accès au financement des projets axés sur les jeunes. Ils doivent faciliter les jeunes à s’organiser et à s’épanouir dans la vie associative.

La société et la famille devront, pour leur part, offrir un cadre propice à l’éducation des jeunes hommes et femmes en les éloignant des tentations négatives notamment liées à la criminalité, l’extrémisme religieux et les migrations irrégulières qui constituent des menaces réelles pour notre jeunesse. Nous devons être capables d’offrir à nos jeunes des opportunités d’emploi et des opportunités politiques en leur permettant de contribuer aux prises de décisions au niveau des différentes instances de la société.

Par ailleurs, les jeunes devraient être conscients des rôles qui sont les leurs dans le développement social et économique de nos communautés afin d’apporter leurs contributions à l’édification d’un continent qui sait compter sur sa jeunesse, son fer de lance.

C’est à ce prix, et seulement à ce prix, que nous pouvons prétendre tirer le meilleur profit du dividende de la démographie juvénile et faire de la jeunesse africaine un atout pour l’essor et l’émergence de l’Afrique.

Mesdames et Messieurs,

Avant de terminer, je voudrais inviter les jeunes à méditer sur la lettre d’Amadou Hampaté BA adressée à la Jeunesse Africaine : [je cite] « Soyez, jeunes gens, ce bon jardinier qui sait que, pour croître en hauteur et étendre ses branches dans toutes les directions de l’espace, un arbre a besoin de profondes et puissantes racines. Ainsi, bien enracinés en vous-mêmes, vous pouvez sans crainte et sans dommage vous ouvrir vers l’extérieur, à la fois pour donner et pour recevoir »[fin de citation]

A l’occasion de la Journée de l’Afrique, je voudrais souhaiter bon anniversaire à l’Union Africaine et bonne fête à tous les africains résidant en Afrique ainsi que ceux de la Diaspora.

Vive l’Union Africaine !

Vive la Jeunesse Africaine !

Je vous remercie.

 Bamako, le 23 mai 2017

   LE MINSTRE

  Dr Abdramane SYLLA

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